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La Izquierda Diario
5 de février de 2018 Twitter Faceboock

Déclaration de fin de congrès
Congrès : Pour un NPA ouvrier et révolutionnaire pour lutter contre Macron et son monde

Lors de ce 4ème congrès du NPA, les militants du Courant Communiste Révolutionnaire, à l’initiative de Révolution Permanente, ont visé à un regroupement de la gauche du parti sur des bases de lutte de classe, dans le cadre d’une stratégie communiste révolutionnaire assumée et commune. Avec des résultats limités : amendée et soutenue par deux plateformes de la gauche du parti (Pf T et Pf Y), nous relayons ci-dessous notre proposition de déclaration finale de congrès, centrée sur les axes d’une réorientation permettant au NPA d’affronter aujourd’hui les défis de la situation, a obtenu 18,5 % des voix.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Congres-Pour-un-NPA-ouvrier-et-revolutionnaire-pour-lutter-contre-Macron-et-son-monde

Un bilan du passé immédiat à la lumière du présent

La Grèce et la perspective d’un gouvernement dirigé par Alexis Tsipras avaient été au cœur des discussions lors de notre précédent Congrès, en 2015. Le bilan de trois années de gouvernement Syriza illustre assez clairement ce à quoi sert le néo-réformisme : canaliser les luttes lorsqu’il se trouve dans l’opposition, les mener dans l’impasse et assurer la politique de la bourgeoisie en échange de quelques (maigres) concessions une fois au gouvernement. C’est cette caractéristique commune que partagent autant Podemos que La France Insoumise. A un degré supérieur, on songera au soutien du Bloco de Esquerda au gouvernement PS au Portugal.

Forces et limites de Macron et combats à venir

En France, c’est bien Macron qui a réussi à tirer parti de la crise des mécanismes traditionnels de représentation politique. Macron néanmoins est sans doute bien moins solide qu’on ne pourrait le croire, en dépit de sa première victoire importante sur le volet Loi Travail XXL. Macron a reçu l’ordre de frapper fort et vite. En même temps, son impopularité est flagrante dans les classes populaires. C’est pour cela qu’il renforce encore le caractère autoritaire du pouvoir, tout particulièrement par sa chasse aux migrant-e-s et une politique qui nourrit encore le racisme et notamment l’islamophobie.

Les directions syndicales, pourtant prévenues, restent l’arme au pied et/ou participent à la « concertation ». Et pourtant, cela craque de partout : dans les hôpitaux, contre la souffrance au travail, dans l’Education, contre les coupes budgétaires et le renforcement d’un système encore plus inégalitaire avec la réforme du bac et la sélection à la fac, dans la jeunesse, pour les mêmes motifs, etc. Le mouvement Me Too a permis une libération de la parole et de relancer une nouvelle dynamique dans le mouvement féministe. Dans certains secteurs, le mouvement a réussi à faire reculer le gouvernement et/ou le patronat, après des affrontements durs et (parfois très) longs : on pensera, bien entendu, à Notre-Dame-des-landes ou à la grève des nettoyeur/se-s des gares franciliennes de l’entreprise Onet.

Cela indique les potentialités de la situation, que ce soit sur le front des conditions de travail et d’emploi (plus encore si la petite « embellie » économique se confirme pour le patronat) ou au niveau du mouvement de la jeunesse. Les mobilisations en cours actuellement dans les maisons de retraite (EHPAD) et contre la sélection à l’université et la réforme du bac peuvent bel et bien être ainsi les premiers symptômes d’une contestation généralisée de la politique du gouvernement.

Pour un parti anticapitaliste et révolutionnaire de notre classe

Tout ceci pose la question de l’actualité d’une organisation communiste révolutionnaire ayant tiré le bilan de l’expérience des « partis larges », radicalement distinct d’une « nouvelle représentation politique » qui ferait l’impasse sur la différence entre révolutionnaires et réformistes. Ce parti doit être être capable de résister, à contre-courant, contre les pressions les plus réactionnaires de la situation ; de se saisir des occasions, lorsque des affrontements se cristallisent ; d’intervenir avec audace dans les combats, en organisant la solidarité et la coordination nécessaire à leur victoire. C’est bien en reprenant confiance dans notre capacité à combattre et à gagner que nous serons à même de renverser les coordonnées de la situation qui reste encore défavorables. Contrairement aux camarades qui nous ont quitté-e-s pour le Front de gauche en 2012, nous n’en concluons pas qu’il faille une dissolution des forces organisées d’extrême gauche dans un ensemble politique plus modéré dont le seul but serait de « limiter » la mise en place des réformes. La situation actuelle exige un NPA qui :

  •  combatte pour construire l’affrontement, dans le cadre du front unique, avec les méthodes de la grève dans l’unité d’action. Il ne s’agit en aucun cas de prôner l’« unité » en général ni l’unité des appareils mais d’exiger les directions syndicales qu’elles rompent avec le dialogue social pour construire la mobilisation, réellement, sur la base des revendications claires et communes, avec un agenda de luttes à l’opposé des journées d’action séparées sans lendemain et ayant pour objectif le « tou-te-s ensemble ! », la grève générale comme moyen d’infliger des défaites au patronat et au gouvernement. Les militant-e-s du NPA interviennent dans le Front Social pour y défendre cette politique, en construisant les comités locaux et en cherchant à y faire adhérer leurs organisations syndicales. La rencontre d’avril à laquelle appelle le FS pourrait être un pas en avant dans le regroupement de l’avant-garde.
  •  se donne les moyens, sur la base d’un travail d’implantation dans les entreprises, de mettre en oeuvre une politique alternative, de pousser et structurer chaque fois que cela est possible l’auto-organisation et la coordination des secteurs en lutte.
  •  articule les luttes des travailleur-se-s à l’ensemble des combats des opprimé-e-s : pour les droits des femmes et personnes LGBTQI et contre toute forme de violence sexiste, pour l’accueil des migrant-e-s, la liberté de circulation, l’antiracisme et l’anti-impérialisme, contre les violences policières qui touchent particulièrement les jeunes des quartiers populaires, autant de questions qui ne sont pas des surplus à l’analyse en terme de « classe » mais sont des angles d’attaques à la fois complémentaires et nécessaires pour envisager l’affrontement.
  •  défende ouvertement le projet d’une société où l’on ôterait au patronat sa capacité de nuire, de licencier et de polluer, aux politiques leur capacité à voler et à nous tromper, une société libre de toute imposition morale et en lutte contre toutes les oppressions : une société communiste où les travailleur/se-s prennent en main leur propre destin.

    Dans les luttes le NPA cherche à converger avec d’autres organisations d’extrême-gauche. Pour les Européennes, le NPA décide d’explorer les possibilités pour le parti, simultanément, de récolter les moyens nécessaires à sa présence aux élections en 2019 et de constituer une liste commune avec des organisations de la gauche anticapitaliste et révolutionnaire, à commencer par Lutte Ouvrière.

    La prochaine période sera une période d’affrontements. Nous ne pouvons que souhaiter que ce soit, par conséquent, une séquence de révoltes, mais on ne saurait s’en contenter. Pour que les résistances se transforment en victoires, il faudra, aussi, une alternative de direction, un NPA ouvrier et révolutionnaire.

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