http://www.revolutionpermanente.fr/ / Voir en ligne
La Izquierda Diario
12 de juin de 2018 Twitter Faceboock

Intergares Paris Province
Les cheminots de l’intergare toujours déterminés à imposer le retrait du pacte ferroviaire !
Arthur Fontane

Ce lundi 11 juin, en gare de Paris-Est, était appelée une nouvelle rencontre intergare qui a réuni plus de 200 cheminots. Alors que de plus en plus de délégations de provinces sont présentes, les cheminots se demandent comment pérenniser ce cadre sur le long terme.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Les-cheminots-de-l-intergare-toujours-determines-a-imposer-le-retrait-du-pacte-ferroviaire

Une fois de plus, la rencontre intergare qui s’organise dans les différentes gares parisiennes, et qui est devenu le lieu de discussions de tous les cheminots qui voient dans le calendrier de grève perlée une stratégie de l’échec, a rassemblé largement. Plus de 200 cheminots de toutes les gares parisiennes et de nombreuses délégations de provinces se sont donnés rendez vous au bout du quai 30 de la gare de l’est pour discuter des suites de la mobilisation, après une manifestation de l’Assemblée Nationale au Sénat, alors que l’intersyndicale n’appelait pas à la grève.

Parmi les délégations qui ont fait le voyage jusqu’à Paris, une grande délégation de Chambéry est montée, mandatée par son Assemblée Générale. Pour les chambériens, le principe de mandatement est important : il s’agit aussi de construire, face à l’intersyndicale et son calendrier imposé aux cheminots, une alternative démocratique aux directions syndicales. Une idée partagée par Basile, de la gare de l’Est qui rappelle « qu’en 1986 et 1995, ce sont les cheminots qui ont lancé la reconductible, sans les syndicats de l’époque ! C’est en AG que les cheminots s’approprient leur grève, leur destin. Il faut que tout le monde aille en AG pour dépasser le calendrier ». Gauthier, syndiqué FO, il s’agit aussi de montrer que des cadres comme l’intergare peuvent devenir des alternatives aux directions syndicales, à conditions d’être perçues comme plus légitimes que les directions syndicales.

Certains sont venus de loin : Toulouse, Limoges, Chambéry, Lyon, Tours, Lille, Amiens et Metz. Et il y avait également des cheminots de Paris Est, Mantes la jolie, Versailles, Paris Nord, St Lazare, Technicentre le Landy, le Bourget, Gare de Lyon, Technicentre Atlantique à Chatillon, et Austerlitz. Pour eux l’inter-gare est devenu un lieu pour faire avancer le mouvement, alors que l’intersyndicale ne se limite plus qu’à négocier pour une « convention collective de haut niveau ». Un cheminot à Limoges le dénonce devant tous ses collègues, répétant que la revendication centrale doit rester le retrait du pacte ferroviaire. Pour la première fois, un cheminot de Lyon est monté à Paris pour cette intergare : une nécessité pour défendre ses conditions de travail, le service public, et « l’avenir de sa fille, parce que je suis, comme beaucoup ici, parent, et c’est l’avenir de nos enfants dont il s’agit !  ».

Finalement, une question commence à se poser pour des grévistes qui en sont pour certains à plus de 35 jours de grève : comment conserver les acquis de cette rencontre inter-gare qui a réussi, en un mois et demi, à devenir le principal foyer d’opposition à la politique des bureaucraties syndicales. « J’ai fait toutes les grèves depuis 2003, nous confie un gréviste, et cette intergare elle change tout ! Pour une fois, on a un outil qui nous permet de réfléchir à une stratégie différente de la direction de la CGT, et il faut qu’on garde cet outil pour la suite !  ». Un outil pour s’attaquer à la politique des directions syndicales qui préfèrent négocier des conventions collectives plutôt que créer des mouvements de grève pour le retrait de la réforme : voilà l’outil que beaucoup appellent de leurs vœux, sans toutefois vouloir créer un nouveau syndicat : « il y a déjà assez de syndicats qui nous divisent, il nous faut un outil pour batailler contre la politique des directions syndicales, dans l’unité des grévistes et non dans l’unité syndicale à tout prix » finit par nous expliquer Antoine*.

*Les prénoms ont été modifiés

Crédits photos : LouizArt

 
Revolution Permanente
Suivez nous sur les réseaux
/ Révolution Permanente
@RevPermanente
[email protected]
www.revolutionpermanente.com