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La Izquierda Diario
25 de décembre de 2017 Twitter Faceboock

Histoire
Pourquoi la naissance de Jésus est-elle célébrée le 25 décembre ?
Miguel Raider

La célébration du réveillon de Noël et de Noël a été instituée par l’Église catholique d’Occident l’an 354 pendant la papauté de Jules I, bien que ce fût l’empereur Justinien en 529 qui a placé cette fête sur le calendrier.

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La date n’a pas été choisie au hasard, elle a une origine païenne, dérivée du culte de Mitra (le dieu du soleil des Perses pendant les VIIème et VIème siècles avant JC), où les peuples indo-européens célébraient le solstice d’hiver, la nuit la plus longue de l’année, qui préfigurait le prochain retour du soleil après le froid de l’hiver. Ainsi, l’Église catholique assimilait cette ancienne célébration qui faisait référence à la naissance du soleil en la faisant coïncider avec la naissance de Jésus, traçant ainsi sa relation avec le christianisme primitif pour se légitimer, un aspect qui s’est produit à de nombreuses reprises dans l’histoire, en particulier en période de crise. Ce n’est pas une coïncidence si le pape François a choisi son nom en se référant aux franciscains, l’ordre qui a soutenu le retour au christianisme primitif de la communauté des fidèles, qui a rapidement fini par être absorbé dans la pompe et l’apparat de la curie. Cependant, l’énonciation de ce rapport de continuité est entachée d’impostures, car la formation de l’Église et le développement du christianisme primitif répondent à différents phénomènes historiques, animés par différentes classes sociales, mobilisés pour des raisons différentes.

Bien qu’il n’y ait aucune preuve historique réelle de l’existence de Jésus et des apôtres, puisque l’Évangile de Saint Marc (le plus ancien des Évangiles) a été écrit près d’un siècle plus tard, le christianisme primitif a plongé ses racines sociales dans les souffrances des paysans juifs pauvres, expropriés par l’Empire romain. Séparés du rabbinat et du judaïsme orthodoxe, ces paysans s’organisèrent en d’innombrables sectes hérétiques, telles que les Esséniens, les Zélotes, les Sadducéens, les Pharisiens, etc., face aux rois Hérode et Agrippa, à la royauté juive et à l’Empire romain, qui a imposé la collecte de lourds tributs dans leurs provinces, conduisant à la misère la plus absolue les franges de la population les plus démunies. Le philosophe juif Philon d’Alexandrie a décrit les Esséniens comme ceux qui "manquent de biens, de maisons, d’esclaves, de terres ou de bétail". Cette secte a pratiqué un communisme primitif ou spartiate, par le biais de la socialisation des quelques biens d’usage qu’ils avaient, du à la pauvreté de ses membres, organisés en petites communautés en rejet à la ploutocratie de Rome. D’autre part, les zélotes ou « gardiens » (pour leur zèle de Dieu) constituaient la secte la plus radicale qui animait l’insurrection contre Rome et ses vassaux de la royauté juive.

Pendant les guerres juives de l’année 66 à 70, ils ont pris d’assaut Jérusalem, bien qu’ils aient finalement été vaincus par la supériorité écrasante de l’armée romaine.

Les idées qui soutenaient le christianisme primitif provenaient du syncrétisme entre le mysticisme des néopythagoriciens, l’idéalisme de Platon et le rejet du désir contenu dans Zenón et les stoïciens. Ce mélange s’opposait ouvertement à la pensée gréco-romaine, qui formait l’échelon le plus avancé de l’humanité, synthétisé dans les idées matérialistes de Démocrite, d’Épicure et d’Horace. Cependant, le christianisme, en tant que mouvement social, était l’expression authentique et concrète de l’impuissance paysanne à vaincre l’Empire romain, soutenu par une armée brutale qui détruisait tout sur son passage, où la rédemption de l’homme et ses épreuves, ne pouvaient se trouver que dans le "royaume des cieux". Seuls les esclaves avaient la capacité potentielle de fournir une issue, ce qui est devenu impossible après la défaite de la grande rébellion de Spartacus et de son armée de 70 mille esclaves en armes (71 A.C.).

Bien qu’il ait commencé comme un mouvement marginal, ce n’est qu’au IIIème siècle que le christianisme prit un caractère de masse, basé sur la paupérisation généralisée des provinces qui composaient l’empire. Le développement de Rome portait les bases de sa propre crise : tandis que l’empire absorbait toute la sève des provinces, soit en monnaie, soit en espèces, il ne donnait rien en retour. Pour garantir cet ordre, le flux constant de soldats, embauchés comme mercenaires, était nécessaire. Ainsi, Rome se basait sur le pillage des peuples conquis pour satisfaire le luxe et l’excentricité des classes patriciennes romaines, ce qui menaçait l’économie de l’empire, où l’institution de l’esclavage devenait de plus en plus coûteuse.

Sur la crise du mode de production esclavagiste, apparut au IVème siècle Constantin, le premier empereur romain qui assimila la foi chrétienne, la transformant en religion d’État et idéologie des grands propriétaires ruraux, étendant l’économie féodale basée sur le régime de servitude dans toute l’Europe à la demande des peuples "barbares" germaniques. De cette façon, l’Église catholique acquiert son apparence actuelle, homogénéisant son dogme dans la guerre prolongée contre les sectes hérétiques, tels que les partisans d’Arius, les Samaritains, le Montanisme, le Sabatarianisme, etc., comme raconte le chroniqueur romain Procope dans son Histoire Secrète, écrite au milieu du sixième siècle.

À des nombreuses reprises dans l’histoire, les classes opprimées ont eu recours aux idées religieuses comme expression déformée de la lutte des classes, pour justifier leurs actions et devenir des mouvements sociaux, comme le protestantisme au début du XVIème siècle qui exprimait les idées de prospérité d’une bourgeoisie se soulevant contre l’ascétisme des princes de l’Église catholique qui faisaient partie des propriétaires fonciers de l’aristocratie féodale.

Contrairement aux théologiens et à leurs idées transcendantales sur la religion, les socialistes révolutionnaires comprennent la réalité à partir des hommes en chair et en os et des relations qu’ils contractent pour produire leurs moyens de subsistance. De la même manière que les hommes produisent aussi un certain mode de vie basé sur des valeurs, des coutumes et un système de croyance matérialisé dans des institutions qui naturalisent et justifient par le bon sens, la domination des classes possédantes sur les classes dépossédées, garantissant l’ordre établie La critique implacable de la religion (sous ses diverses formes) est une tâche incontournable des travailleurs conscients pour révéler les chaînes de l’esclavage salarié de ce système, condition nécessaire pour avancer vers l’émancipation de l’humanité dans une société sans exploiteurs ou exploités

 
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