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#ViolencesPolicières

Vidéo. "Nous, agents RATP et SNCF, disons stop aux violences policières dans nos banlieues !"

Une vingtaine de salariés de la RATP et de la SNCF, issus des banlieues ou y travaillant et acteurs de la dernière grève, expriment leur solidarité aux habitants des quartiers populaires qui subissent à la fois la violence de la répression policière et la violence sociale de la précarité, du mal-logement et de l'état calamiteux du service public, qui les rend encore plus vulnérables face à la crise sanitaire en cours.

29 avril 2020

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Montage : Flora Carpentier


Bonjour à tous,

On est des agents SNCF et RATP, et on fait cette vidéo pour dire stop aux violences policières dans nos banlieues. Depuis le début du confinement faut croire que le Covid19 n’est pas la seule cible dans la guerre annoncée par le gouvernement. La répression policière ne fait que s’intensifier dans les banlieues. On a le droit aux contrôles policiers permanents avec des amendes à la pelle, alors que la police dans les beaux quartiers se vante de faire de la « pédagogie ».

Les cas de violences policières se multiplient, comme dans le cas de Mouldi à Villeneuve-la-Garenne, fauché par une voiture de police et gravement blessé à la jambe. On ne compte plus les interpellations violentes les placages au sol, les jets de lacrymo, les insultes de la police dans l’impunité la plus complète.

Quand les médias traditionnels en parlent ce n’est que pour nous stigmatiser, encore et toujours. Les journalistes qui cherchent à montrer ces violences sont empêchés de filmer. Il n’y a qu’à voir comment Taha Bouhafs a été violemment interpellé.

Nous, agents de la RATP et de la SNCF nous sommes nombreux à être issus des banlieues. La répression policière on la subit depuis toujours et on l’a subie encore pendant nos grèves quand nous manifestions pour défendre nos droits. Dans les années 2000, la RATP est venue nous chercher dans nos cités pour nous embaucher et aujourd’hui, 16 ans après, elle se sert des lois antiterroristes pour nous bâillonner.

Aux violences policières que nous subissons dans nos quartiers il faut ajouter la violence de la précarité, de la discrimination à l’embauche, du mal-logement et de l’état calamiteux sinon désastreux du service public dans nos banlieues. C’est pas un hasard si la Seine-Saint-Denis est le département le plus touché par la mortalité au Coronavirus. Les banlieusards sont en première ligne face à cette crise sanitaire. Qu’on travaille dans la santé, les transports, la grande distribution, le nettoyage ou le gardiennage, bien souvent on n’a pas le choix que de prendre les transports sans les protections nécessaires. La conséquence c’est que les transports en commun sont surchargés, mettant nos vies et celle des usagers en danger.

Mais la seule réponse que la RATP et la SNCF trouvent c’est encore la répression en appelant la police pour verbaliser les usagers. Au lieu de faire de la pédagogie, au lieu de donner des masques. D’un autre côté, la RATP utilise son « service client » Twitter pour nous réprimer, en incitant les usagers à des délations mensongères. Résultat : un collègue du dépôt de bus d’Aubervilliers a subi un flot d’insultes islamophobes, comme d’autres collègues avant lui, et la RATP laisse faire. Tout notre soutien au collègue face à ce déchaînement de haine.

Pour toutes ces raisons, nous apportons tout notre soutien aux jeunes des quartiers populaires qui subissent le racisme, la stigmatisation, la précarité et les violences policières. On ne peut que partager leur colère face à cette violence d’Etat, cette même violence qui s’est abattue contre les gilets jaunes et tous les travailleurs en lutte pour leurs droits.

Stop aux violences policières dans nos banlieues !


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