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La Izquierda Diario
3 de mai de 2018 Twitter Faceboock

Grève SNCF en région parisienne
Plus de 200 cheminots à ​la rencontre Inter​-​gare​s veu​lent​ le retrait du pacte ferroviaire
Yano Lesage

La remontée à 30% de gréviste à la SNCF ce jeudi 3 mai ne leur fera pas dire le contraire. Les cheminots sont déterminés face à l’intransigeance du gouvernement. ​L’envie de durcir le mouvement se fait sentir dans les A​ssemblées Générales des différentes gares parisiennes. A la rencontre inter-gares de jeudi,​ à un moment charnière de la grève et à la veille des réunions bilatérales du Premier Ministre avec les organisations syndicales, 200 cheminots étaient venus débattre de ce qui fait​ assez largement l’unité​ parmi les grévistes, par delà les différentes couleurs syndicales : l’obtention du retrait du pacte ferroviaire.

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Crédits : Facebook Sud Rail Paris Nord

Un tour pour raconter la situation de la grève en Région Parisienne​

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Si les taux de grévistes ont été élevés, au niveau des premiers jours d’avril, la grève du jeudi 3 mai a été parmi les plus active depuis celle du 22 mars.
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D’abord, les cheminots venant des différentes Assemblées Générales ont pris la parole pour raconter comment la grève s’organise chez eux : Le Bourget, Paris Nord, le Technicentre Le Landy, Paris Est, Saint Lazare, Austerlitz, Achères, Mantes-la-Jolie, Juvisy, Chatillon, mais aussi des cheminots venus de Laon, Tergnier et Amiens, qui avaient fait le déplacement pour la rencontre inter-gares. « Au Bourget, on était 67 à être présents ce matin, la plus grosse AG depuis le début de la grève. Parmi nous, des non syndiqués, mais également des militants CGT qui jusque là ne se joignaient pas aux Assemblées Générales » raconte une aiguilleuse Sud-Rail du Bourget. Au Technicentre du Landy, « le débat est lancé sur le calendrier. On a pris le calendrier de 12 jours de la perlée, mais en décalant les jours où on ne peut pas faire grève, les week-end notamment. Pour les concentrer et avoir plus d’impact ! ». Des réflexions qui partent du même constat : la grève perlée n’est pas parvenue à faire plier Macron, il va falloir changer les modalités​ et durcir vraiment le ton.

Un mail de fichage des activités sur réseaux sociaux des agents qui met le feu aux poudres à Paris-Nord

A l’Assemblée Générale de Paris-Nord, ce matin, un autre événement a mis le feu aux poudres : un mail interne, a été envoyé par la référente communication de la SNCF Paris-Nord qui demande aux cadres de répertorier les agents actifs sur les réseaux sociaux, leurs noms et leurs pseudos. Une opération de fichage organisé des salariés, de récupération d’informations de leurs vies privées, et surtout de l’activité qu’ils et elles pourraient éventuellement développer en ce qui concerne la grève. Cela n’a pas du tout plu aux grévistes. Les 200 présents ont donc décidé de manifester dans la gare du Nord, puis de se rendre dans les bureaux de la direction régionale afin de demander l’annulation de cette missive, chose promise par le directeur. Chose due pour les cheminots repartis gonflés à bloc.

​Plus de 200 cheminots en Rencontre Inter-gares

​Plus de 200 cheminots s’y sont rendus, soit plus que la dernière qui avait réuni un peu plus qu’une centaine de personnes. A Paris-Est, « l’AG a voté la mise en place d’une caisse de grève locale, mais aussi beaucoup discuté du fait que la semaine prochaine – lundi 7 mai les organisations syndicales vont rencontrer Edouard Philippe sera un tournant ». « Ce matin, le piquet qu’on a organisé était le plus massif depuis longtemps, 30 à être présents dès le matin, et 80 en AG. On a voté majoritairement que notre revendication était le retrait et non la négociation » explique un mécano rattaché à Saint-Lazare. A Austerlitz, l’ambiance est aussi à la convergence des luttes explique un aiguilleur : « Dimanche dernier, nous avions organisé une fête de grévistes, avec des prises de paroles laissées aux usagers, aux camarades de la santé. C’était un beau moment. ». Et de rajouter, « rien à voir avec ce qu’il s’est passé ce matin lors du rassemblement organisé à l’initiative de la CGT-Cheminots à Invalides [où les OS n’ont même pas salué les cortèges étudiants et personnels de l’éducation venus les rejoindre à l’issue de leur manifestation]. La convergence doit être sur le terrain et pas seulement dans les discours. ». Même constat du côté d’un cheminot de Châtillon « un rassemblement qui prône la convergence des luttes et ils ne veulent pas se rassembler. Il faut dénoncer cette hypocrisie. Malgré tout les mauvaises excuses sorties par un secrétaire de la CGT, nous, à Châtillon, on a décidé de rejoindre l’éducation, on les a attendu et ils étaient contents de nous voir ».

Rien à négocier : retrait du pacte ferroviaire !

​ Comme cela a été affirmé par un aiguilleur d’Austerlitz « même si l’Etat reprend la dette, ça ne suffira pas à me faire reprendre le boulot ». A Austerlitz et à Châtillon, suivant l’exemple de Paris Nord qui avait déjà voté la revendication du retrait de la réforme sans négociation dès le 22 mars,« on a voté le retrait pur et simple du pacte ferroviaire, il faut garder le cap. Il n’y a aucun compromis possible. Aucune négociation sur la question du statut, sur nos conditions de travail. Ce qu’il faut c’est élargir la grève et donner plus de pouvoir aux Assemblées Générales pour que quand les syndicats jaunes iront négocier, nous on continue à se battre ».

Durcir et agir pour obtenir le retrait

Pour les présents, il s’agit d’entrer dans une phase active de la grève. « Manifestation mais surtout renforcement de la grève et aussi action ». Un cheminot de Mantes-La-Jolie raconte « on a fait deux piquet ce matin, un pour discuter avec les agents commerciaux ; l’autre pour bloquer la route avec des feux de palettes ». « A Saint-Quentin, les taux de grève ne faiblissent pas, mais la SNCF parvient à s’organiser avec la perlée. Nous on insiste pour garder l’unité syndicale mais on est tous d’accord sur le fait de durcir le mouvement ». Une action péage gratuit a été décidé en AG qui a réuni a Saint-Quentin près de 70 personnes.

D’ors et déjà, les cheminots réunis en inter-gares vont participer ce lundi à 10h30 au rassemblement à Place Vauban, avec le mot​ d’ordre clé du retrait de la réforme, ni amendable, ni négociable ! Ce lundi, il y aura également un rassemblement en soutien à la grève, qui s’organise sur la Gare de Montparnasse à 13h. La prochaine rencontre elle, est fixé le mercredi 9 mai, à 15h, soit quelques jours après les rencontres bi-latérales du gouvernement avec les organisations syndicales de l’inter-fédérale.

​Nous relayons ci-dessous l’appel adopté par les cheminots réunis en inter-gares :

APPEL DES CHEMINOTS DE L’INTERGARE

Nous, cheminotes et cheminots venus des AG de Paris Nord, Paris Est, Saint Lazare, Austerlitz, Chatillon, Mantes-la-Jolie, Juvisy, du Landy, du Bourget, Amiens, Laon, Tergnier, réunis à 210 en Rencontre Inter-gare le 03 mai à Gare du Nord, réaffirmons que nous luttons pour le retrait du pacte ferroviaire. Nous refusons de négocier les conditions dans lesquelles la SNCF serait privatisée, le personnel transféré et le statut supprimé. Nous ne pouvons que rejeter en bloc cette attaque. Nous n’attendons donc rien de la rencontre du 7 mai avec Édouard Philippe : il déclare qu’il ne négociera pas le fond de la réforme, alors rappelons-lui que nous sommes tout aussi déterminés à ne pas discuter le fond de la réforme mais à lui faire retirer. Le 7 mai soyons nombreux en grève et au rassemblement à 10H30 place Vauban. Une action en soutien à la grève des cheminots est également prévue le lundi 07 à 13h, Gare Montparnasse.

La grève tient bon ! Dans bien des chantiers difficile de trouver un cheminot qui n’a pas participé à au moins une journée de grève depuis le début du mouvement. Les taux de grévistes sont encore forts quoiqu’en disent le gouvernement et les médias. Pour bon nombre d’entre nous, c’est tout simplement du jamais vu. Les dizaines de milliers de cheminots grévistes sont le problème politique numéro un pour Macron et son gouvernement. Nous sommes la force qui peut mettre un stop à leur politique anti-ouvrière.

Mais pour gagner notre lutte, il nous faut une grève active, qui entraîne le maximum de cheminots dans le mouvement, en AG, sur les piquets, dans les tournées et aux manifestations. Il nous faut une grève démocratique, où les grévistes syndiqués ou non syndiqués décident au jour le jour de tous les aspects de leur lutte, de ses rythmes, de ses revendications, des actions. Pour cela nous appelons tous les grévistes à participer aux assemblées générales et à en faire des lieux où tout est discuté ensemble.

C’est ce type de lutte, déterminée, dynamique, où les grévistes sont militants de la grève tous les jours, qui est le plus à même d’entraîner avec nous d’autres secteurs du monde du travail. Fonction publique, hospitaliers, retraités, entreprises privées, cheminots, étudiants, lycéens, pas une catégorie n’échappe aux attaques du gouvernement. C’est tous ensemble qu’il faut lutter pour le faire reculer.

Dans nos gares et nos chantiers, les assemblées générales de grévistes sont souveraines, elles doivent être les seuls lieux de prise de décisions collectives pour la conduite du mouvement. Mais il est également nécessaire de commencer à se coordonner entre grévistes des différentes gares, ensemble nous serons plus forts. Nous appelons tous les grévistes qui le souhaitent à se réunir à Gare du Nord à l’occasion de la prochaine rencontre inter-gare qui se tiendra le mercredi 09 mai à 15h.

 
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