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Ni chair à patron, ni chair à matraque

Vidéo. Aïssatou, porte parole des étudiant-e-s mobilisé-e-s : "La violence ne vient que d’un seul côté"

Une fois de plus, l'éternelle question des médias dominants était revenu à l'ordre du jour samedi soir : "Vous dissociez-vous des "casseurs", des "fauteurs de troubles" dans la manifestation ?" On croirait presque entendre David Pujadas face à Xavier Matthieu, lors de la fermeture de l'usine Continentale en 2009. Aïssatou, étudiante à Paris 8 et mandatée pour le porte-parolat de la Coordination Nationale étudiante du 2-3 avril dernier, y a répondu avec la même assurance. "La violence ne vient que d'un seul côté", celui des CRS et des gaz lacrymo, des matraques et des canons à eau, et plus généralement de ce système contre lequel des milliers d'étudiants, de lycéens et de travailleurs étaient à nouveau descendu dans la rue samedi. Les désaccords qui peuvent s'exprimer dans le mouvement sur les modalités d'action et les moyens de les mettre en oeuvre, même profonds, sont des désaccords entre militants d'une même lutte, qui doivent s'organiser collectivement pour en décider.

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[VIDEO]


Pour une fois, les étudiants et étudiantes mobilisés ont leur propre porte-parole, celui de la colère et de la détermination, et non de la négociation dans les salons de Matignon. Cette parole ne plait évidemment pas à tout le monde, et surtout ne plait pas à ceux qui voudraient voir ce système perduré. C’est ce qui explique le déferlement d’injures, parfois racistes et sexistes qui a eu lieu dans les commentaires de cette vidéo sur internet. Nous publions ci-dessous le communiqué de soutien de la Coordination nationale étudiante à Aissatou.

Notre plein soutien à Aissatou Dabo, porte-parole de la CNE

Nous étudiant·e·s mobilisé·e·s réuni·e·s ce jour à la Coordination Nationale Étudiante de Nanterre, apportons notre plein soutien à Aïssatou Dabo, porte-parole de la CNE. Interrogée sur iTélé à la fin du cortège parisien du 9 avril, elle a refusé de céder aux injonctions de condamnation de manifestant·e·s dit·e·s « casseurs ». Elle fait, depuis, l’objet d’attaques sexistes et racistes, d’appels au viol et au meurtre, que nous condamnons fermement.

Elle a rappelé notre refus de hiérarchiser « bons » et « mauvais » manifestant·e·s, pratiques habituelles de l’État utilisées afin de diviser et justifier la répression systématique des mouvements sociaux. Ce discours est partagé par un certain nombre d’organisations complices. Nous refusons cette rhétorique selon laquelle les « casseurs » seraient responsables des violences policières. Les policiers sont les seuls responsables des violences qu’ils commettent, ne les aidons pas à s’en dédouaner.

La CNE des 9 et 10 avril a fortement réaffirmé ce principe de non-différenciation des stratégies de lutte. Elle ne désavouera pas sa porte-parole dont les propos rentraient clairement dans le cadre de son mandat : ses propos reflètent la position politique débattue et votée démocratiquement par le mouvement, et non une opinion personnelle.

Nous appelons les organisations si promptes à condamner les « casseurs » à condamner tout aussi rapidement ces attaques intolérables envers Aïssatou Dabo. Nous exigeons l’arrêt des poursuites de tou·te·s les manifestant·e·s interpellé·e·s et réaffirmons notre détermination à nous battre contre la loi Travail jusqu’à son retrait.

Ni chair à patron, ni chair à matraque, la jeunesse contre-attaque !

Nanterre, dimanche 10 avril 2016


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