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La Izquierda Diario
23 de avril de 2018 Twitter Faceboock

Fachos et flics main dans la main
L’extrême-droite chasse les migrants dans les Alpes, et le gouvernement cautionne
Enora Lorita

Ce samedi, une centaine de militants d’extrême-droite ont tenté une action « anti-migrants » dans les Alpes, avec une collaboration implicite de la préfecture et du gouvernement, qui vient de faire passer à l’Assemblée Nationale la loi ultra xénophobe Asile et Immigration. La solidarité a cependant triomphé, et les réfugiés ont réussi à passer la frontière, accueillis dans des centres de solidarité.

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Génération Identitaire lance une action « anti-migrants » dans les Alpes

En plein débat parlementaire sur la loi Asile et Immigration, ce samedi 21 avril, une centaine de militants d’extrême-droite du groupe Génération Identitaire ont piloté une action « anti-migrants » en Hautes-Alpes, dans le col de l’Echelle. Ce passage à 1762 mètres d’altitude est, depuis l’escalade répressive xénophobe du gouvernement qui a rendu presque impossible l’accès par Menton, de plus en plus utilisé par les réfugiés. Autoproclamé milice des frontières, le groupe xénophobe a déployé une banderole sur laquelle il était inscrit en anglais : «  Frontière fermée. Vous ne ferez pas de l’Europe votre maison. Hors de question. Rentrez chez vous. » et installé une barrière de chantier sur deux-cents mètres pour « matérialiser » la frontière entre l’Italie et la France, prétendant vouloir « défendre l’Europe ».

Photos, hélicoptères, vidéos-drone … Le groupe avait surtout l’intention, malgré ses déclarations, de réaliser un gros coup de com’. Ils ont en effet déclaré avoir découragé « une dizaine » de migrants, ce qui a été démenti par Paolo Narcisi, de l’ONG Rainbow for Africa. En plein show devant les journalistes, les militants d’extrême-droite ont juré : « On va rester autant que nécessaire ; des jours ou des semaines, on est prêts ! ». Quinze minutes plus tard, ils pliaient bagage…

La collaboration implicite du gouvernement

Du côté de la préfecture et du gouvernement, on ne comprend pas bien comment une telle action a pu être laissée mener, sinon d’y voir un signe d’encouragement implicite donné aux groupes d’extrême-droit à agir en toute impunité. Comme lors de l’attaque à la fac de Montpellier d’un groupuscule fasciste en mars dernier, lorsque la police avait escorté les protagonistes que la justice les avait couverts, une nouvelle fois le gouvernement a montré de quel côté il se rangeait.

D’une part, le groupe a pu aisément placer deux hélicoptères au-dessus du site, et installer ses grilles de chantier sans que la préfecture n’y trouve rien à redire. La préfète des Hautes-Alpes s’est quant à elle contentée de signaler publiquement dans un communiqué que « la préfecture et les forces de l’ordre continuent de suivre avec attention et vigilance la poursuite de cette opération afin de prévenir tout trouble à l’ordre public et de garantir le respect du droit », comme si le fait qu’une centaine de militants d’extrême-droite s’auto-proclame milice des frontières était encore dans la garantie du « respect du droit ». Et elle a même indiqué que l’opération s’était « déroulée dans le calme »,

Quant à Gérard Collomb, interpellé à l’Assemblée, il s’est contenté d’affirmer ne pas vouloir « tomber dans le panneau de ces gesticulations ». Rien d’étonnant de la part de celui qui, il y a à peine quelques semaines faisait passer une circulaire autorisant les préfectures à contrôler les migrants dans les centres d’hébergement, et ce lundi 23 avril faisait voter sa loi « Asile et Immigration », qui aura pour conséquence de limiter les possibilités de recours à l’asile et d’étendre l’incarcération des réfugiés en situation irrégulière.

Et c’est cette même police et cette politique répressive qui tuent dans le col de l’Echelle, à l’image des deux Guinéens qui sont passés tout près de la mort en août dernier, dévalant une falaise de 40 mètres de haut en tentant d’échapper aux forces répressives.

La solidarité a triomphé face à l’extrême-droite

Mais en quelques heures, une réaction s’est organisée pour contrer le groupe d’extrême-droite. Plus d’une centaine de militants français et italiens accompagnés de migrants derrière une banderole « Brisez les frontières ! » ont manifesté le long de la route qui relie Turin à Briançon pour repousser les militants xénophobes.

La police, quand il s’agit d’empêcher les soutiens aux migrants de manifester, n’a pas tardé à réagir équipée de tenues antiémeutes et a tenté d’empêcher la manifestation, en vain. Les quarante réfugiés présents durant la marche sont parvenus à franchir la frontière, et ont été accueillis dans des centres de solidarité en France.

 
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