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La Izquierda Diario
17 de janvier de 2018 Twitter Faceboock

Prêt à réprimer
NDDL : Le gouvernement abandonne le projet d’aéroport mais la ZAD reste sous siège policier
Sadek Basnacki

Alors que depuis plusieurs semaines le flou était de mise dans la gestion du dossier de NDDL, avec l’abandon ou non de l’aéroport, finalement le gouvernement a décidé de stopper le projet. Pourtant la question de la répression sera toujours d’actualité puisque Édouard Philippe laisse jusqu’au printemps aux occupants « illégaux » pour quitter la ZAD.

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Crédits photos : Frank PERRY (AFP).

Ce mercredi matin, des compagnies de CRS se sont déployés aux abords de la ZAD et dans les villes de Nantes et de Rennes pour empêcher toutes manifestations et tout mouvement de soutien en direction de la ZAD.

A 13h30 le premier ministre Édouard Philippe a donné une conférence de presse à la sortie du conseil des ministres.
Il a tout d’abord fait porter le chapeau de l’échec du projet de l’aéroport de NDDL aux gouvernements successifs, « durant cinquante ans, à coup de décisions, de reculade, de non-décisions, l’État s’est placé face à un dilemme ». « Il est temps désormais que l’État soit clair dans ses choix et ferme dans leur mise en œuvre » a déclaré le premier ministre. Il a justifié l’abandon en expliquant que les conditions n’étaient pas réunies pour mener à bien le projet d’aménagement de Notre-Dame-des-Landes qui est « l’aéroport de la division ». En effet, selon Édouard Philippe, les grands projets ne peuvent se faire avec deux camps d’opposition de même grandeur.

Les terres seront rendues à leurs vocations agricoles et ne seront pas conservées pour faire le projet plus tard a-t-il affirmé.

Pour pallier à l’abandon du projet qui était dans « une impasse », le gouvernement charge la ministre des transports d’articuler un plan favorisant le développement du réseau rail-air. L’aéroport de Nantes-Atlantiques sera aménagé afin d’accueillir plus de voyageurs. Le nouveau projet sera de prolonger la piste afin de diminuer les nuisances sonores et de développer l’aéroport de Rennes St Jacques afin de mieux répartir le trafic aérien dans le grand ouest.

La question de la ZAD et des agriculteurs

Édouard Philippe a annoncé que « les agriculteurs expropriés vont pouvoir réintégrer les terres. Mais les occupant illégaux ont jusqu’au printemps pour évacuer la zone. ». Il a voulu se montrer ferme tout en respectant ce qu’il présente comme une décision d’apaisement.

« Le gouvernement s’engage à rétablir l’état de droit sur la zone. Nous allons mettre fin à la zone de non-droit qui prospère depuis dix ans ». Ainsi, le gouvernement dit laisser passer la trêve hivernale pour que les Zadistes évacuent la zone et procédera alors à l’évacuation par la force des personnes restantes. « Les squats qui débordent sur la route devront être évacués à défaut les forces de l’ordre participeront à l’évacuation nécessaire. » Le premier ministre a fait une distinction nette entre les agriculteurs qui ont été expulsés et qui pourront récupérer leurs terres s’ils remboursent les indemnités et les Zadistes qui occupent illégalement la zone.

On imagine très bien que des personnes qui vivent ou ont construit leur habitation depuis 10 ans à Notre-Dame-des-Landes ne quitteront pas comme ça leur terre. Il faudra s’attendre à une forte répression, compagnie de CRS bulldozers etc.. Une répression qui sera sans doute alimentée par tout le déferlement réactionnaire des élus de droite et de la presse qui dénoncent une « trahison » du gouvernement qui serait composé de « lâches » et qui cède face à une minorité agissante.

Si l’abandon du projet est considéré comme une victoire par les anti-aéroport, la pilule passe mal pour ceux qui étaient « Pour ». Bien que le projet soit abandonné, les Zadistes sont toujours menacés d’expulsions et devront faire face aux forces de répressions. Le dossier de l’aéroport n’est pas clos puisque l’Etat devra entamer un bras de fer avec Vinci qui a des closes favorables d’un point de vue financier dans le contrat qui le lie à l’Etat français. Avant de prendre sa décision, le gouvernement a mis en cause ces clauses et compte sans doute ne pas offrir de nouvelle prime à Vinci, pour essayer de couvrir ses arrières, suite à cette reculade. Quoiqu’il en soit, le gouvernement compte bien, au travers l’expulsion des zadistes, imposer un rapport de force à même de décourager, ceux qui lutteraient contre ces grands projets inutiles, au service des grands capitalistes.

 
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