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La Izquierda Diario
26 de juin de 2018 Twitter Faceboock

À quelques jours du scrutin
Les élections les plus sanglantes de l’histoire du Mexique font des centaines de morts
Anna Ky

Candidats, journalistes, personnalités politiques… ils sont des centaines à avoir été assassinés ou portés disparus depuis le lancement de la campagne pour les élections générales (fédérale, régionale et locale) du Mexique qui se tiendront le 1er juillet.

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Crédits photo : Ramon Espinosa/AP/SIPA

Les élections qui se tiendront le 1er juillet sont les plus grandes de l’histoire du Mexique. Outre l’élection présidentielle, les scrutins qui se dérouleront le même jour vont nommer au total plus de 3400 députés, sénateurs, maires et gouverneurs dans tout le pays. Mais l’ampleur logistique et politique de ces élections ne sont pas le seul record qu’est en train de battre le Mexique.

Cette campagne électorale, qui a débuté en septembre dernier, s’illustre surtout par la violence qu’elle engendre. Etellekt, un cabinet de conseil politique mexicain, estimait à 471 le nombre d’hommes et de femmes politiques ou fonctionnaires assassinés, entre le 8 septembre et le 16 juin. Outre ce chiffre, plus d’une vingtaine de journalistes se sont fait tuer ou sont portés disparus depuis janvier dernier.

À l’approche du 1er juillet, et sur fond d’une extrême précarité pour la majorité de habitants du pays, cette violence redouble encore d’intensité. Cette question est au centre de la campagne, à gauche comme à droite, alors que la politique menée par les gouvernements successifs n’ont aucunement permis de l’endiguer.

Ce contexte sanglant est également le révélateur d’une crise des institutions très importante au Mexique. Les élections de juillet pourraient bien marquer la fin d’une longue période d’alternance entre les deux partis traditionnels que sont le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI, centre, aujourd’hui au pouvoir avec l’élection d’Enrique Peña Nieto en 2012) et le Parti action nationale (PAN, droite).

Ces deux formations politiques, qui se partagent le pouvoir depuis 1939 (le PRI ayant régné sans partage jusqu’en 2000), font aujourd’hui face à une délégitimation importante, autour de nombreuses affaires de corruption et d’une politique qui n’a fait qu’accroître les inégalités.

C’est sur cette vague que surfe Andrés Manuel Lopez Obrador (AMLO pour les intimes), leader populiste de la formation de gauche Morena (Mouvement de régénération nationale). Derrière lui dans les sondages, un autre candidat semble s’être inspiré du président français. A 39 ans, Ricardo Anaya, a allié le PAN, son parti conservateur avec deux autre partis, afin d’incarner le dépassement du clivage gauche-droite.

Dans ce contexte de crise sociale et politique, et alors que ces élections sont déjà les plus sanglantes de l’histoire du pays, le gouvernement actuel n’a ouvert aucune enquête sérieuse, et laisse les milliers de candidats faire face à ce déferlement de violences. Dans bien des cas, le motif des assassinats reste flou, voire totalement inconnu.

« Nous vivons dans un pays d’impunité totale, où les groupes qui exercent la violence contrôlent les municipalités où se sont déroulés ces assassinats », déclare le Gatopardo, un mensuel mexicain.

 
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