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La Izquierda Diario
27 de novembre de 2017 Twitter Faceboock

Nouveau crime d’Etat
Argentine : un jeune mapuche meurt tué d’une balle de 9 mm suite à la répression policière
Julien Anchaing

Ce samedi, lors d’une répression policière contre la communauté mapuche menée par l’Etat Argentin dans la province de Rio Negro, les forces armées ont tué un jeune mapuche de 22 ans et ont fait plusieurs blessés aux balles en plomb. Un crime d’Etat impardonnable afin de récupérer des terres particulièrement chères et prisées pour le tourisme.

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L’assassinat par l’Etat d’un mapuche : une logique de récupération des terres pour les capitalistes.

Les évènements se sont déroulés dans la province de Rio Negro, au Sud désertique de l’Argentine. Dans la zone touristique de Bariloche, une lutte organisée par la communauté Lof Lafken Winkul Mapu qui avait récupéré la zone de Villa Mascardi a subi une violente attaque policière organisée conjointement avec la justice pour « présence illégale ». Cette zone, victime de la spéculation immobilière des grands propriétaires terriens faisait pour plusieurs d’entre eux preuve d’un réel potentiel d’exploitation. Seul problème : la conflictualité et les revendications de reconnaissance par les peuples originaires. Une cinquantaine de mapuche s’étaient installés dans la Villa et avaient décidé de récupérer la zone. S’est ensuivi tout un processus répressif de décision judiciaire d’expulsion par près de 450 membres des forces de police.

Dans un pays où le génocide amérindien est largement revendiqué par l’Etat et son historiographie, la répression d’une telle communauté n’a rien de nouveau et ne fait que suivre une logique déjà annoncée par différents représentants de Cambiemos, la coalition gouvernementale. Le ministre de l’Education explicitait déjà l’an passé la nécessité d’une « nouvelle campagne du désert » à Rio Negro, c’est à dire d’une campagne de récupération des terres des peuples originaires pour leur exploitation, qu’elle soit industrielle ou touristique. La répression et l’expulsion qui ont donc été décidés par l’Etat expose la politique criminelle d’un gouvernement qui veut imposer à feu et à sang ses plans de soutien aux propriétaires terriens. Rafael Nahuel, un jeune homme de 22 ans, s’était donc rendu à une action organisée par sa communauté pour défendre des familles en lutte pour leur reconnaissance. La police finit par réprimer très violemment avec l’utilisation d’armes à feu. Rafael s’écroule alors, mort d’une balle lui ayant traversé le thorax, avant que plusieurs de ces camarades ne soient arrêtés. Ce plan de répression étatique a eu son expression maximale déjà avec le cas de l’assassinat de Santiago Maldonado (https://www.revolutionpermanente.fr/Santiago-Maldonado) et qui cette semaine tue de nouveau. Ces crimes ne font que permettre d’entrevoir la réalité des projets du gouvernement Macri à la tête d’un Etat répressif : d’innombrables raids, la multiplication des crimes d’Etat, tout ceci justifié par une armada législative qu’avait déjà commencé à armer le kirchnerisme : passant par une criminalisation des peuples originaires dont les mouvements revendicatifs sont définis comme des terroristes, des activistes dangereux, pour sûr, auxquels l’Etat justifie répondre à des jets de pierre par des tirs de plombs…

Doit-on s’étonner que l’Etat fasse office d’appareil de répression du gouvernement afin de défendre les intérêts des capitalistes ? Le gouvernement, lui, en tout cas ne semble même plus se préoccuper d’une quelconque justification politique. La ministre de l’intérieur, Patricia Bullrich, aussi responsable de la mort de Santiago Maldonado dans la province de Chubut revendique pleinement son impunité, allant jusqu’à dire « Nous n’avons pas à rendre compte de ce que font nos forces de sécurité. » Pleine de cynisme, la ministre a présenté ses condoléances à la famille avant d’entrer de nouveau dans le discours officiel de l’Etat Argentin, justifiant la violence : « la communauté mapuche est une communauté dangereuse et terroriste, qui ne reconnait ni l’Argentine ni sa constitution, ni ses symboles ». Un racisme d’Etat permettant de poser ses peuples « hors la loi », hors de la Nation, et justifiant l’assassinat pour les intérêts des propriétaires terriens. Le cas Maldonado nous l’avait déjà démontré, le cas Rafael Nahuel ne fait qu’effroyablement confirmer la volonté du gouvernement.

Face à la répression, l’organisation de marches à travers le pays portées par la communauté et l’opposition de gauche.

Face à cet assassinat, plusieurs manifestations spontanées se sont organisées à travers les différentes villes du pays. Particulièrement réprimées, elles ont été portées par de nombreux membres des communautés originaires, comme Lafken Winkul Mapu qui a demandé justice pour Rafael Nahuel et Santiago Maldonado. Une opposition qui se forme, avec pour ambition de rejeter l’hégémonie de Cambiemos sur l’Etat et son impunité.

 
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