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La Izquierda Diario
6 de février de 2018 Twitter Faceboock

Plan social déguisé à Colombes
Licenciements et départs forcés chez Free : la moitié des postes supprimés en 3 ans
Anna Ky

Un rapport du cabinet d’expertise Alter dénonce une « un plan de compression des effectifs non officialisé » mis en place par Free dans le centre d’appels Mobipel de Colombes, dans les Hauts-de-Seine.

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On se souvient de l’enquête menée par l’équipe de Cash Investigation sur les terribles techniques de management à l’oeuvre chez Free et Lidl, intitulée « Travail, ton univers impitoyable » et diffusée en septembre dernier. Dans la partie consacrée à Free, on y découvrait notamment les techniques de suppressions de poste en usage dans cette entreprise fondée par Xavier Niel. Licenciements abusifs, tentative de pousser les travailleurs au burn-out ou a la dépression… autant de moyens pour supprimer des postes en masse sans mettre en place de plan social.

De nouveaux éléments viennent aujourd’hui corroborer ce qui avait été mis en lumière par les caméras de France 2 il y a quelques mois. Un rapport d’Alter, commandé par le comité d’entreprise de Free et révélé par Le Parisien fait état d’un « plan de compression des effectifs non officialisé » dans le centre d’appels Mobipel de Colombes, qui appartient à Free. En effet, en moins de quatre ans, les effectifs de ce centre ont diminué de 60 % !

« Ces départs n’ont rien de “naturel” », précise le cabinet d’expertise dans son rapport, « puisqu’ils font suite à des licenciements disciplinaires massifs, des ruptures conventionnelles et des transferts intragroupe, qui ne sont pas indépendants de la volonté de l’employeur. » A l’heure actuelle, plus de 800 salariés ont cessé de travailler dans le centre de Colombes depuis 2013. Sur ces départs, 586 sont directement du fait de la direction, qu’il s’agisse de ruptures conventionnelles ou encore de licenciements. Le rapport recense 266 licenciements motivés par une « faute grave » et 35 autres soi-disant justifiés par des absences, des abandons de poste ou encore des retards – considérées comme des causes réelles et sérieuses.

Free continue pourtant à nier l’évidence, arguant que ces suppressions de postes sont issues de « départs naturels », et qu’elles concerneraient des « démissions, licenciements pour absentéisme ou fautes professionnelles, ou des ruptures conventionnelles à la demande des collaborateurs ». Par ailleurs, la direction tente honteusement de justifier l’absence d’embauche dans ce centre « socialement compliqué » par le fait qu’il serait situé dans « un bassin d’emploi difficile » où Free rencontrerait des « difficultés de management » et de recrutement des « bons profils ».

Cash Investigation et Politis rappellent que cette politique de plan social qui ne dit pas son nom fait écho à une grève de trois heures et qui a eu lieu en 2014 sur le site. La direction avait alors semblé vouloir faire passer le message que chez Free, c’est marche ou crève. Par ailleurs, si la direction affirmait il y a quelques mois que « Mobipel n’a pas vocation à fermer, ni à déménager, ni à fusionner […] pour le moment », la directrice des centres d’appels Angélique Girard a confirmé qu’il existait un projet de sous-traitance. Sous-traitance qui permettrait à Xavier Niel et les actionnaires de Free de s’engraisser sur le dos de travailleurs toujours plus exploités.

 
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