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La Izquierda Diario
11 de décembre de 2017 Twitter Faceboock

Des conditions de travail inadmissibles
Grève au CHU de Bordeaux : des hospitaliers déterminés !

Depuis jeudi dernier, le Centre hospitalier universitaire de Bordeaux (CHU) est entré en grève, la direction étant interpellée sur ses pratiques concernant les cycles de travail. Le syndicat Sud-Solidaire santé sociaux a donc lancé un mouvement de grève, qui touche pour le moment deux services d’un des plus grands centre hospitalier universitaire de France.

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Crédits photo : ISABELLE CASTÉRA

Sur le rond-point devant l’entrée de l’hôpital, les grévistes tiennent leur piquet de grève chaque matin depuis cinq jours maintenant. Le constat est simple, la direction exploite les salariés en les obligeant à effectuer des heures non effectuées dues aux absences justifiées ou non : c’est une compensation horaires obligatoire qui s’applique aux agents.

En jouant sur les cycles de travail, la direction va, par exemple, en cas d’absence sur une nuit de 12h, astreindre l’agent à effectuer 5h30 « dû à l’hôpital ». Cette mesure touche tous les agents qui font plus de 7h30 par jour, et tous les travailleurs de nuit. Une situation intolérable, qui oblige par exemple certains à travailler lors de leurs congés annuels.

La mesure est d’autant plus problématique qu’elle concerne autant un cas de grève qu’un autre qui sera en arrêt maladie ou arrêté pour accident du travail. Ce sont les droits du travail qui sont ici bafoués, et les agents en grèves comptent bien réguler cette situation.

Ce sont pour le moment les services du Samu-Smur et de la réanimation qui sont mobilisés, mais l’ensemble des salariés du CHU sont potentiellement touchés par cette pratique. C’est une question juridique que le syndicat Sud-Solidaire prend aujourd’hui en charge, mais la mobilisation permet d’ajouter une pression supplémentaire. Pression nécessaire car, le fait est que la direction ne respecte en rien ses engagements : interpellé en début d’année, le directeur du CHU avait répondu que cette situation était pour l’instant légale, mais qu’un conflit était en cours dans un centre hospitalier de Marseille (Hyere), qu’il fallait donc attendre le jugement (qui a par ailleurs traîné durant plusieurs années) afin de se baser sur cette jurisprudence : « si des éléments nouveaux et durables allant dans un sens différent, ou un revirement de jurisprudence faisaient jour, nous ne manquerons pas d’adapter notre pratique et vous tiendrons informés » .

Or, la bataille menée à Marseille (par des militants CGT cette fois) s’est avérée gagnante et la Cour Administrative d’appel a, le 13 juillet, exprimé que le CH de Hyéres ne pouvait continuer cette pratique. La jurisprudence évoquée par le directeur bordelais est donc effective et donne raison aux travailleurs. Mais lors des premiers jours de grèves, un délégation Sud-Solidaire a été reçue par le DRH qui a indiqué le contraire, estimant que les problèmes n’étaient pas liés. Un nouveau rappel va donc être envoyé par le syndicat afin que la direction et les ressources humaines s’accordent sur leurs propos et respectent les engagements pris.

Les revendications sont donc évidement la régularisation de la situation, avec la fin de cette pratique, mais également, dans un second temps, un dédommagement des agents qui pourrait être fait sur la base des trois dernières années.

Le mouvement ne fait que commencer, mais les pressions du milieu hospitalier ne se sont pas faites attendre. Les services étant annuellement sous tension, le service minimum est appliqué en continu. Lors des mouvements de grèves, la direction utilise des méthodes illégales, en appelant par exemple les agents grévistes pour les assigner en service minimum, alors que le préavis de grève était posé depuis le premier décembre et que la direction aurait pu planifier cela en amont. Les cadres de services font également pression, en utilisant des moyens sournois, jouant sur les sentiments des travailleurs : ‘’des vies sont entre vos mains’’. Cette pression sur les conditions de soin est d’autant plus inadmissible de la part d’une direction qui a encore supprimé sept lits ce week-end par manque de personnel. Ce sont les budgets en baisse et la gestion catastrophique du service public qui sont en causes et non les travailleurs justement en grève pour l’amélioration des conditions de soins et pour des conditions de travail correctes.

Cette grève s’inscrit dans la dynamique générale de la casse des services de santé dans cette région. Des travailleurs de la clinique du Tondu (Bordeaux) étaient en effet entrés en grève illimitée il y a quelques semaines. Actuellement, le centre hospitalier de Libourne est également en grève, des délégations se sont d’ailleurs rencontrées, signifiant une lutte commune contre la même dynamique néfaste cautionnée par le gouvernement.

Les travailleurs du CHU de Bordeaux et du CH de Libourne, restent actuellement mobilisés. A Bordeaux, des assemblés générales ont lieu chaque jour, ouvertes à tous les travailleurs. De nombreux soutiens sont passés leur signifier leur encouragement dans cette lutte. Une caisse de grève a également été lancée, passez sur le piquer pour leur remettre directement une contribution et discuter est la meilleure option ! Une caisse de grève en ligne est également disponible : https://www.lepotcommun.fr/pot/l4fgpsmq

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