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La Izquierda Diario
3 de janvier de 2018 Twitter Faceboock

Trump meilleur allié de l’extrême droite israélienne
Donald Trump menace de stopper l’aide financière à la Palestine
Sadek Basnacki

Un mois après avoir déclaré sa volonté de faire de Jérusalem la capitale de l’Etat israélien, qui a rompu les discussions entre les autorités palestiniennes et Israël Donald Trump menace de couper les vivres aux Palestiniens.

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Crédit photo : Menahem Kahana / AFP

Donald Trump menace de couper les vivre aux Palestiniens « s’ils refusent de négocier un traité de paix avec Israël qui se fait attendre depuis trop longtemps ». « Puisqu’ils ne sont plus disposés à parler de paix, pourquoi devrions-nous leur verser des paiements massifs à l’avenir ? ».

« Nous payons aux Palestiniens des CENTAINES DE MILLIONS DE DOLLARS sans la moindre reconnaissance ni le moindre respect », a publié mercredi Donald Trump.
En 2016, les États-Unis ont versé 319 millions de dollars d’aide aux Palestiniens via leur agence de développement (USAid). Ils ont également fourni 368 millions de dollars à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), soit près de 30% du budget de l’agence onusienne, ce qui fait de Washington le premier contributeur, loin devant l’Union européenne (143 millions).

L’arrêt de ce financement risque d’aggraver la situation humanitaire déjà catastrophique dans laquelle vivent nombre de réfugiés palestiniens. Chris Gunness, porte parole de l’agence onusienne assure qu’ils n’ont « reçu aucune information des États-Unis sur leur éventuelle intention de remettre en cause leur contribution ». Alors coup de bluff de Trump pour mettre la pression sur les palestiniens ou réelle intention de prendre encore plus à la gorge un peuple qui souffre depuis bien longtemps du colonialisme israélien et des politiques impérialistes dans la région ?

On peut s’inquiéter qu’une telle décision soit envisagée puisque le gouvernement etats-uniens semble faire une fuite en avant sur la question palestinienne. Le Congrès américain doit se prononcer prochainement sur le Taylor Force Act, du nom d’un citoyen américain tué dans un attentat à Tel-Aviv en 2016. Cette proposition de loi a déjà été validée à l’unanimité par la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants. Elle vise à couper tout financement états-unien à l’Autorité palestinienne si cette dernière ne renonce pas aux aides financières qu’elle verse aux familles de prisonniers palestiniens condamnés pour terrorisme par l’État israélien, c’est à dire une bonne partie de prisonniers et comprend notamment les enfants emprisonnés.

Une dénonciation unanime des partis palestiniens

Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine, explique que « Nous ne céderons pas au chantage [...]. Maintenant il [le président Trump] ose accuser les Palestiniens des conséquences de ses actions irresponsables ».

Majdi Khaldi, conseiller diplomatique de Mahmoud Abbas, explique que « les Américains disent vouloir nous ramener à la table des négociations mais ce sont eux qui l’ont quittée en violant les règles du jeu en vigueur depuis près de vingt-cinq ans. Ils menacent maintenant de couper l’aide versée aux réfugiés palestiniens, mais doivent avoir à l’esprit qu’il s’agit d’une initiative très dangereuse. Le sort des réfugiés est une question à la fois sensible et très complexe, qui retentit non seulement sur la situation en Cisjordanie et à Gaza mais aussi dans les pays où ils sont hébergés - tels le Liban, la Jordanie ou l’Irak. Si l’Administration souhaite renouer le dialogue, il n’y a qu’une chose à faire : reconnaître que Jérusalem-Est est la capitale de l’État de Palestine. »

Même son de cloche dans un communiqué de Saeb Erekat, qui est à la tête de l’équipe de négociation de l’OLP, qui accuse Trump de « menacer de faire mourir de faim les enfants palestiniens dans les camps de réfugiés si nous ne nous plions pas à ses termes et ses ordres ».

En effet, depuis le sommet exceptionnel de l’Organisation de la coopération islamique, une majorité des pays membres et notamment l’autorité palestinienne réclament la reconnaissance de Jérusalem-Est comme capitale de l’Etat palestinien.
« Jérusalem est la capitale éternelle de l’Etat de Palestine et n’est pas à vendre pour de l’or ou des milliards », a réagi Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne.

Ce qui est plus inquiétant se sont les réactions des politiques israéliens qui, avec l’appui de Trump ont le vent en poupe pour passer à une offensive réactionnaire assez impressionnante.

L’extrémisme sionisme aux ailes déployées

Dimanche, les quelque 1 500 membres du comité central du Likoud, le parti du Premier ministre Benyamin Nétanyahou, ont voté à l’unanimité en faveur de l’annexion des colonies de la Cisjordanie. « Nous disons au monde que nous n’avons que faire de ce que les autres nations disent, s’est enflammé le ministre de la Sécurité intérieure, Guilad Erdan. Le temps est venu d’affirmer notre droit biblique sur cette terre. »

Ce vote n’a aucune valeur légal puisque c’est interne au parti mais cela devrait être l’une des promesses de campagne des législatives de 2019. L’annexion des colonies israéliennes en Cisjordanie marquerait une nouvelle étape dans l’avancée de la colonisation des territoires palestiniens, déjà réduits de fait à la portion congrue en un archipel d’agglomérations urbaines, entourées de communes et de colonies israêliennes et dont les axes de comunication sont sous contrôle de Tsahal. Elle marquerait également une nouvelle étape dans l’oppression et la répression d’un peuple palestinien, dont l’existence est de plus en plus menacée par la progression d’Israël. Pour le président palestinien Mahmoud Abbas, cette nouvelle position décomplexée du Likoud n’aurait pas pu s’exprimer « sans le soutien total de l’administration américaine ».

Mardi, le Parlement israélien a adopté à 64 voix contre 51 un projet de loi proposé par le parti d’extrême droite israélienne, le Foyer juif, instaurant le besoin d’une « super-majorité » des deux tiers de la Knesset pour valider le passage sous souveraineté palestinienne de plusieurs zones de Jérusalem-Est dans le cadre d’un futur accord de paix. Un cadenas législatif visant à assurer « l’indivisibilité » de la ville « trois fois sainte » selon Naftali Bennett, le leader du Foyer juif, alors que les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme capitale. Mahmoud Abbas a dénoncé « une déclaration de guerre, un projet dangereux pour l’avenir de la région et du monde » et cela vient clairement de la surenchère de Trump au niveau de ses déclarations.

Les déclarations de Trump précipitent toujours plus vers une aggravation des tensions en Palestine et dans la région puisque comme l’a rappelé Majdi Khaldi, le fait de ne plus avoir les subventions états-uniennes destinées aux camps de réfugiés palestiniens notamment dans les pays limitrophes déstabilisera également ces pays. Lorsque l’on sait que le Liban, un des principaux pays où les palestiniens se sont réfugiés après la Nakbah, est en pleine crise politique. C’est un jeu dangereux auquel se livre Trump pour s’assurer le soutien de sa base électoral évangéliste et juive aux USA et de l’Etat israélien dans la région où l’influence de Washington diminue. Un jeu pour lequel il est prêt à sacrifier l’existence du peuple palestinien.

 
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