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La Izquierda Diario
30 de mars de 2018 Twitter Faceboock

Erdogan fait les gros yeux, l’Elysée obtempère
Macron, menteur. Après avoir promis son soutien aux Kurdes, il les lâche sur le champ de bataille
François Martin

Macron peut se féliciter d’être fidèle à la grande politique française au Proche et Moyen-Orient : faite de coups tordus, de parjures et de traitrises. Les derniers à en faire les frais sont les Kurdes syriens qui se trouvent aujourd’hui sous le feu d’Erdogan.

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Macron recevait, jeudi, à l’Elysée, une délégation des Forces Démocratiques Syriennes (FDS). Les FDS sont constituées par les brigades de combattantes et combattants qui ont été en première ligne contre Daesh, à Raqqa, et sans lesquels les djihadistes de l’Etat islamique tiendraient encore, aujourd’hui, leur « capitale » en Syrie. Composées dans leur très grande majorité de troupes kurdes des YPG et de quelques détachements arabes, les FDS ont été utilisés, par la coalition impérialiste, comme troupes au sol pour accompagner les campagnes de bombardements aériens contre les positions de Daesh, dans le cas de l’expulsion des djihadistes de Raqqa.

Une unité contre-nature entre, d’un côté, des bataillons de peshmergas kurdes liés au Parti de l’Union Démocratique (PYD), parti kurde de gauche radicale qui contrôle le Rojava (Kurdistan syrien), et, de l’autre, une coalition impérialiste qui n’en n’a rien à faire du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ? Bien entendu.

Le pire, néanmoins, et qu’après s’être servis des PYD, les impérialistes les ont abandonnés, comme on pouvait s’y attendre, lors de la bataille d’Afrin que les peshmergas ont menée contre l’invasion turque, épaulée, sur place, par les troupes de l’Armée Syrienne Libre. Erdogan, le président-autocrate turc, refuse en effet de voir exister à sa frontière Sud un Kurdistan autonome et, plus encore, dirigé par un PYD qui est la branche syrienne du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), ennemi juré des gouvernements en place à Ankara depuis toujours.

Néanmoins, les représentants du PYD, à l’instar de la direction du PKK qui a toujours essayé de manœuvrer entre un allié de circonstance et un autre (qu’il s’appelle, au gré des époques, Hafez el-Assad ou Mouamar Kadhafi), continuent de penser que, d’une façon ou d’une autre, les impérialistes pourraient être des soutiens ou, tout au moins, représenter un parapluie contre l’offensive turque qui vise, aujourd’hui, Manbij, l’autre grande ville kurde autonome de l’Est syrien. C’est dans ce cadre, donc, que des représentants des FDS ont demandé à être reçus par l’Elysée.

En janvier, déjà, le ministère français des Affaires étrangères avait demandé à Ankara de la « retenue » dans son offensive contre Afrin. Le résultat est clair : Ankara n’en a pas tenu compte et a écrasé la ville sous ses bombes. Cette fois-ci, les représentants des FDS sont ressortis de la réunion en déclarant que celui qui les avait lâchés une première fois pourrait intervenir dans le Nord syrien. L’Elysée s’est empressé de publier un démenti, vendredi matin, précisant qu’aucune intervention n’était envisagée dans la région.

Le PYD imagine que la présence d’une base impérialiste, concédée aux Américains à Manbij, pourrait être une garantie contre l’offensive turque, tout comme un soutien de l’impérialisme français pourrait dissuader Erdogan de poursuivre sa politique criminelle contre les Kurdes. Mais cela fait plus d’un siècle que l’impérialisme français, dans la région, est l’ennemi des peuples. Indépendamment de ses alliances de circonstance, l’impérialisme français défend ses intérêts et ceux des puissants, qui ne sont pas le droit des Kurdes à disposer d’eux-mêmes, pas même y compris dans le cadre d’un Kurdistan syrien autonome.

Les représentants des FDS ont voulu croire aux belles promesses de Macron et qu’on les soutiendrait. Il n’en est rien. Preuve en est la déclaration de l’Elysée, vendredi matin, et le fait que le PKK continue à être considéré, en France et par Bruxelles, comme une organisation terroriste. Macron est bel et bien un menteur, en plus d’être un criminel.

[Crédits : DR]

 
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