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La Izquierda Diario
11 de décembre de 2017 Twitter Faceboock

Licencié pour avoir mangé une banane
Les Prud’hommes n’ont pas réussi à trancher « l’affaire de la banane »
Muriel Radler

Des républiques bananières à la France aujourd’hui, la délicieuse banane continue de représenter le fruit de l’exploitation. Dans les pays où il n’y a pas de droit du travail, dans de nombreux cas, ceux qui la cultivent sont en situation d’esclavage. http://www.telerama.fr/television/la-banane,-stade-supreme-du-capitalisme,n5353505.php
En France, ceux qui travaillent à les mettre en rayon ont des contrats, mais dans un pays où, à écouter les grands patrons, les employés sont trop protégés, les Prud d’hommes ont du mal à trancher : manger une banane pour éviter une hypoglycémie est ce une faute grave ?
Jeudi 14 décembre nous devrions savoir quel sera le sort de cet employé d’un Leclerc licencié pour avoir manger une banane dans la réserve.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Les-Prud-hommes-n-ont-pas-reussi-a-trancher-l-affaire-de-la-banane

Un salarié de l’hypermarché Leclerc à Trélissac a été licencié fin 2016, il est accusé d’avoir volé et mangé une banane dans la réserve du magasin. Celui-ci a contesté son licenciement devant les prud’hommes mais le jury, composé de 2 conseillers employeurs et de 2 conseillers salariés, n’a pas réussi à trancher. Un cinquième homme est appelé pour trancher, un juge départiteur professionnel qui est souvent un magistrat du tribunal d’instance.

Rafaël, 21 ans, s’est retrouvé au chômage du jour au lendemain en fin d’année « Je faisais très bien mon travail, je n’avais eu aucun reproche de la part de mon chef et aucune sanction. Je ne comprends pas du tout ». https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/dordogne-licencie-pour-avoir-mange-une-banane-1509360385 raconte le salarié qui dit avoir mangé une banane qui lui appartenait pour éviter l’hypoglycémie. Mais la direction du centre préfère avoir des employés en hypoglycémie que de les voir manger dans ses locaux.

Avec 43,4 milliards de chiffre d’affaire en 2016, la première enseigne de grande distribution française fait la morale. Pascale Gokelaere, défendait le groupe « Que ce soit une banane, un manteau ou autre chose, c’est un vol. Consommer dans les réserves est interdit. La société en faisait une question de principe. » La fameux qui vole un oeuf vole un boeuf est facile à appliquer pour ceux qui détienne le droit de décider ce qui est un vol ou non.

Pour Jérôme Bousquet, l’avocat du jeune homme, l’histoire n’est pas la même. "On ne sanctionne pas par un licenciement pour faute grave quelqu’un qui mange un bien lui appartenant. »
Pourtant c’est bien la méthode qu’ont les grandes enseignes, qui cherchent toujours à fragiliser leurs employés. Ainsi pour rester dans le cas de Leclerc, ce mois de novembre à Niort, une salariée a été licenciée pour faute grave après avoir pris deux sandwichs d’un coût de 3,90 euros parmi les marchandises invendues. https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/deux-sevres/niort/niort-employee-centre-leclerc-licenciee-avoir-vole-deux-sandwichs-1363627.html
Rafaël a eu le courage de porter l’affaire devant les Prud’hommes, malgré un affaiblissement constant de ceux ci en faveur d’une justice au service du patronat. Grace aux ordonnances gagner aux prud-hommes ne sera plus synonyme d indemnisation et on ne peut espérer que la médiatisation de l’affaire tourne le jugement en sa faveur.

 
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