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La Izquierda Diario
3 de avril de 2018 Twitter Faceboock

Auster, détère pour la bataille du rail !
Gare d’Austerlitz. Un début de mouvement sur les chapeaux de roue
Corinne Rozenn
Charlotte Verdier

C’est dans une Gare d’Austerlitz au trafic quasiment paralysé que s’est réunie l’AG de grève interservices des cheminots du secteur Sud-est, avec à leurs côtés eux, également, des soutiens : des usagers solidaires, bien entendu, mais aussi des agents hospitaliers de l’APHP ainsi que des profs, des personnels et des étudiants de Jussieu.

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« Je suis fier d’être un travailleur, qui gagne sa vie honnêtement, contrairement aux Sarko, aux Pépy et compagnie », lance Fabien, commercial à Austerlitz, quand il prend le micro. « Et je suis fier d’être cheminot ! ». Le ton est donné peu après 10h, devant les locaux syndicaux d’Austerlitz, pour un début de grève sur les chapeaux de roue.

Comme dans d’autres AG parisiennes, le nombre de participants est en légère baisse par rapport à celle du 22 mars, avec 120 présents, mais le nombre de grévistes est bien supérieur à ceux d’il y a quinze jours. Certains personnels en grève, qui n’ont pu arriver à temps pour l’AG, rejoindront d’ailleurs directement la manifestation cheminote qui part de Gare de l’Est à 13h.

« Il n’y a rien à négocier !

C’est la nécessité de bâtir l’unité et de construire le rapport de force qui domine dans la plupart des interventions des cheminots et cheminotes qui se succèdent au mégaphone. Face aux propos de la ministre, qui a eu le culot de regretter l’absence de discussion, les grévistes lui répondent du tac-au-tac : « Il n’y a rien à négocier dans cette réforme. Le gouvernement est déterminé, mais nous le serons aussi, tous les jours, avec une modalité à déterminer », souligne un cheminot syndiqué chez SudRail, favorable à la reconduction. « On ne doit pas être divisés, on doit être unis jusqu’au retrait », poursuit-il. Pas d’autre issue, sinon le recul du gouvernement, selon lui. C’est pour cela, également, que la grève doit être massive car, pour Benoît, CGT, « une grève devient dangereuse quand elle devient offensive » et « pour obtenir le retrait du Pacte ferroviaire, il faut partir en reconductible », dit-il pour enfoncer le clou.

Construire l’unité y compris avec les autres secteurs en lutte

Mais c’est aussi l’unité, au-delà des rangs cheminots, qui doit se construire. « On doit aller à la rencontre des secteurs mobilisés », défend encore Benoît. « Ce qu’on gagnera on ne le gagnera pas tous seuls, rajoute Candy agent commercial, syndiquée chez Sud-Rail. « J’étais hier à Tolbiac occupée et on a reçu un super accueil. Les étudiants sont mobilisés et déterminés ». Elle demande d’ailleurs à faire voter la venue des étudiants de Paris 1 pour demain, mercredi, et la création d’un comité de grève-mobilisation qui devrait se réunir avant l’AG de mercredi. Martine, de la CGT, dit qu’elle a fait « toutes les grèves depuis 95, mais que les comités de mobilisation [elle ne voit] pas à quoi ça sert ». C’est loin d’être l’avis de tous les grévistes.

Défense des services publics

La question de la convergence et du service public est également posée dans d’autres interventions, dont celle de travailleurs de l’APHP qui soulignent combien « la santé, pas plus que le rail, n’est une marchandise ». « Le service public du rail, de l’éducation, de la santé ne peut pas être rentable, dit un autre gréviste. On en a marre de ces parasites, les patrons et le gouvernement, et on doit arrêter de raser les murs », dit-il en référence à ses collègues qui insistent également sur la fierté d’être cheminots et grévistes. Les cheminots ne sont pas seuls, souligne un étudiant de Jussieu. « On va organiser des tables de soutien sur la fac pour vous appuyer, car c’est aussi construire notre mouvement que de défendre le service public, pour défendre des facs ouvertes aux classes populaires », dit Sandro, dans son intervention.

« L’attaque que l’on subit est massive, et il faut répondre à la hauteur »

La question des modalités de la mobilisation est également au cœur de toutes les discussions dans l’AG. « Je ne veux pas me battre à temps partiel, avec une grille de loto », lance une cheminote qui a fait les grèves de l’hiver 95 mais également la grande grève de 1986. Favorable à la reconductible, elle appelle à la construire en soulignant que « l’attaque que l’on subit est massive, et il faut répondre à la hauteur ». « Le rôle des cheminots doit être le même qu’il a toujours été, comme en 95, complète un de ses collègues, militant SudRail. C’est d’être la locomotive du mouvement social ».

Cortège de gare via gare de Lyon

Pour finir, l’AG vote à l’unanimité le retrait du pacte ferroviaire et la reconduction de la grève jusqu’à mercredi, au moins. Un comité de mobilisation est également voté, à une courte majorité, pour construire la grève dans les prochains jours, sur la durée. Le prochain rendez-vous pour l’AG est fixé à demain, mercredi, les étudiants de Paris 1 étant invités à participer.

C’est en cortège "Gare d’Austerlitz" que les cheminots et leurs soutiens quittent les lieux et partent en manifestation jusqu’à la Gare de Lyon d’où ils rejoindront, à 13h30, la grande mobilisation du rail francilien. Tous les cheminots sont appelés à défiler de la Gare de l’Est à la gare Saint Lazare cet après-midi.

[Crédits photo : MC-RévolutionPermanente]

 
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