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4 de avril de 2018 Twitter Faceboock

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Sélection à l’Université : Frédérique Vidal multiplie les Fake News pour calmer la contestation
Nina Kirmizi

Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, monte au créneau pour défendre son projet de sélection à l’université et Parcousup face à la colère des étudiant.e.s. Ce mercredi matin, sur France 2, elle n’a pas ménagé la langue de bois, et les fake news pour essayer de calmer la contestation qui se répand. Décryptage.

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« Il y a effectivement certains amphithéâtres qui peuvent être bloqués »

Bel euphémisme ! Pas moins de 10 sites universitaires sont actuellement bloqués – dont la fac de Tolbiac à Paris 1, à Toulouse-Jean Jaurès, le département de sciences humaines à Poitiers, l’université de Nantes, et le site de Clignancourt de Paris IV Sorbonne, l’université de Paris VIII à Saint-Denis, entre autres – sur un total d’une vingtaine d’universités mobilisées. On pourrait croire que la ministre n’est pas très au courant, même si elle l’assure, elle « surveille la situation de près ».

« C’est quand il y a des violences que les choses deviennent inacceptables […] Je ne peux pas tolérer qu’il y ait des étudiants frappés »

La ministre condamne fermement les violences perpétrées contre les étudiants. Bonne nouvelle ! En oubliant cependant de préciser que ce sont les étudiant.e.s mobilisé.e.s qui ont été frappés, à Strasbourg, à Bordeaux, à Lille, à Dijon, à Besançon, d’abord par les forces de police envoyées par l’administration pour déloger les manifestants. Qu’à Montpellier, c’est un groupuscule fasciste qui a agit conjointement avec l’administration de la faculté de droit et des enseignants pour dégager la faculté de ses occupants pacifiques. Qu’à l’université de Lille et de Strasbourg, l’extrême-droite fait le boulot de répression des étudiant.e.s sous les yeux de la police qui ne réagit pas. Une violence dont la ministre oublie de préciser l’origine donc.

« Cette affaire à Montpellier, sur laquelle j’ai souhaité immédiatement réagir »

Rien de plus faux, encore une fois. Des mesures ont été prises contre le doyen Philippe Pétel et l’enseignant Coronel de Boissezon, une semaine après les faits, et sous l’effet de la réaction étudiante. Une semaine après les faits toujours, les témoignages de 10 étudiant.e.s tabassé.e.s n’avaient toujours pas été enregistrés par la police. Et selon les dernières révélations de Médiapart, un étudiant, finalement entendu, a subi des pressions policières pour supprimer des éléments de son témoignage lors de son interrogatoire. Des doctorants et un autre enseignant, identifiés parmi le groupe d’agresseurs, ne sont pour l’instant pas poursuivis.

« Je ne souhaite pas que des petits groupes militants viennent inciter à la violence à l’université. […] la France Insoumise »

Même démonstration que la précédente. Par contre, Coronel de Boissezon, enseignant agresseur, se place plutôt à l’extrême-droite de l’échiquier, et a été identifié dans une manifestation organisée par la Ligue du Midi, groupe néo-nazi.

« Les élections étudiantes sont en train de se dérouler dans la majorité des universités »

Faux ! A Paris 1- Panthéon Sorbonne notamment, la direction de l’université a tout fait pour que les élections soient empêchées sur le site de Tolbiac, et déplacées sur le site de la Sorbonne dans le 5ème arrondissement. Une manière de faire place nette pour les listes d’extrême-droite, très nombreuses à se présenter cette année pour les élections du CFVU.

« Ce qui est très clair, c’est que les équipes sont au travail, en train de préparer la rentrée universitaire »

Encore une fois, rien de plus faux. Les motions d’opposition à la réforme pleuvent. Dans 25 universités françaises, parfois l’ensemble des instances parfois certains UFR ont communiqué leur refus d’appliquer la sélection. La semaine dernière, à l’université de Lille, les enseignants-chercheurs ont tenus une conférence de presse pour dénoncer le plan étudiant et ses incohérences, et rendre publique leur décision de ne pas mettre en place la sélection Parcoursup.

« L’an dernier, on a tiré 60 000 lycéens au sort […] Grace à la loi que j’ai porté, on ne les triera plus au sort. C’est l’essentiel pour moi »

Certes, avec Parcoursup, ces étudiants ne seraient plus tirés au sort. Mais ce qu’oublie de dire la ministre c’est que sans places supplémentaires débloquées dans les universités, ils n’y seraient tout simplement pas rentré.

« Il y a une campagne de désinformation : on dit aux étudiants qu’il n’y aura plus de compensation. Cela est faux »

« Conséquence du projet de loi sur l’entrée à l’université qui prévoit la mise en place de parcours modulaires, le système de compensation des notes à l’année est en sursis. Une "nouvelle formule" devrait être repensée dans le cadre du contrat de réussite pédagogique. Restent à savoir les modalités et le calendrier de mise en œuvre ». Et c’est le site l’Etudiant qui le dit.

Frédérique Vidal a déroulé son tissu de mensonge à la télé dans l’espoir de calmer la contestation. Mais force est de constater que sa réforme est décrédibiliser à la fois par les étudiant.e.s, les personnels et les enseignant.e.s de l’université qui commencent à se mobiliser massivement.

 
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