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La Izquierda Diario
23 de février de 2018 Twitter Faceboock

Surpêche et destruction des écosystèmes
Pêche : plus de la moitié des océans sont ratissés par les flottes industrielles
Louise Mercier

Grâce à de nouvelles données satellites, une carte inédite a été réalisée et révèle que les bateaux de pêches ratissent les océans sur plus de 200 millions de km2.

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D’après une étude publiée récemment dans la revue Science, plus de la moitié des mers du monde seraient exploitées par la pêche industrielle. En termes de chiffres, cela ferait 200 millions de km2, soit 55% de la surface des océans ; c’est quatre fois la superficie occupée par l’agriculture sur terre. Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont utilisé une base de données sur les navires indiquant, entre autres, leur activité (pêche ou navigation), leur type de prise, le moment et le lieu où ils opèrent, afin de réaliser une carte interactive indiquant l’empreinte mondiale de la pêche.

Cependant, les auteurs de cette carte jugent que la superficie totale de la pêche est probablement plus élevée, potentiellement 73% de la surface des océans, car les données récoltées ne tiennent pas compte de certaines régions du globe moins visibles à cause d’une mauvaise couverture satellite, ni des petits navires, non équipés de transmetteurs satellites.

Cette carte révèle également que les principaux sites de pêches sont l’Atlantique Nord-Est (Europe) et le Nord-Ouest du Pacifique (Japon, Chine, Russie) ainsi que quelques régions au large de l’Amérique du Sud et de l’Afrique de l’Ouest. De plus, cette étude soulève un autre constat, le fait que les navires de cinq pays, soit la Chine, l’Espagne, Taiwan, le Japon et la Corée du Sud, représentent à eux seuls plus 85% des grands chalutiers industriels. De plus, cette étude montre que les périodes de pêche ou son intensité ne dépendent ni de la migration des poissons, ni des variations climatiques ni même du prix du carburant mais de décisions politiques. En Chine, par exemple, on observe une baisse d’activité au cours de l’été car une interdiction de pêche est mise en place à partir de mai chaque année. L’intensité de la pêche baisse également lors des vacances et des week-ends.

Les scientifiques se réjouissent de cette étude et espèrent que cette carte interactive et les données qu’elle contient permettront d’aider à lutter contre le problème de la surpêche et aidera à développer une « pêche plus durable ». Cependant, même si cette carte est un outil remarquable, les problèmes qu’elle a aidé à mettre en lumière comme la pêche illégale, la surpêche ou le fait que la pêche industrielle ne tiennent pas compte des cycles de migrations de la faune des océans, ne seront pas résolu par de nouvelles législations. Des lois, des taxes et des restrictions existent déjà et pourtant, les grands chalutiers continuent à écumer la majeure partie des océans, comme le montre le constat final de cette étude.

Cependant, les solutions aux problèmes de la surpêche ne peuvent résider en de nouvelles lois, déjà bien inutiles (on l’a vu tant sur la surpêche du thon rouge que dans la pêche à la baleine pratiquée par le Japon), mais en remise en cause plus globale du système de production agro-alimentaire, qui ne prend jamais comme point de départ les cycle saisonnier de reproduction, les stocks de poissons disponibles ou encore la préservation d’écosystème capable de continuer à produire des ressources. Pour toutes les grandes flottes industrielles, une seule logique préside : celle du profit individuel, en concurrence avec les autres pêcheurs ou entreprises. Cette logique ne pourra pas s’éteindre pas une loi ou des interdictions.

 
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