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La Izquierda Diario
7 de décembre de 2017 Twitter Faceboock

Un tsar moderne
Vladimir Poutine en route vers un quatrième mandat
David Labica

L’annonce est désormais officielle, Vladimir Poutine sera candidat à sa propre réélection en 2018 pour un quatrième mandat. Après dix sept ans passés à la tête du Kremlin, l’homme fort de Russie a encore toutes les chances de son côté pour l’emporter, son principal opposant politique étant tout simplement interdit d’élection.

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Crédits photo : Sergey Guneev/RIA Novosti via AFP

Le Kremlin est enfin sorti de son ambiguïté feinte sur une possible campagne en faveur de Vladimir Poutine, actuel président de Russie depuis 2012, poste qu’il avait précédemment occupé de 2000 à 2008 en laissant Dmitri Medvedev prendre les reines dans un cours intermède « démocratique ». En cas de réélection, ce qui est fort probable au vu du soutien dont jouit l’ancien officier du KGB dans son pays, il prendrait la tête du pays pendant encore six ans jusqu’en 2024.

L’annonce s’est faite à Nijni-Novgorod, dans une usine et devant un parterre d’ouvriers conquis. Confiant dans son pouvoir et dans sa capacité à faire l’unanimité, Poutine a déclaré à cette occasion : « La Russie continue d’aller vers l’avenir et personne, jamais, ne l’arrêtera. Oui, je vais présenter ma candidature ». Devant les caméras, le contremaître de l’usine renchérit : « Je n’avais aucun doute, comme tous ceux dans la salle ». La candidature s’impose d’elle-même, même après dix-sept ans à la tête du pouvoir.

La victoire de Vladimir Poutine est d’autant plus assurée que son principal opposant, Alexeï Navalny, qui s’est fait connaître par ses prises de position anticorruption et son nationalisme, est privé d’élection. La raison ? Une affaire de malversations financières qu’il dénonce comme inventée de toute pièce par le Kremlin. Dans un pays comme la Russie, où la corruption est présente à tout les niveaux et touche, peu ou proue, l’ensemble des acteurs de la vie publique, rien de bien étonnant…

Les manifestations organisées par Navalny, même si elles ont trouvé un écho en mars et en juin derniers ne suffiront pas à remettre en question la suprématie de Poutine. La répression qui suit ces contestations du régime est à chaque fois une véritable démonstration de force de la part du candidat de Russie Unie.

Prévue pour le 18 mars 2018, jour anniversaire de l’annexion de la Crimée par la Russie, cette élection a pour ambition de confirmer la place centrale qu’a su conquérir la Russie à l’échelle internationale en redevenant un interlocuteur de poids dans les négociations avec les États-Unis, notamment en ce qui concerne la Syrie. Fort de son succès auprès de Bachar Al-Assad et de son maintien au pouvoir, Poutine capitalise sur la grandeur retrouvée de la Russie dans le concert des nations, malgré les sanctions américaines.

La Russie se prépare donc à une « ré-élection » sans surprise de Poutine sur la base d’un régime très autoritaire, anti-démocratique, homophobe et gangrené par la corruption de la base au sommet, dont l’actuel président est le garant. L’affirmation sur le plan international de Poutine avec, lors de son mandat actuel, l’annexion de la Crimée et la place diplomatique centrale qu’il a joué dans la crise syrienne ont conforté son règne fondé sur la stabilité économique de la Russie.

 
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