25 novembre
Violences sexistes et sexuelles : des manifestations réussies malgré la division des dates
Cette année, le 25 novembre s’inscrit dans un contexte marqué par la crise, la guerre, et le renforcement brutal de la misère dont les femmes et les personnes LGBTI sont en première ligne à l’échelle mondiale. En France, des dizaines de milliers de personnes ont défilé lors des différentes manifestations contre les violences sexistes et sexuelles.
lundi 28 novembre 2022
Le 25 novembre, date de mobilisation internationale contre les violences sexistes et sexuelles, se trouve cette année dans un contexte particulier. En effet, nous sommes cinq ans après le lancement du #MeToo sur les réseaux sociaux, ce puissant mouvement de dénonciation qui a mis en lumière le caractère structurel des violences sexistes et sexuelles à l’échelle internationale. De plus, la guerre en Ukraine témoigne d’une accentuation de l’affrontement militaire et des rivalités croissantes entre les puissances mondiales. Les femmes et les personnes LGBTI, comme toujours dans l’histoire, payent le prix fort de ces violences entre les États.
Dans le même temps, on voit dans le monde entier l’émergence ou le renforcement de forces d’extrême-droite. Face à ces courants politiques réactionnaires, les forces bourgeoises auto-proclamées progressistes ont fait la démonstration de leur impuissance. Le climat réactionnaire qui en résulte ne peut que renforcer les violences sexistes, sexuelles, LGBTIphobes et racistes dans toutes les couches de la société.
C’est pour témoigner de notre soutien internationaliste aux travailleurs et travailleuses de tous les pays et de la nécessité de se battre pour nos revendications en indépendance de l’État et du patronat que nous défilions, avec Du Pain et Des Roses et Révolution Permanente, lors des différentes manifestations appelées à Paris, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Metz, Rennes ou encore Chambéry.
Intervention de @PetraLou9 lors de la manifestation du 26 novembre contre les violences sexistes et sexuelles pic.twitter.com/Fh0Q1DSaGq
— Révolution Permanente Bordeaux (@RevPermanente33) November 27, 2022
Violences sexistes, violences sociales : même combat contre le capitalisme
Le collectif féministe Nous Toutes, principal organisateur des manifestations, a appelé à marcher pour plus de justice et de sanctions envers les personnes accusées de violences mais aussi plus de budget de l’État pour la police et la justice. Des revendications politiques que nous ne partageons pas. En effet, l’offensive réactionnaire que le gouvernement est en train de mener ne fait que renforcer l’extrême-droite, alimentant ainsi directement un climat de violences. Son projet de loi immigration, porté par Darmanin, attise la haine des étrangers et des musulman·es et ce dans le but de diviser la population et de légitimer un renforcement de l’appareil répressif. C’est même au nom des « droits des femmes » que ce projet est défendu, le gouvernement expliquant comme le fait l’extrême-droite que les étrangers représenteraient une menace pour les femmes et qu’il faudrait donc les expulser. Ces politiques islamophobes et racistes se multiplient et prouvent que le problème de l’État ne réside pas dans son inaction face aux violences faites aux femmes, mais plutôt qu’il défend et soutient activement les intérêts de la bourgeoisie et du patronat.
A Toulouse, notre camarade Rozenn a pris la parole dans ce sens, expliquant : "Le problème n’est pas que l’état ne fait pas assez, au contraire il y a toujours plus de police. A l’inverse on doit s’organiser en indépendance pour revendiquer l’abrogation de toutes les lois racistes et sécuritaires que le gouvernement met en place".
Un combat à mener contre l’État et le patronat. En témoigne la présence des camarades grévistes du sous-traitant Arc-en-ciel de la faculté Paris 1 qui a montré comment les entreprises profitaient des oppressions du système pour exploiter d’autant plus les salarié·es femmes et racisé·es.
« On a commencé une grève pour arrêter les licenciements. Je vais tenir jusqu’au bout, me battre avec mes collègues et tout le monde ! » Siva, travailleuse licenciée arbitrairement du sous-traitant Arc-en-Ciel à la fac de Paris 1.
Pour les soutenir ➡️ https://t.co/T261fJ70LC pic.twitter.com/bhb4N1KTqr
— Révolution Permanente (@RevPermanente) November 19, 2022
C’est dans ce sens aussi que notre camarade Cécile, est intervenue lors de la manifestation du 19 novembre à Paris : « Je suis avec Siva, gréviste du nettoyage à Paris 1. Elle fait partie de ces femmes qui se font licencier parce qu’elles luttent pour leurs conditions de travail, la dignité et on doit être de leur côté ! »
« Je suis avec Siva, gréviste du nettoyage à Paris 1. Elle fait partie de ces femmes qui se font licencier pcq elles luttent pour leurs conditions de travail, la dignité et on doit être de leur côté ! » @CManchette de @Pain_Et_Roses
Pour les soutenir : https://t.co/T261fJ70LC pic.twitter.com/NB05DviBzv— Révolution Permanente (@RevPermanente) November 19, 2022
Une forte division des dates de mobilisation
Si la mobilisation était au rendez-vous, la division des dates de manifestations a empêché une réponse globale, divisant les marches en trois dates différentes en France et a en même temps brisé une tradition de contestation internationale, impulsée en hommage aux trois sœurs Mirabal (dites « hermanas mariposas »), militantes dominicaines contre la dictature, assassinées par la police du régime militaire de Trujillo en 1960.
Une division et un choix des dates qui ne posent pas non plus la question du rapport de force pour gagner. Ainsi, les appels se sont faits en week-end les samedi 19 et 26 novembre et le vendredi 25 au soir. Une manière d’éviter de fait de poser la question de la grève, pourtant essentielle pour imposer un rapport de force avec le système et obtenir nos revendications.
Noah, lycéenne et militante à Révolution Permanente et Du Pain et Des Roses est intervenue lors de la manifestation toulousaine du 25 au soir pour rappeler que l’adoption par l’assemblée nationale en première lecture d’une proposition de constitutionnalisation du droit à l’avortement est une première victoire mais ne suffira pas. Pour garantir le droit à l’avortement libre et gratuit pour toutes et tous, il est nécessaire de s’affronter aux politiques défendues par le gouvernement, la droite et l’extrême-droite, pour arracher par le rapport de force des moyens pour la santé.
Noah, lycéenne militante à @RevPermanente et @Pain_Et_Roses : "On ne négociera pas nos droits avec un gouvernement qui ne fait qu'augmenter le budget de la police, on les arrachera par la lutte !" pic.twitter.com/XTUNmfDMsb
— Du Pain Et Des Roses (@Pain_Et_Roses) November 25, 2022
Pour arracher ces revendications décisives, il faudra autre chose que des batailles parlementaires, soumises en dernière instance à la macronie. Une mobilisation féministe large sur ce terrain est cruciale et devra se mener en alliance avec le mouvement ouvrier, pour aller chercher l’argent là où il est : dans la poche des capitalistes.
Pour défendre ces perspectives, il est nécessaire de s’organiser dans un mouvement révolutionnaire et indépendant de l’État. Un projet que Révolution Permanente et Du Pain et Des Roses portent et t’invitent à construire avec nous !
Pour rejoindre Du Pain et des Roses, tu peux nous contacter en remplissant ce formulaire !
Mots-clés
violences sexistes / patriarcat / Féminicide / Féminisme / Violences faites aux femmes / Droits des femmes / Genres et sexualités