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La Izquierda Diario
17 de mars de 2018 Twitter Faceboock

« Rassemblement National »
Marine Le Pen appelle à voter pour un candidat LR à Mayotte
Léo Valadim

Dimanche auront lieux les législatives partielles à Mayotte. Marine Le Pen a appelé à voter pour le candidat LR Elad Chakrina. Une première historique puisqu’habituellement le FN renvoie d’habitude dos à dos « l’UMPS ».

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Crédits photo : AFP

Marine Le Pen a adressé une main tendue au parti de Laurent Wauquiez en renonçant à présenter un candidat dans l’Ile alors même que le FN y a enregistré son deuxième meilleur score de la présidentielle, et en appelant à voter pour le candidat LR.

Depuis le fracassant échec de Fillon aux présidentielles, la ligne politique de l’ex-UMP se durcit toujours plus pour tenter de disputer l’électorat FN. On le constate avecles déclarations de son président Wauquiez lorsqu’il s’était rendu sur l’Ile début Mars : « Je demande que sur Mayotte on sorte des conditions d’application du droit du sol et qu’on revienne à un principe de bon sens. Quand un enfant naît ici de parents clandestins ça ne peut pas aboutir à l’octroi de la nationalité française ». Voilà sa réponse aux problèmes sociaux profonds que traversent l’Ile, où plus d’une personne sur quatre est au chômage.

Le Pen tente une manœuvre habile en appelant à voter pour le candidat LR. Dans le contexte où son organisation politique est également en crise après son échec au second tour, le départ de Philippot et le retrait de Marion Maréchal Le Pen, elle tente de se positionner « au dessus de la mêlée » à Mayotte, surfant sur le mouvement social actuellement en cours sur l’Ile.

Il y a un terreau fertile pour les idées réactionnaires sur l’île, à l’image des collectifs d’associations de citoyens qui ont des revendications pour la « lutte contre l’insécurité », avec des mots d’ordre réactionnaires pour y remédier, demandant des renforts policiers et une politique plus répressive vis-à-vis des étrangers.
Lorsque l’on voit les déclarations de Wauquiez et la « radicalisation » du discours LR, il n’y a plus de grandes différences avec celui de Marine Le Pen. On comprend mieux pourquoi la présidente frontiste insite sur le fait qu’ « il en va encore une fois de l’avenir de Mayotte et les étiquettes ont somme toute peu d’intérêt ».

Son objectif : capitaliser sur la vague « populiste » qui traverse la planète, à l’image de l’élection de Trump, incarner la principale opposition de droite au gouvernement et devenir « présidentiable ». Pour cela, elle compte batailler l’électorat LR, non seulement comme un but en soi, mais également dans le but de mettre la pression à la droite traditionnelle pour la contraindre à des alliances. Le changement de nom de son organisation pour « Rassemblement National » n’a pas d’autre but avec à l’horizon les européennes de 2019 et les présidentielles de 2022.

Une ligne politique qui n’est pas sans provoquer d’importants remous en interne, à l’image du congrès qui s’est tenu il y a une semaine et où notamment, le changement de nom de l’organisation n’a recueilli que 52% de votes favorables. Cette main tendue à Mayotte n’était pas non plus sans risques internes au FN à l’image du tweet de Philippot qui n’a pas manqué l’opportunité : « Pour Les Patriotes [Son mouvement NDLR] LRPS sera toujours LRPS, hors de question de choisir entre un mondialiste LR et un mondialiste PS ou équivalent. Faire croire l’inverse c’est jouer le jeu de la fausse alternance et du faux clivage gauche-droite ». Pour contenir l’aile la plus droitière du Front, les cadres du parti n’ont pas tardé à tenter de rassurer. « Ce n’est pas une position de principe de soutien à LR », a prévenu le député européen frontiste Nicolas Bay, invitant à ne pas « surinterpréter » ce geste.

De son côté, la direction de LR s’est délimitée de l’appel au vote sans pour autant le rejeter, déclarant « Les électeurs de Mayotte n’ont pas besoin de consigne de vote. Nous invitons tous ceux qui refusent l’abandon de Mayotte par Macron et le gouvernement à voter pour notre candidat ». D’ailleurs cela raisonne avec les déclarations du député et ex-ministre de Nicolas Sarkozy, Thierry Mariani, qui s’est dit prêt à des accords électoraux avec le FN en plein congrès frontiste, avant d’être recadré par la direction des LR. Mais cependant, pas question d’alliances comme l’a souligné Virginie Calmels, vice-présidente de LR : « Nous préférerons toujours perdre plutôt que de gagner grâce à une quelconque alliance avec le FN ». iEn effet, cela constituerait un aveu de faiblesse énorme pour l’organisation, qui malgré sa crise reste notamment la première force politique au Sénat. Une vision qui n’est pas vraiment partagée par le candidat LR à Mayotte, Elad Chakrina, qui a expliqué à FranceInfo qu’ "il faut surtout qu’on puisse surmonter tous les clivages et que l’on puisse s’unir pour défendre la cause de Mayotte".

 
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