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La Izquierda Diario
27 de février de 2018 Twitter Faceboock

Pas de trêve ni pour la Ghouta ni pour Afrin
Syrie. Malgré le cessez-le-feu décrété par l’ONU, les bombardements se poursuivent
Meven Jouan

Samedi dernier, une trêve de 30 jours a été votée par la totalité du Conseil de Sécurité de L’ONU concernant l’ensemble du territoire syrien. Depuis bientôt 10 jours, l’armée de Bachar Al-Assad bombarde la Ghouta Orientale, l’enclave rebelle la plus proche de la ville de Damas.

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Crédit photo : Mouneb Taim / Pacific Pre/SIPA

Alors que les défaites successives ainsi que le recul de Daech du territoire faisait espérer la fin de la guerre en Syrie, le conflit semble être entré dans une autre phase, plus dangereuse, qui implique la lutte pour le contrôle des zones reprises à Daesh mais aussi la lutte pour le contrôle de zones dominées par des forces vues comme ennemies du régime. C’est notamment le cas d’Afrin, où la Turquie mène une offensive contre les forces kurdes depuis plus d’un mois déjà. De leur côté, les autorités syriennes, après la reprise d’Alep, ont décidé de reprendre la Ghouta Orientale. La Syrie de Bachar Al-Assad souhaite anéantir les forces rebelles afin de reprendre le contrôle total de la Syrie.

La Turquie a d’ailleurs elle aussi envahi Afrin afin d’empêcher la construction d’un État Kurde - ou même la constitution d’une force armée kurde - à ses frontières. La Ghouta Orientale est un faubourg populaire, ouvrier et agricole mais aussi un symbole de la révolution de 2011 qui a subi de violentes attaques comme celle, en 2013, où l’armée de Bachar Al-Assad a lancé une attaque chimique au gaz sarin.

Aujourd’hui, pour reprendre la Ghouta Orientale, la tactique militaire de l’armée syrienne est simple : assiéger et bombarder la Ghouta puisque l’armée au sol ne parvient pas à pénétrer dans cette zone. Mais les bombes ne différencient pas les soldats de l’Armée Syrienne Libre des 400 000 civils résidant dans cette zone. Et ce déluge de feu a déjà fait des centaines de morts.

Face à cela, l’ONU a donc décidé d’imposer une trêve afin « que l’aide et les services humanitaires puissent être fournis immédiatement, pour évacuer ceux qui sont gravement malades et les blessés, pour que l’on puisse alléger les souffrances du peuple syrien », a déclaré à Genève le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, devant le Conseil des droits de l’homme.

D’après le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, les raids aériens se poursuivent quand même, ce qui montre l’impuissance de l’ONU face à ce massacre. La Russie de son côté a déclaré une trêve quotidienne à la Ghouta pendant quelques heures, commençant à partir de ce mardi.

A Afrin le « cessez-le-feu » de l’ONU n’est nullement respecté par la Turquie non plus. Car celui-ci estime que la « trêve » n’est pas applicable aux « groupes terroristes », et comme la Turquie considère les YPG kurdes un groupe « terroriste », il se permet de continuer à bombarder la population d’Afrin.

Mais une trêve de 30 jours afin d’apporter des soins et des vivres ne serait pas suffisante. Les habitants de ces zones se font massacrer par la machine de guerre de l’armée syrienne d’une part et par l’agression réactionnaire d’Erdogan de l’autre, et vivent dans la peur constante des bombardements. D’après l’UNHCR (agence des Nations unies pour les réfugiés), sur une population qui comptait à l’origine 22 millions d’habitants, 5,4 millions ont dû fuir le pays, tandis que 6,1 millions sont des déplacés internes (des personnes qui sont forcées de fuir leur lieu d’origine, mais demeurent dans leur pays). Il y a aussi 13 millions de personnes qui ont besoin d’une aide médicale urgente. Tous ces chiffres montrent la catastrophe qui se produit actuellement en Syrie et que les capitalistes locaux et les impérialistes n’ont pas l’intention d’arrêter tant qu’ils n’auront atteint leurs buts.

 
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