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La Izquierda Diario
1er de février de 2018 Twitter Faceboock

Tribune libre
« Wonder Wheel » : une grande roue haute en couleur

Wonder Wheel, le nouveau film de Woody Allen, sortira dans les salles de cinéma françaises le mercredi 31 janvier.

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Cet article est initialement paru sur le blog Médiapart de Erica Farges.

L’histoire d’un été dans les années 1950 au Deno’s Wonder Wheel Amusement Park, un parc d’attraction familial dont l’attraction principale, la grande roue, surplombe Coney Island. Ginny (Kate Winslet) vit au milieu des attractions du parc avec son mari, Humpty (Jim Balushi), et son fils, Richie (Jack Gore). Ginny tombe amoureuse de Mickey (Justin Timberlake), un jeune maître-nageur, avec qui elle vivra une romance estivale idyllique jusqu’à l’arrivée de Carolina (Juno Temple), la fille de Humpty poursuivie par des gangsters au service de son ex-mari…

Ce film qui pourrait être considéré comme un clin d’œil à Annie Hall (1977), dont la scène d’ouverture se déroule à Coney Island, n’a rien de très original au niveau de l’intrigue, du scénario et de l’exploration psychologique des personnages. De ce côté, Woody Allen semble se reposer sur les vieux mécanismes qui ont fait sa gloire, en les plaçant dans le film un peu au hasard, sans parvenir à les rendre aussi percutants et pertinents qu’autrefois. Le récit se centre sur le personnage de Ginny, montrant comment celle-ci vit ses rêves passés inaboutis à l’approche de son quarantième anniversaire, malgré la très bonne performance de Kate Winslet dans ce rôle, le film n’égale pas les précédents portraits féminins que Woody Allen a réalisé par le passé, comme dans l’exceptionnel Blue Jasmine (2013), par exemple. La magnificence de Wonder Wheel se retrouve du côté du visuel et de l’esthétique de sa mise en scène attribuée au directeur de la photographie, Vittorio Storaro, oscarisé pour Apocalypse Now (1979), avec lequel Woody Allen travaille depuis Café Society (2016).

L’image, dans un décor intemporel de fête foraine, est sublimée par une vaste gamme de couleurs, textures et teintes qui donne au film une féerie spectaculaire et dramatique le transformant ainsi en une sorte de pièce de théâtre. D’ailleurs, dans Wonder Wheel, les renvois au monde du théâtre sont nombreux, Mickey, qui est aussi le narrateur du film, rêve de devenir dramaturge, Ginny est une ancienne comédienne ayant quitté la scène pour devenir serveuse, les dialogues entre les personnages sont souvent truffés de références théâtrales. Plusieurs ambiances sont présentes dans la même scène grâce au jeu avec les couleurs et l’intensité des lumières. Ce jeu de lumières renforce la théâtralité du film en créant des tensions entre les différents espaces et dirigeant la narration du récit.

Bonne nouvelle, Woody Allen fera de nouveau appel à Storaro pour être le directeur de la photographie de son prochain film, A Rainy Day in New York, film pour lequel il a également sélectionné un casting prestigieux comprenant Jude Law et la jeune Elle Fanning. Un prochain film qui promet au moins d’être un plaisir pour les yeux avec des personnages incarnés par des acteurs talentueux…

 
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