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Le mémorandum à l’œuvre en Grèce

La police de Tsipras réprime violemment en plein vote parlementaire sur la réforme des retraites

La police grecque a violemment réprimé dimanche 8 mai des milliers de personnes rassemblées devant les portes du Parlement à Athènes. Les manifestants protestaient notamment contre la réforme des retraites, exigée par la Troïka, que le Parlement s'apprêtait à voter un peu plus tard dans la journée.

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Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues d’Athènes dimanche pour exiger au gouvernement d’Alexis Tsipras le retrait de ses projets de réforme des retraites et de réforme fiscale que le Parlement devait voter au milieu de la nuit. Avec ces réformes, l’Exécutif a mis en oeuvre l’ultimatum de la Troïka un jour avant la réunion de l’Eurogroup. La réforme a été adoptée avec 153 votes favorables, soit la totalité des députés de Syriza et des Grecs indépendants.

La police grecque a arrêté de nombreuses personnes après que des affrontements spontanés aient eu lieu devant le Parlement lors d’une manifestation convoquée par les principaux syndicats du pays. Les policiers anti-émeutes ont lancé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes sur les manifestants.

A l’intérieur du Parlement, où les députés débattaient les réformes proposées par le gouvernement, un membre du Parti communiste grec (KKE) a dénoncé l’usage de la violence contre les manifestants.

Après deux journées de grève générale, les principaux syndicats helléniques appellent à manifester de nouveau ce lundi 9 mai au matin un peu partout dans la ville, et devant le Parlement ce soir.

Le syndicat PAME – dirigé par le KKE) – a organisé une mobilisation dimanche matin à laquelle ont participé plus de 10 000 personnes, pendant que celle appelée par le principal syndicat du secteur privé GSEE en a réuni un peu plus de 2 000. Plusieurs grèves partielles, notamment dans les transports publics de la capitale grecque, ont également eu lieu.

Les syndicats ADEDY et GSEE avaient déjà appelé à une grève générale de 48 heures pour vendredi et samedi derniers, avec un arrêt de travail total dans les transports publics, à laquelle d’autres secteurs, comme les journalistes et les agriculteurs, se sont joints.

Une réforme « express » exigée par la Troika

Les ministres des finances de l’Union européenne se réunissent aujourd’hui à Bruxelles pour évaluer le programme de « réformes » mis en œuvre en Grèce jusque-là. C’est pour cette raison que le gouvernement s’est dépêché de faire voter les mesures concernant le système des retraites et le système fiscal exigées par le FMI et la Commission européenne. C’est-à-dire des mesures d’ajustement qui visent à continuer à faire payer la crise économique aux travailleurs et au peuple grecs.

La réforme des retraites, qui serait la douzième depuis 2010, impliquerait un montant d’indemnisation minimum de 384 euros par mois pour des périodes de cotisation de 20 ans, la suppression du fonds complémentaires de solidarité et l’homologation de nombreux fonds de retraites corporatifs. Quant à la réforme fiscale, elle prévoit l’augmentation de la TVA jusqu’à 24 % et une baisse du revenu minimum imposable, ce qui rattacherait au régime général des secteurs qui bénéficiaient jusqu’à maintenant de conditions plus avantageuses.

Un rapport d’un centre d’enquête allemand a révélé la semaine dernière que la majorité de l’argent reçu des plans de sauvetage depuis 2010 a servi à rembourser les créditeurs du pays, dettes et intérêts compris. Seuls 10 % de tout cet argent a été utilisé pour renflouer le budget grec. Un cercle vicieux de « sauvetages », donc, pour payer la dette qui génère à son tour de nouvelles dettes impayables. Un cercle vicieux auquel se subordonne totalement le gouvernement d’Alexis Tsipras, imposant le paiement de la dette avec ses coupes budgétaires, ses mesures d’ajustement structurel et ses coups de matraque.


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