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La Izquierda Diario
29 de décembre de 2017 Twitter Faceboock

Homophobie d’état
Le Conseil d’État continue d’empêcher les homosexuels de donner leur sang s’ils ne sont pas abstinents
Barbara Reiner

La demande des associations sur la levée de la période d’abstinence autorisant les homosexuels à donner leur sang a été rejetée par le conseil d’état.

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1983 marquait l’année de la propagation du VIH en France, et la mise en place d’une véritable chasse aux sorcières qui a marqué toute une génération de gays, même jusqu’à nos jours. Un des éléments qui persiste de cette période, c’est l’interdiction pour les homos de donner leur sang et, ainsi, d’aider les personnes en attente de soin. De nombreuses associations LGBTI sont montées au créneau ces dernières années, faisant même inscrire la levée de l’interdiction dans le programme de François Hollande.

C’est donc en 2015 que les « hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes » ont pu commencer à donner leur sang...après un an d’abstinence. Spécificité ayant pour but de filtrer les homosexuels ayant des « pratiques à risque » (comprenant la prise de drogues, le non-port d’un préservatif etc...), raison assez hypocrite car on ne dénombre chez les jeunes de toutes sexualités que 41% qui utilisent un préservatif régulièrement ; le risque de contamination au VIH est donc aussi présent dans les couples hétérosexuels.

Récemment, des associations ont déposé des requêtes pour faire enlever cette période d’abstinence de 1 an. Le conseil d’état a refusé en agitant encore et toujours le même épouvantail rapiécé de la transmission plus courante entre homosexuels que dans le reste de la population. Selon ce même conseil, rien d’illégal car il ne juge pas sur une orientation sexuelle mais sur un comportement sexuel « à risque ». Renvoyant de fait l’homosexualité à une pratique à risque.

L’hypocrisie ambiante entourant cette affaire rend les décisions prises encore plus nauséabondes. Notre orientation sexuelle n’est pas marquée sur notre carte d’identité, ça ne se voit pas sur nos visages, n’en déplaise à certains. Ces lois obligent bon nombre d’entre nous à mentir sur nos orientations sexuelles ou sur la fréquence de nos rapports pour pouvoir sauver des gens qui ont besoin de ce sang. Cette décision du conseil d’État continue donc d’instrumentaliser le VIH pour faire instaurer une relation entre l’homosexualité et le statut de malade, alimentant une haine homophobe encore prégnante dans notre société.

 
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