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Quand on n’est même pas soutenu par les siens…

Victoire minable pour Richard Ferrand

Jolie performance pour Richard Ferrand, et par ricochet, pour Macron : alors que le protégé du président était appuyé par l’Elysée, par Matignon et par tout l’appareil de LREM, il a été élu au perchoir de l’Assemblée Nationale sans faire carton-plein de voix. Une soixantaine de députés En Marche a fait défection et n’a pas voté pour lui, sans compter ceux du MoDem qui l’ont snobé… Un autre coup dur pour la Macronie en cette rentrée politique 2018 qui n’en finit pas de tanguer.

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Qui pour le perchoir ?

Le jeu des chaises musicales a fait se libérer la présidence de l’Assemblée Nationale puisque Macron ne trouvait personne d’autre pour remplacer Nicolas Hulot que François de Rugy, ce dernier occupant depuis juin 2017 le perchoir du Palais Bourbon. La place étant vacante, c’est Richard Ferrand, un ancien de la Gauche socialiste mais, surtout, macronophile de la première heure qui a été poussé en avant par l’Elysée. Il avait raté la marche en début de législature, en raison « l’affaire des Mutuelles de Bretagne » dans laquelle il a trempé. Mais cette fois, ce devait être la bonne.

Soutenu par la présidence, par le Premier ministre et par l’appareil LREM, Ferrand s’était débrouillé, la semaine passée, pour faire pression et obtenir le retrait de la candidature de Yaël Braun-Pivet et puis pour remporter la primaire interne au sein des Marcheurs contre Barbara Pompili, Cendra Motin et Philippe Folliot. Mais lors du vote final, mercredi, à l’Assemblée, il n’a pas fait l’unanimité dans son propre camp…

Cent de chute

Une soixantaine de députés LREM a en effet refusé de suivre les consignes de l’appareil et a voté pour le candidat du MoDem au perchoir. Les centristes de François Bayrou présentaient en effet Marc Fesneau, qui a recueilli les voix des députés MoDem et de certains Marcheurs. Alors qu’il était « LE » candidat du président, Ferrand n’a donc obtenu qu’un petit 52,4% alors que les députés de la majorité présidentielle représentent 62,5% des sièges à l’Assemblée, voire 68,5% si on ajoute les députés de droite « constructifs ». Avec 254 voix, donc, il se situe à une centaine de voix derrière son prédécesseur, le très transparent François de Rugy qui avait eu, lui, 353 suffrages en juin 2017.

Erosion pour Macron

Forte érosion, donc, pour la Macronie, qui affronte une rentrée marquée par les affaires de cet été (Benalla, Nyssen, Fessel, etc.) et par la crise générée par la démission tonitruante de Nicolas Hulot. Si Jupiter n’est même plus en capacité de contrôler ses propres troupes et de faire respecter la discipline de parti, cela en dit long sur la séquence actuelle, marquée par l’usure précoce de la Macronie.

Même pas peur de la justice

Richard Ferrand, actuellement poursuivi en justice dans le cadre de « l’affaire des Mutuelles de Bretagne », devient donc, après cette mauvaise élection, le quatrième personnage d’une République que Macron voulait exemplaire. Droit dans ses bottes, néanmoins, Ferrand a fait sienne la maxime du très réactionnaire et bonaparto-royaliste maréchal Patrice de Mac Mahon : « j’y suis, j’y reste ».

Hors de question, pour Ferrand, de démissionner s’il devait être mis-en-examen. Voilà ce qu’il faut retenir de ses déclarations de mercredi, après l’élection. Le fait même de le souligner avant que cette éventualité ne se concrétise montre que Ferrand sent bien que sa situation pourrait se compliquer dans les prochains mois. Mais qu’importe : en Macronie, quand on est au pouvoir, on s’accroche, même quand ça dévisse.


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