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La Izquierda Diario
11 de mai de 2018 Twitter Faceboock

"Des paies à zéro euros, est-ce réglementaire ?"
La Poste Rennes Crimée : 4éme mois de grève. La solidarité financière est le poumon de la lutte

C’est une mobilisation peu visible mais qui n’en est moins pas exemplaire : quatre mois de grève pour les postiers de Rennes Crimée... et des fiches de paye à 0 euros pour certains d’entre eux. Nous relayons ci-dessous leur appel à la solidarité.

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A celles et ceux qui nous soutiennent dans notre lutte, nous tenons à vous REMERCIER car sans vous, notre grève ne serait pas (plus) possible. Pour ceux qui auraient encore des doutes sur la paye d’un gréviste, on vous laisse juger sur pièces !

Non, les grévistes ne sont pas payés…

Non, la direction de La Poste n’applique aucune approche sociale en fonction de la situation personnelle des agents. Au contraire, parmi les collègues qui ont reçu une fiche de paie à 0,00 euros, on retrouve de jeunes parents.

Oui, la direction de La Poste applique une différenciation aléatoire des retenues de grève. Ainsi des collègues de Rennes Crimée, tous en grève depuis le 9 janvier 2018, ont reçu des paies variables, à la tête du client. Parmi les grévistes, des fiches de paie à 0,00 euros (plusieurs), 11,19 euros, 510,27 euros, 547,48 euros, 668,47 euros (…) ont été recensées. La raison de ces écarts ? Nous l’ignorons… même si une petite voix nous dit que ce n’est pas involontaire. Quelle meilleure méthode pour casser une grève que d’essayer de diviser les grévistes ?

Des paies à zéro euros, est-ce réglementaire ?

Il faut comprendre les sacrifices qu’une grève de cette longueur induit chez les facteurs. La grille salariale des facteurs débute à 1200 euros environ pour un nouvel embauché, et, si l’on prend l’exemple d’un collègue de Rennes Crimée ayant 37 années d’ancienneté, son salaire culmine à 1485 euros !

Cette réalité permet au lecteur d’imaginer la capacité d’épargne mensuelle de chaque facteur. Nous ne nous plaignons pas, ce travail nous l’avons choisi, mais dans un contexte de conflit d’une virulence inédite dans le département, de nombreux facteurs grévistes se sont étonnés de ne pas recevoir, a minima, le montant du RSA. Évidemment, nous n’imaginions pas un don de l’employeur, mais un versement minimum qui serait ensuite étalé à la reprise du travail.

La CGT a porté à la connaissance des facteurs grévistes un article du Bulletin des Ressources Humaines (BRH) de La Poste. Ce BRH dont la date de validité débute le 1er janvier 2018, soit 9 jours avant le début du conflit, précise dans l’article 3 concernant le Revenu de Solidarité Active (RSA) :

« Le montant du revenu de solidarité active (RSA) en France métropolitaine et dans les départements d’Outre Mer sera de 550,93 euros à compter du 1er avril 2018 contre 545.48 euros depuis le 1er septembre 2017.

Le RSA constitue la fraction insaisissable et incessible des rémunérations, qui doit, dans tous les cas, être laissée à la disposition des agents dont la rémunération fait l’objet d’une saisie, d’une cession ou de tout autre retenue par voie d’exécution forcée. »

La Poste tente volontairement d’enliser le conflit afin de nous étouffer financièrement mais nous sommes toujours debout. Pour nous, c’est évident : nous tenons grâce à votre solidarité. Les sommes reversées ne remplacent pas un salaire… elles permettent, tant bien que mal, aux grévistes de faire face aux impératifs de la vie quotidienne (loyer, garde d’enfants, factures…).

Pour ce qui est de l’alimentation les grévistes peuvent compter sur le réseau de ravitaillement des luttes qui leur offre régulièrement des fruits et légumes, bons et bio. Ils peuvent aussi compter sur leurs camarades cheminots et de l’AG interpro, adeptes des barbecues de solidarité. Nous les en remercions chaleureusement. Ces dons en nature sont la parfaite illustration des convergences d’action. Quand les salariés s’unissent, quand les citoyens se rencontrent, il est possible de résister à la libéralisation de notre société !

L’intraitable direction de La Poste

Est-ce vraiment surprenant ? Depuis le début de ce conflit, la direction de La Poste tente par tous les moyens de se soustraire aux négociations. Tous les moyens ? Oui, tous les moyens.

La direction assigne 35 grévistes au tribunal… et perd

Article : les 35 Salopards

La direction essaie de « casser » (illégalement) la grève

En invoquant son obligation d’assurer des missions de service publique, la direction de La Poste justifie maladroitement le recours aux intérimaires pour remplacer des grévistes. Doit-on comprendre que les obligations contractuelles de l’entreprise prévalent sur les Lois de la République ?

Le 19 mars, la direction de La Poste annonçait 350 000 plis en souffrance. Plutôt que de négocier avec les facteurs grévistes, un appel à candidature a été lancé dans les Hauts de France et l’Île de France pour venir distribuer le courrier des tournées de grévistes rennais. Cerise sur le gâteau ? Les facteurs volontaires, autrefois appelés « les jaunes », logeaient, tous frais payés, dans l’hôtel le plus luxueux de Rennes : le Balthazar (qui accueille les joueurs du PSG lors de leur match dans la capitale bretonne). Bilan de l’opération ? Après avoir affirmé dans la presse que la situation reviendrait à la normale dans les 15 jours, la direction de La Poste annonce 400 000 plis en souffrance le 11 avril.

La direction refuse de rencontrer les grévistes

Et pendant ce temps là, aucune rencontre n’a eu lieu entre le 6 mars et le 11 avril entre la direction de La Poste et les représentants des grévistes, malgré les demandes de rencontres répétées du collectif des facteurs grévistes.

La direction de La Poste mettait alors comme préalable à la reprise de la discussion l’acceptation de la « méridienne ».

La volonté de la direction de La Poste est d’appliquer la stratégie du pourrissement. Pour elle, une seule solution possible : taper suffisamment fort sur la tête des grévistes (financièrement, moralement, judiciairement…) pour que ceux-ci reprennent le travail !

Pas de bol, on a la tête dure !

Est-ce bien raisonnable ? Rappelons que nos revendications concernent l’abandon du projet de pause méridienne, des tournées sacoches et que nous demandons l’embauche de CDI, c’est-à-dire des revendications SIMPLES et argumentées, concernant nos conditions de travail mais aussi le devenir de notre métier et ses conséquences sur les usagers.

Nous ne demandons pas de hausses de salaires pourtant à peine plus élevés que le SMIC, nous nous battons contre la casse du métier de facteur et contre la démission de La Poste de ses missions de service public.

Dans une grève qui dure, l’argent est le nerf de la guerre, c’est pourquoi votre aide est indispensable, pour notre lutte mais aussi VOS intérêts !

​Pour continuer à nous soutenir, plusieurs solutions :

  •  ​la cagnotte en ligne.
  •  un chèque adressé aux syndicats :

    FAPT-CGT 35, 31 boulevard du Portugal CS90837 35208 RENNES Cedex 02

    SUD-PTT 35, 16 rue des frères Louis et René MOINE, BP 90267, 35202 RENNES Cedex 02

    ou un don en direct à la caisse de grève des facteurs lors des rassemblements ou des soirées de solidarité.

    ​Prochain rassemblement : lundi 14 mai, à 9h30 devant la DSCC (1 rue du Pré Botté 35000 Rennes).

    Il n’y a que par une grève massive et majoritaire que nous nous ferons entendre !

    AGENDA : Tous les facteurs d’Ille et Vilaine (et d’ailleurs) sont appelés à se rassembler lundi 14 mai, à 9h30, devant la Direction Service Courrier-Colis, rue du pré botté à Rennes. Ce rassemblement sera suivi d’une assemblée générale extraordinaire. Depuis le 9 janvier, au moins 50% des facteurs du département ont participé à l’une ou l’autre des journées de grève… le 14 mai, SOYONS TOUS ENSEMBLE !

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