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La Izquierda Diario
17 de avril de 2018 Twitter Faceboock

Après Vidal les mensonges d’Elisabeth Borne
SNCF. Filialisation du fret : la privatisation devient une réalité
Léa Luca

Lundi la direction de la SNCF a confirmé que la filialisation de la branche SNCF fret n’était plus une simple hypothèse, mais réellement « en marche ». Une mesure qu’ils avaient depuis des semaines affirmé ne pas être dans la réforme. Un mensonge de plus, à l’instar de l’affirmation que les cheminots anciennement embauchés resteraient au statut. Avec cette filialisation du fret le gouvernement fait un pas de plus vers la privatisation.

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Le fret à l’avant-garde de la privatisation depuis 10 ans

Cela fait des années déjà que le fret, c’est à dire le transport ferroviaire de marchandises, est le laboratoire de la privatisation de la SNCF. En 2006 il était ouvert à la concurrence, entrainant en 12 ans la perte de 40% du marché en faveur de sociétés privées, y compris des filiales privées mises en place par la SNCF même, qui organise ainsi sa propre concurrence. Aujourd’hui le fret SNCF est peau de chagrin, de nombreuses gares et triages ont fermés, les effectifs ont été divisés par deux et la dette ne cesse de croître. Preuve en est bien que l’ouverture à la concurrence ne règlera pas « le problème » de la dette. Suite aux annonces d’Edouard Philippe demandant à Elisabeth Borne un plan de relance du fret, la SNCF a confirmé que la branche du fret ferroviaire deviendrait une « société à personnalité juridique propre », c’est à dire une entité autonome, d’ici le premier semestre de 2020, pour permettre une « recapitalisation » : ouvrant la porte à une privatisation complète du transport de marchandises par rail.

3000 suppressions de postes dès l’an prochain ?

D’après Sud Rail, la rumeur de ce projet courait depuis des mois. Le 16 octobre 2017, la SNCF démentait pourtant officiellement tout projet de filialisation ou privatisation dans une dépêche AFP. Autre rumeur dans les couloirs, selon Sud Rail encore : la suppression de 3000 postes sur les 6000 postes que comprend actuellement le fret SNCF. Démentie au même moment par la SNCF, on peut cependant douter à l’évidence de la véracité de ce type de promesses. La direction a assuré d’une continuité des contrats de travail, que ce soit pour les salariés statutaires ou les salariés contractuels mais a déjà annoncé qu’un « cadre social sur les métiers, l’organisation et les carrières devra être négocié ». C’est à dire une remise en cause du statut, des conditions de travail, du déroulement de carrière, etc des anciens embauchés.

La filialisation du fret est en rapport directe avec les autres aspects de la réforme ferroviaire et en particulier la suppression des petites lignes préconisée par le rapport Spinetta. Celles jugées non rentables, que ce soit pour les transport de voyageurs et pour le fret, ne recevront plus de financement lié à l’entretien et à la maintenance du réseau emprunté par le fret et les intercités, entrainant une baisse de traffic conséquente. Les centres de triage de ces lignes, et les postes qui vont avec, seront donc supprimés, causant un plan social massif.

Un pari risqué pour Macron

Cette mesure, que le gouvernement sait susciter beaucoup de colère chez les cheminots, est relativement audacieuse. Une annonce en accord avec la stratégie de Macron depuis le début de son quinquennat qui préfère assener réformes sur réformes, quitte à faire grossir la colère, en tablant sur un effet de sidération chez le mouvement ouvrier. Au risque cette fois d’être peut-être peu prudent. La presse laisse pointer son inquiétude face à cette décision d’ouvrir « un nouveau front comme le note Le Monde :« Est-ce vraiment le bon moment de filialiser le fret ferroviaire » interroge RTL. Le Parisien plus direct assume en titrant son article SNCF : le fret risque de durcir le mouvement des cheminots. De même BFM Business explique : SNCF : Pourquoi le fret va envenimer les relations entre gouvernement et cheminots.

Durcir l’affrontement par la grève reconductible

Cheminots, étudiants, et travailleurs de tout bord, répondons présents à ces inquiétudes réalistes en durcissant la grève contre Macron et ses réformes. La grève commence déjà à faire sentir ses effets sur l’économie selon Bruno Lemaire et en particulier sur le fret !. Pour faire plier le gouvernement sur la privatisation du fret, comme sur l’ensemble de ses réformes il est nécessaire pour les cheminots de généraliser la grève reconductible et à nous tous d’être massivement dans la rue le 19 avril.

Crédit photo : Flickr - Loic Mottet

 
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