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La Izquierda Diario
15 de décembre de 2017 Twitter Faceboock

Économiser sur le dos des travailleurs
La SNCF prévoit de supprimer plus de 2 000 emplois en 2018
Sadek Basnacki

Déjà l’an passé la SNCF avait supprimé 2 100 postes. Cette année, rebelote ce sont 2 081 autres postes qui disparaîtront alors même que les conditions de travail se dégradent de plus en plus, qu’il manque cruellement de personnel et que le service auprès des usagers est de plus en plus décrié.

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L’an dernier, la SNCF tablait sur 1 200 suppressions de postes pour 2017, la réalité a été tout autre puisque ce sont 2 100 emplois qui ont été supprimés. Cette année, la SNCF annonce 2 081 suppressions de postes, on n’ose pas imaginer le chiffre réel que cela fera.

Selon le budget annuel, présenté mercredi 13 décembre au comité central d’entreprise (CCE) du groupe ferroviaire, 2 081 suppressions de postes sont attendues. 2 046 pour la branche SNCF Mobilités, ce qui représente 2,5 % des effectifs et 35 dans la holding de tête du groupe soit 0,4%. Les effectifs de la branche SNCF Réseau devrait rester stables mais l’on peut supposer qu’en passant le groupe en supprimera quelques uns. Les postes supprimés concerneront « des départs non remplacés, essentiellement des départs à la retraite », a précisé la direction dans l’espoir de ne pas faire trop de vague. Certes ils ne misent pas sur des licenciements secs mais pourtant le résultat sera le même il y aura toujours de plus en plus de boulot pour de moins en moins d’agents.

« Les chiffres de suppressions d’emploi sont globalement identiques depuis quelques années. Ce budget est sans surprise. Cette trajectoire est tout à fait connue et partagée avec l’État [actionnaire de la SNCF]. On s’adapte à l’avenir économique », a fait valoir la direction. L’avenir économique ? Organiser la casse du service public, organiser sa propre concurrence en passant par la privatisation : voilà l’avenir économique que propose la SNCF.

Les 4 syndicats ont voté contre le budget 2018

En CCE, l’avis des syndicats est consultatif mais « les quatre syndicats ont voté contre ce budget d’austérité, grosso modo le même que celui de 2017, encore amplifié côté Mobilités », a souligné SUD-Rail. L’UNSA explique que les suppressions de postes au niveau de SNCF Mobilités est « plus qu’inquiétante », car « on a besoin d’effectifs pour informer les voyageurs et faire face aux situations perturbées », d’autant que le chiffre d’affaires de cette branche est prévu « en hausse de 3,4 % » en 2018.

La CFDT a critiqué « des suppressions de postes au titre de la performance, de la productivité et du recours à la sous-traitance », au moment où il y a « lieu de s’interroger après les incidents » récents. Après deux pannes majeures, à la fin de juillet et début décembre à la gare Montparnasse, la SNCF a récemment promis « une profonde réorganisation » dans la gestion de la rénovation de ses infrastructures. Quoi de mieux pour améliorer les services que de supprimer des postes.

Avenir économique. Les nouvelles technologies remplaceront elles les cheminots ?

La SNCF a commencé à faire le test avec le robot Pepper afin de venir en aide « aux clients » dans les gares. La direction avait promis que cela n’allait pas entraîner de suppression de poste pourtant il y en aura minimum 2 081 d’ici la fin de l’année prochaine. Alain Krakovitch, directeur général de SNCF Transilien, nous expliquait il y a quelques mois que la SNCF va « tester les premiers trains de fret « drones » fin 2019 » dans un premier temps, puis d’ici 2021 ce seront les TGV qui seront concernés. Lorsque l’on sait que les contrôleurs sont en voie de disparition, que les conducteurs et agents d’escale sont menacés par la nouvelle technologie on se demande bien ce qu’il va rester de ces cheminots. Si l’automatisation d’un certain nombre de tâche (aiguillage, conduite, etc.) pourrait permettre de partager le temps de travail et rendre moins pénible le travail des cheminots, c’est dans une tout autre logique que la direction met en place cette politique : celle de réduire le nombre de salariés et de surcharger de travail les postes restant, souvent sans se soucier des questions de sécurité (la sécurité ferroviaire est aujourd’hui plus que remise en cause par les suppressions de poste), à une seule fin : augmenter les profits de l’entreprise.

L’ensemble du personnel de la SNCF est concerné par ces suppressions d’emploi. Année après année, c’est bien une saignée de l’emploi que la direction de la SNCF, et l’État derrière, entreprennent. En 2016, pour justifier les suppressions de postes, la SNCF mettait notamment en avant le « mauvais chiffre d’affaires » réalisé dans la branche mobilités qui a réalisé un chiffre en dessous du budget initial. Cette année, ils ne se donnent même pas la peine de trouver de justificatif. Depuis 2003, c’est un véritable massacre de l’emploi qui a vu plus de 28 000 départs non remplacés à la SNCF.

 
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