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La Izquierda Diario
15 de juin de 2018 Twitter Faceboock

Après l’adoption de la loi au Parlement
Edouard Philippe trouve "curieux" que les cheminots continuent la grève
Correspondant-e

Alors que l’intersyndicale a annoncé qu’elle comptait poursuivre la grève malgré la promulgation par le Parlement de la réforme ferroviaire ce jeudi, le Premier ministre Edouard Philippe s’est exprimé dans les colonnes de 20 Minutes. Il a qualifié la poursuite de la grève de « surenchère », allant jusqu’à questionner le droit de grève des cheminots.

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Crédit photo des cheminots : Serge d’Ignazio

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a accordé ce jeudi un entretien à 20 Minutes, dans lequel il revient notamment sur la grève de la SNCF, qui se poursuit depuis plus de deux mois. L’occasion de revenir sur l’annonce de l’intersyndicale qui compte poursuivre la grève au minimum jusqu’à l’issue du calendrier initial, c’est-à-dire jusqu’au 28 Juin. Une annonce qui intervient alors que le Parlement a adopté la réforme il y a deux jours.

« La grève est un droit constitutionnel. Il n’est pas question d’interdire à quiconque le droit de faire grève. Mais faire grève, c’est aussi prendre ses responsabilités. Quand la loi est votée, elle doit être appliquée. Faire grève contre une loi, dans une démocratie, c’est curieux. Surtout quand le gouvernement, l’Etat, et donc les Français, s’engagent à payer 35 milliards d’euros de dette supplémentaire pour permettre à l’entreprise de mieux fonctionner et de se développer  », a-t-il notamment déclaré.

Une remise en cause du droit de grève et une soi-disant leçon de démocratie de la part du chef d’un gouvernement qui se refuse depuis plusieurs mois à écouter l’avis de la grande majorité des cheminots quand ils répètent que les conséquences de cette réforme seront catastrophiques pour eux, l’entreprise et les usagers !

Une atteinte au droit de grève qui est également réelle dans les actes. Le 11 Avril dernier, un groupe de députés LREM ont déposé un projet de loi visant à limiter la possibilité pour les salariés de déposer des préavis. Une possibilité qui serait notamment soumise à l’obtention d’un soutien majoritaire à la grève dans l’entreprise concernée.

Et le Premier ministre de poursuivre : « il y a un moment où il faut entendre ce que les Français ont à dire. Et les Français aimeraient que cette grève se termine. » Pourtant, le dernier sondage Ipsos en date du 9 Juin montrait que le soutien des Français au mouvement de grève ne faiblissait pas depuis le début de mouvement : 58% des personnes interrogées déclaraient continuer de soutenir la mobilisation des cheminots. Difficile d’imaginer qu’une réforme soit tout à coup soutenue par tous, simplement parce qu’elle a été imposée par les parlementaires.

D’autant que la promulgation d’une loi n’a jamais sifflé la fin d’une contestation sociale, bien au contraire. Mercredi, lors de l’action à M6, un cheminot, nous rappelait « qu’en 2006, les jeunes ont obtenu le retrait du CPE après sa promulgation. L’adoption de la loi ne signe pas l’arrêt de la grève, bien au contraire ! » Un message qui semble insupporter le gouvernement.

 
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