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La Izquierda Diario
13 de juin de 2018 Twitter Faceboock

Les minima sociaux, « un pognon de dingue » !
Vers un volet social sous Macron, vraiment ?
Boris Lefebvre

A la veille du congrès de la Mutualité, qui se tient à Montpellier du 13 au 15 juin, l’équipe de communication du président des riches a diffusé une vidéo dans laquelle Macron « précise […] le brief » sur son soi-disant « volet social ». Prévenir et responsabiliser sont les maîtres mots de son discours mais dans la réalité, rien sur les moyens alloués à l’hôpital, rien sur la hausse de la CSG ni sur la réforme des retraites...

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La mise en scène du président des riches dans la vidéo que son équipe de communication a diffusé mardi soir à la veille du congrès de la Mutualité n’est pas laissée au hasard. Caméra à l’épaule pour saisir sur le vif Jupiter en train de recadrer son équipe pour mettre de la cohérence et « un fil directeur » dans son volet social et langage cru pour s’adresser à ceux « qui ne sont rien » et donner l’illusion d’un élan social après la loi travail XXL, la hausse de la CSG, parcoursup et la bataille du rail. Mais l’Élysée sait garder la mesure en précisant qu’il ne s’agit pas d’un « tournant social » mais seulement d’un « approfondissement ».

Un « approfondissement » de la politique mise en œuvre depuis plus d’un an, c’est clair dès le début du discours de Macron : « On met trop de pognon » dans le système social et les minima sociaux coûtent « un pognon de dingue ». L’objectif du président des riches est de résoudre le problème de la pauvreté, qui coûte cher, mais qui ne se résoud pas malgré les aides. Dans un élan de pseudo-compassion, Macron s’exclame : « Les gens pauvres restent pauvres, ceux qui tombent pauvres restent pauvres » et se propose de les responsabiliser pour sortir du « curatif ».

Responsabiliser et prévenir sont les deux axes derrière lesquels Macron entend lancer son volet social tant attendu mais qui tarde à venir. Mais, dans la réalité, la responsabilisation et la prévention ne sont que les arbres qui cachent la forêt des réductions de dépense prévues par le chef de l’Etat que ce soit par la réduction du nombre de fonctionnaire ou l’attaque à venir sur les retraites, qui comptent pour une part non négligeable dans la dépense publique. La récente réforme de l’assurance-chômage qui implique un contrôle policier des chômeurs et un système ultra-répressif en cas de refus d’une « offre d’emploi raisonnable » va également dans ce sens où responsabilisation signifie répression des plus pauvres.

Autre solution que Macron esquisse pour atteindre son objectif : l’éducation. Mais, à l’heure où le président des riches vient de faire appliquer la sélection à l’université via la plateforme parcoursup qui laisse sur le carreau les candidats issus des quartiers populaires et défavorisés, ce n’est plus de la provocation, c’est de l’insulte.

Sur le volet de la santé, le son de cloche est le même. Dans la droite lignée des propos tenus par Agnès Buzyn, ministre de la santé, pour qui « toutes les allocations peuvent être discutées » et qui confie privilégier « l’approche monétaire » face à la grande pauvreté, Macron veut repenser tout le système de soin. Pour aller vers le zéro charge sur les soins les plus lourds et les plus coûteux, il faut donc aller vers plus de prévention sur les soins tels que les prothèses auditives ou les soins dentaires afin de « mieux responsabiliser, y compris les personnels les acteurs de soin et avoir un jeu plus coopératif public-privé ». Nul doute que les 30 milliards d’économie d’ici la fin qui quinquennat destinés à participer à la baisse de trois point de la part de la dépense publique dans le PIB vont accompagner cette responsabilisation du système de santé et l’ouvrir d’autant plus à la concurrence.

En à peine deux minutes de vidéo, Macron expose son volet social néo-libéral en utilisant comme à chaque fois des formules chocs censées incarner le volontarisme de sa présidence jupitérienne. Mais comme le souligne les Echos, il se pourrait bien que ce chantier soit une « erreur tactique » pour Macron qui se retrouve à devoir taper sur les aides sociales sans se mettre à dos trop de monde.

Crédit : PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP

 
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