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22 de décembre de 2017 Twitter Faceboock

Répression
Viry-Châtillon : Violences et mensonges policiers en chaîne
Cléo Rivierre

Ces derniers jours, la commune de Viry-Châtillon, dans l’Essonne (91), est au centre de plusieurs affaires de violences policières. La version des policiers est démentie par plusieurs vidéos montrant le comportement violent des fonctionnaires de police.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Viry-Chatillon-Violences-et-mensonges-policiers-en-chaine

Ces derniers jours à Viry-Châtillon, dans le quartier des Coteaux, trois vidéos différentes ont tourné montrant la brutalité de la police. La première, datant du 18 décembre, montre une voiture de police qui renverse volontairement un jeune homme. Les policiers de la BAC sont accusés d’avoir fauché le jeune homme qu’ils tentaient d’interpeller. Selon des témoignages recueillis par L’Obs, le jeune en question, âgé de 23 ans, conduisait une Twingo appartenant à un proche et qu’il venait de réparer (le jeune homme est stagiaire en mécanique automobile). Paniquant à la vue de la police, il encastre la voiture dans un poteau et tente de prendre la fuite à pied.

Un témoin de la scène se dit « choqué par la violence de l’intervention policière » que « rien ne justifiait ». Il poursuit : « Il aurait pu se faire briser les jambes par la voiture de police. » « Il a voltigé. Si une personne lambda avait fait ça, elle aurait été poursuivie pour tentative d’homicide. Ensuite, le jeune, qui n’était pas armé, s’est pris un coup de pistolet à impulsion électrique. Un policier a reçu un pot de gel des étages des immeubles. Et les fonctionnaires ont répliqué en tirant au flash-ball vers les vitres. Ils ont perdu leur sang-froid. Il y a eu des invectives venant d’un groupe de jeunes. Mais la plupart ont été interpellés. Et c’était en réponse au comportement des policiers. Il n’y a eu aucun lynchage. »

Au départ, un article du Parisien relatait les faits selon la version de la police : « l’automobiliste s’est encastré dans un autre véhicule, causant un blessé léger. Les forces de l’ordre s’apprêtaient à l’emmener, mais le conducteur s’est retourné vers les agents et s’est mis à les frapper. ». « Une dizaine de jeunes du quartier ont commencé à s’approcher et à tabasser les deux fonctionnaires » puis « des renforts du commissariat de Juvisy sont arrivés à cet instant. » Ils auraient été « légèrement blessés, eux aussi, par des jets de projectiles ».

Seulement voilà, la scène a été filmée et une nouvelle vidéo a été publiée le 21 décembre où l’on voit les policiers bastonnant le jeune homme, démentant donc leur version des faits...

Le journal L’Obs a recueilli plusieurs témoignages. Les témoins affirment que le jeune qui s’est fait fauché a été « tasé puis plaqué au sol par les agents de la BAC, avant d’être menotté », puis que les personnes qui protestaient à la vue de cette violence se sont fait menacer avec un flash-ball. 20 à 30 policiers arrivent en renfort depuis le commissariat de Juvisy, et plusieurs personnes se prennent des coups de matraque.

Placé en garde à vue, le jeune qui s’était fait renverser par la BAC a été jugé mardi 19 décembre en comparution immédiate où il écope de six mois de prison ferme. Il avait déjà été condamné auparavant. Son grand frère raconte qu’au procès, "il se plaint de son genou, son bras a doublé de volume". La veille au commissariat, on lui avait pourtant dit que le jeune avait refusé de voir un médecin.

Plusieurs témoignages recueillis par L’Obs éclairent la scène :
« Ceux qui nous faisaient peur, c’étaient les policiers. Ils jouaient aux cowboys, on se serait cru dans un film. »
Alors qu’une personne lui dit que le jeune homme aurait pu avoir les jambes fracturées, l’agent, visiblement "très content" aurait répondu cette phrase :
« Si j’avais voulu lui couper les jambes, je l’aurais fait. Il n’avait qu’à pas courir. »
Les témoins de la scène sont ensuite intimidés par les policiers :
« Dites bien aux jeunes que si on voit des vidéos sur les réseaux sociaux, s’ils ne les effacent pas de leurs téléphones, on va venir tous les interpeller. »

Certains habitants font part du « harcèlement policier » dont le quartier a été victime après la scène. Dans l’après-midi du 19, des policiers du commissariat de Juvisy, mécontents de voir la première vidéo circuler, procèdent à plusieurs arrestations dans le quartier. L’un des jeunes arrêtés est chauffeur livreur et collègue du frère du jeune percuté dans la première vidéo. Le frère décide de se rendre au commissariat pour récupérer les clés du camion qui sont en possession de son collègue interpellé. Comme le montre une troisième vidéo, il se voit refuser l’entrée du commissariat puis se fait gazer directement le visage par un policier. La famille raconte : « Ils ont refusé de le prendre à l’hôpital », « A la maison, son visage a enflé, était couvert de boutons. ». Elle a signalé son intention de porter plainte à l’IGPN.

Un rassemblement est prévu ce samedi devant le commissariat de Juvisy. Dans un contexte où l’État devient de plus en plus répressif, et où les intimidations policières et judiciaires ne cessent de tomber sur les personnes qui filment, dénoncent ou relayent les nombreuses violences policières, nous devons dénoncer le rôle fondamentalement répressif de la police et sa violence dont sont en permanence victimes les jeunes des quartiers populaires.

 
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