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La Izquierda Diario
29 de mars de 2018 Twitter Faceboock

Convergence des luttes
Air France, énergie, facs, éboueurs... Le 3 avril, les cheminots ne marcheront pas seuls !
Julian Vadis

A l’approche du 3 avril, premier jour de grève des cheminots, des appels à la grève de différents secteurs affluent. Un indice positif de la colère qui monte partout dans le pays, et qui ouvre la perspective concrète d’une convergence des luttes.

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Crédits photo : IAN LANGSDON / EPAMAXPPP

Même les médias dominants ne peuvent le nier. Bien des secteurs travailleurs, du public comme du privé, ont choisi d’appeler à des journées de grève le 3 avril prochain, date de départ chez les cheminots. Si le Figaro se contente d’un sobre « Grèves : journée noire en prévision le 3 avril », le Parsisien, quant à lui, fait part bien plus ouvertement de sa stupéfaction : « Cheminots, pilotes, éboueurs... rien en commun sauf la grève du 3 avril ».

Bien sûr, ces différents médias se gardent bien de mettre en avant les points de convergence, afin d’éviter de grossir les rangs de la mobilisation le 3 avril. Pourtant, le gouvernement Macron, guidé par une boussole ultra-libérale, attaque tous azimuts. La seule réponse possible est une mobilisation massive et unitaire.

Air France, éboueurs, secteur de la santé, universités, énergie...

A partir du 3 avril, les travailleurs de l’énergie sont appelés, sous la pression de la base, à une grève de 3 mois par la CGT, marquant ainsi l’entrée en bataille d’un secteur autrefois estampillé « service public » et qui a subi les foudres de la privatisation. Les revendications mises en avant vont, par ailleurs, dans le sens de la défense d’un « secteur public de l’énergie ». Même son de cloche du côté des éboueurs, en grève illimitée à partir du 3 et qui réclament un « service public national » de gestion des déchets, la « reconnaissance de la pénibilité » de leur travail et un « statut unique public ».

Du côté d’Air France, la bataille est déjà lancée. Mobilisés sur leur mot d’ordre propre, notamment sur la question de la mise en place d’un mécanisme d’ajustement salarial pour augmenter certains salaires individuellement, les pilotes ne s’arrêteront pas le 30 mars, et ont appelé à la mobilisation du 3 avril. Le service de la santé n’est pas en reste, avec de nombreuses grèves éparses dans les CHU et la mobilisation en cours dans les EHPAD.

Enfin, la mobilisation en hausse des personnels, enseignants et étudiants des Universités a officiellement appelé, via la Coordination Nationale Étudiante du week-end dernier à Toulouse, à converger dans la rue le 3 avril prochain. Une décision qui va dans le sens d’une bataille commune étudiants/travailleurs qui hante les classes dominantes à chaque mobilisation d’ampleur nationale.

Les cheminots, clef de voûte d’une mobilisation massive et convergente. La reconductible à la SNCF est une condition indispensable pour mettre le feu aux poudres !

On le sait, le choix de la part de secteurs entiers de travailleurs et de la jeunesse, de se mobiliser le 3 avril n’est pas le fruit d’un alignement des planètes. Au contraire, c’est bel et bien grâce aux cheminots qui sont actuellement au cœur de la bataille contre le gouvernement que ce désir de convergence le 3 avril est si fort.

En effet, en attaquant les cheminots, Macron s’attaque au secteur de travailleurs le plus organisé et le plus combatif, l’objectif affiché étant d’infliger une défaite d’ampleur à l’ensemble de notre camp social, pour ensuite dérouler ses réformes contre l’ensemble de la classe ouvrière et de ses acquis. En bref, attaquer le fer de lance du mouvement ouvrier, et le défaire, est décisif pour la suite de son quinquennat. C’est pourquoi, outre la question d’un service public du rail de qualité et adapté à nos besoins, la bataille du rail est celle de l’ensemble de la classe ouvrière.

C’est la raison pour laquelle les cheminots, au delà de leur revendication en propre sur la question du statut par exemple, peuvent et doivent se mettre à l’avant-garde de la bataille générale contre Macron et ses réformes libérales. Dans ce cadre, la modalité d’une grève de deux jours sur cinq, si elle est criminelle pour le combat des cheminots en soi (car préparant la défaite), est également nocive pour l’ensemble des travailleurs et de la jeunesse en lutte. Seul un départ en grève reconductible, synonyme d’une bataille dure jusqu’à la victoire, donnera l’impulsion nécessaire pour un mouvement massif ouvrant la perspective de l’entrée en grève de nouveaux secteurs jusqu’ici dans l’attente. On le voit, les cheminots ne marcheront pas seuls le 3 avril. Un mouvement dur de grève reconductible permettrait à cette unité de ne pas se cantonner à une seule date mais, au contraire, à ce que s’installe une véritable convergence dans la durée et ce, jusqu’à la victoire.

 
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