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La Izquierda Diario
26 de janvier de 2018 Twitter Faceboock

Agressions sexuelles et omerta
Violences sexuelles : les 150 gymnastes américaines enfin entendues

Aux États-Unis, c’est cette semaine l’aboutissement d’un long procès : Nassar Larry, ancien médecin de l’équipe nationale de gymnastique déjà condamné pour détention d’images pédopornographique a été confronté aux 157 jeunes femmes, qu’il a agressé sexuellement, en usant de son statut social et de la protection qu’elle lui offre, alors que la plupart d’entre elles n’avaient même pas dix ans..

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Les faits font froid dans le dos. Nassar Larry, ostéopathe exerçant à la clinique sportive de l’université de Michigan et médecin de la Fédération de gymnastique américaine a, pendant plus de trente ans, abusé des jeunes, très jeunes gymnastes qu’il était sensé soigné. Le procès, qui a duré sept jour s’est achevé ce mercredi 24. Pendant celui-ci, de nombreuses athlètes ou anciennes athlètes, professionnelles ou non, se sont ainsi exprimé sur les violences dont elles ont été victimes, et sur les traumatismes engendrés et qui perdurent toujours. Plus de 150 jeunes femmes agressées, et 30 ans de silence.

Derrière les agissements de cette seule personnes, c’est tout un système qui passé sous silence et étouffé les témoignages des athlètes. La championne olympique Aly Raisman a ainsi publié sur twitter un message mettant en cause la fédération de gymnastique : « Nous avons été agressées par un monstre à qui vous avez permis de prospérer pendant des décennies. Vous êtes 100% responsables. ». L’université du Michigan fait dés lors l’objet d’une enquête. Pour ce qui est de la fédération USA Gymnastics qui a aussi préféré omettre, remettre en doute, ou minimiser la paroles des victimes, certains des ses dirigeants ont démissionné lorsque l’affaire a éclaté. Deux institutions qui ont toutes deux préféré fermer les yeux sur ces agissements plutôt que de voir leur réputation se ternir.

Le procès s’est ainsi déroulé sous une certaine mise en scène. La plupart des victimes ont témoigné, à l’écrit ou à l’oral. Car si 157 d’entre elles ont porté plaintes, le nombre de victimes pourraient dépasser les 200. Au centre du procès, une juge, Rosemarie Aquilina qui a vivement soutenue les victimes et les a encouragé à prendre la parole. Pour une fois dans un procès sur des cas de violences sexuelles, les femmes qui ont été victimes de ces abus sont écoutées. Une exception qui confirme la règle.

Cette affaire portée au grand jour est un cas parmi trop d’autres. Un homme comme Nassar Larry qui, de par son sexe, sa profession, son statut haut placé dans les institutions sportives ne s’est pas trouvé inquiété, quand bien même ayant brisé la vie de centaines de jeunes femmes, qui, au delà de la violence même des agressions sexuelles, se sont pris en pleine figure une autre violence : celle de l’omerta, de la condamnation au silence. « Personne n’a rien fait parce que personne ne m’a cru », « Personne ne pouvait croire qu’un docteur respectable pouvait faire ce genre de choses », témoigne une victime.

Dans cette affaire, la justice se met en scène pour condamner à 175 ans d’emprisonnement le médecin, mais ce mea culpa ne peut cacher le système patriarcal, dont la justice fait partie intégrante, qui a permis à ce genre de violences de s’exercer.

Crédit : JEFF KOWALSKY / AFP

 
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