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La Izquierda Diario
3 de mars de 2018 Twitter Faceboock

Punchline ouvrière
Pénibilité, espérance de vie, grève des cheminots… Mickaël Wamen tacle Pujadas et consorts
Flora Carpentier

Mickaël Wamen, de la CGT Goodyear, a transformé en ring le plateau de l’émission « 24h Pujadas » ce mardi, sur la question de la réforme de la SNCF. Un ring classe contre classe, où les affabulations des laquais du gouvernement ne tiennent plus, face aux punchlines acérées d’un ouvrier en colère, qui connaît trop bien le quotidien de ceux d’en bas, ceux sans qui la société ne tournerait pas, et qu’on voudrait faire passer pour des nantis.

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C’est bien la bataille de l’opinion publique qui est en train de se jouer sur les plateaux télé, en ce moment clé où le gouvernement et sa clique patronale et médiatique tentent de faire passer la casse du service public ferroviaire comme une réforme inéluctable du statut des cheminots, à grand renfort de sondages tous plus biaisés les uns que les autres. Mais face aux diatribes capitalistes, Mickaël Wamen ne s’est pas laissé abattre, mettant au tapis David Pujadas, le directeur délégué des Echos Dominique Seux, et l’ancien secrétaire d’État chargé des entreprises Hervé Novelli. Une défaite à l’écran des chiens de garde du gouvernement, qui est l’expression du retour tant redouté sur le devant de la scène d’un secteur explosif de la classe ouvrière comme les cheminots, avec chaque fois plus de soutien dans l’opinion publique.

Pénibilité et espérance de vie des cheminots : Mickaël Wamen jette un froid

A partir de son expérience d’ouvrier à l’usine, Mickaël Wamen a coupé court aux fausses polémiques sur l’âge de départ à la retraite des cheminots, en rappelant ce que signifie la pénibilité au travail : « je ne sais pas quel est votre job monsieur, et je vous souhaite que vous viviez plus longtemps possible, mais moi j’ai travaillé 23 ans chez Goodyear à respirer des produits cancérogènes sans protection aucune. Mon espérance de vie par rapport à la votre est beaucoup plus courte et il serait donc tout à fait légitime que je parte en retraite avant. A la SNCF aujourd’hui quand vous travaillez en horaires décalés, n’importe quel médecin du travail qui va vous dire qu’effectivement c’est une nuisance sur la santé qui fait que l’espérance de vie pour un conducteur, pour toutes les personnes qui travaillent en horaires décalés est plus faible ».


Le mythe des jours de grève payés des cheminots

Répondant à la question d’un auditeur sélectionnée par l’émission, Mickaël Wamen a ensuite démonté le mythe de la rémunération des jours de grève des cheminots : « c’est complètement faux, une fois encore c’est une ineptie totale annoncée à grands coups de renfort médiatique. Tous les salariés grévistes perdent de l’argent ! », enchaînant sur le rôle central des caisses de grève : « vous croyez aujourd’hui que ce qui va freiner les cheminots c’est parce qu’ils vont faire trois semaines de grève ? Vous savez ce que c’est que la solidarité ? On est en train de travailler à créer une caisse de solidarité nationale pour justement faire en sorte que les gens qui ne sont pas en grève puissent contribuer et permettent effectivement que la grève s’installe durablement dans notre pays ».


L’hypocrisie des sondages anti-cheminots

Mickaël Wamen a aussi dénoncé l’hypocrisie des sondages conçus pour monter la population contre les cheminots, appellant à soutenir leur grève : « faut pas nous prendre pour des imbéciles, vous savez le sondage de ce matin qui dit que 7 français sur 10 sont pour la privatisation ou sont pour l’arrêt du statut des cheminots, c’est du pipeau ! (…) En tout état de cause aujourd’hui il y a quelque chose qui est clair c’est que les cheminots ils vont user de quelque chose qui leur est tout à fait légitime, c’est le droit de grève (…), et quand ils font grève ils arrêtent de faire rouler les trains, c’est pas plus compliqué que ça ! ». Il a ensuite fustigé les ordonnances, annoncées avant même que les soi-disant « concertations » n’aient lieu, ce qui montre bien la volonté du gouvernement de foncer quelle que soit la volonté des travailleurs.


Les « négociations » à l’amende, les adversaires au tapis

Mickaël Wamen a fini par mettre KO son adversaire principal, s’appuyant sur la colère montante des cheminots mais pas seulement : « Vous êtes expert en tout et vous ne voyez rien arriver. La réalité c’est qu’aujourd’hui une partie de la population française n’en peut plus (…). Le mouvement social ne pourra gagner que s’il crée les conditions du tous ensemble. Et pour ça, une chose à faire c’est de ne plus aller voir ce gouvernement et discuter avec eux. On n’a rien à discuter avec Emmanuel Macron. Je suis contre aller dialoguer avec le gouvernement, parce que le dialogue social je n’y crois pas (…). Aujourd’hui la base [des syndicats] ne compte pas se laisser faire ».

Puis, face au directeur des Echos qui prétendait que « le billet [de train] est payé à moins de 50% par l’usager », il a répondu du tac au tac : « vous pensez que j’ai pas trouvé injuste qu’on supprime l’ISF aux plus fortunés ? Qui c’est qui paye ? Moi aussi je paye ça, et pour autant est-ce que je suis milliardaire ? Non, bon alors ? On supprime l’ISF, ça ne vous pose pas de problème ça ? Moi ça me pose un problème qu’on supprime l’ISF pour des milliardaires et qu’on est en train de massacrer des gens qui gagnent à peine le SMIC par mois ! Ca ça me pose un problème ».

 
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