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7 de février de 2018 Twitter Faceboock

Dérive sécuritaire
Nice : Reporty, l’application de délation que Estrosi veut mettre en place
Boris Lefebvre

La dérive sécuritaire du maire de la cinquième ville de France n’en finit pas. Marquée par l’attentat du 14 juillet 2016, la ville est sous le coup d’une hyper-inflation de l’arsenal sécuritaire. Entre la multiplication des cameras de vidéo-surveillance et les flics dans les écoles, Estrosi souhaite relancer la délation via une application pour téléphone.

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Crédits photo : Maxppp

Estrosi n’en est pas à son coup d’essai en matière sécuritaire. Depuis l’attentat du 14 juillet 2016, il a considérablement renforcé le nombre de caméras de surveillance dans sa ville. Avec 1000 appareils de vidéo-surveillance en plus, il porte le nombre de caméras à 1962 et fait de Nice la ville la plus surveillée de France. Le maire Les Républicains se distingue également avec ses mesures radicales qui visent à militariser les écoles. Avec 130 agents en plus dans la police municipale, qui est déjà celle la plus importante de France avec ses 414 membres, Estrosi veut fliquer tous les établissements sans exception.

Dernière invention sécuritaire en date, tout droit sortie de l’obsession sécuritaire du maire de Nice, Reporty, une application israélienne d’appels vidéo en direct pour mobile, va servir à favoriser la délation de la part des citoyens en étant largement diffusée. Si « dénoncer un délit, ce n’est pas de la délation », se défend Estrosi, on peut tout de même s’interroger sur l’esprit de cette application visant à faire de chaque citoyen un « acteur de sa propre sécurité, et donc de la sécurité collective », toujours selon le maire de Nice. En effet, les risques d’atteintes à la vie privée et de délation généralisée, comme le dénonce collectif anti-Reporty qui regroupe les partis de gauche, la CGT et le MRAP, sont réels. La CNIL (Commission nationale informatique et libertés) va faire l’objet d’une saisie par le collectif pour voir si l’application respecte les normes européennes de protection de la vie privée.

Actuellement en phase de test auprès de 2000 personnes dans l’agglomération, l’application devrait être diffusée « à grande échelle » dans peu de temps et permettre à toute personne d’entrer en communication vidéo avec le centre de supervision urbaine (CSU) de la ville pour dénoncer les délits. Vantant les apports bénéfiques de l’application, comme l’aide à la localisation des personnes victimes de malaise, la mairie ignore sciemment les dérives sécuritaires qu’une telle incitation à la délation permanente va générer. Estrosi poursuit ainsi sa dérive sécuritaire dans la ville la plus sécurisée de France.

 
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