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La Izquierda Diario
11 de juillet de 2018 Twitter Faceboock

Rassemblement en soutien à Loïc
Altran Toulouse. La répression syndicale à l’œuvre chez les sous-traitants aéronautiques
Rafael Cherfy

Ce mardi 10 juillet, s’est tenu un rassemblement sur le site d’Altran. Une soixantaine de personnes se sont rassemblées pour afficher leur soutien à Loïc Deschamps, délégué syndical CGT de la boite Altran. Ce dernier fait l’objet d’une procédure interne visant à le licencier pour des motifs manifestement abusifs. C’est pour contester cette politique de répression syndicale que se sont réunis les salariés ce midi, à l’appel de la coordination Aéronautique CGT Midi-Pyrénées.

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Crédit photo : La Dépêche

Loïc Deschamps est un des symboles des affrontements judiciaires passés et surtout victorieux qu’ont connus les employés d’Altran face à leur direction. En effet il a activement participé à mobiliser un millier de salariés de la grosse SSII pour initier des procédures prud’homales visant à reconnaître leurs heures supplémentaires. La CGT ayant au départ défendu par elle-même un premier groupe de plusieurs dizaines de salariés qui, après des années de procédures, ont obtenu gain de cause en septembre 2014. A partir de cette victoire, et alors que la CGT Altran a généralisé ce combat judiciaire, le climat de répression sur les salariés et notamment sur les délégués syndicaux, s’est considérablement accentué au sein de l’entreprise.

Le cas de Loïc Deschamps, en effet, n’est pas un cas singulier, ce sont déjà 9 syndicalistes qui ont été soumis depuis 2012, à une telle procédure de licenciement au sein de la même entreprise, au minimum un chaque été... Contre ces 9 tentatives de licenciement, la défense syndicale a jusque là été victorieuse.

Loïc parle donc d’une lutte syndicale « très judiciaire » au sein de l’entreprise puisque les syndicalistes subissent moult procédures les visant personnellement, outre des tentatives régulières de les licencier. D’un autre côté, Loïc considère que l’activité syndicale fait face à des difficultés pour mobiliser dans un climat avec beaucoup de pressions mais aussi du fait d’un turn-over avoisinant aujourd’hui les 30%.

En plus de retenues sur salaires et autres sanctions arbitraires, auxquelles a régulièrement recours la direction d’Altran, elle fait aussi jouer la clause de mobilité pour se débarrasser des salariés qu’elle considère indésirable, ce qui fait peser une pression permanente sur l’ensemble des salariés.

La direction n’hésite pas non plus à faire dans le licenciement abusif : les années nécessaires aux procédures prud’homales et leur coût décourage la plupart des travailleurs limogés. En effet, ce que coûte à Altran les quelques-uns qui contestent en justice leur licenciement ne permet pas d’être dissuasif dans la mesure où tous ceux qui ne le contestent pas génèrent un gain bien plus important pour l’employeur.

Et ce, d’autant que les récentes ordonnances Macron ont eu pour effet de diviser par plus de deux ce que les salariés pouvaient obtenir en dommages et intérêts après un licenciement reconnu comme abusif. Du tout bénéf’ pour les patrons.

Cathie, également déléguée syndicale dans la sous-traitance aéronautique, présente au rassemblement, parle d’une répression syndicale continue avec comme exemple, la suppression unilatérale de RTT ou des avertissements infligés abusivement. Elle dénonce un climat de pression constante sur les syndicalistes, avec des logiques plus profondes comme le turn-over organisé comme socle du modèle économique des Sociétés de Services en Ingénierie, qui ont un besoin permanent de renouveler leur cheptel d’ingénieurs : les jeunes diplômés coûtent moins cher, sont plus malléables et flexibles, moins regardant. Cela induit forcément de devoir se débarrasser des plus expérimentés, tous les moyens de coercition sont alors utilisés. Robert à ses côtés, décrit ce genre de pratiques comme une stratégie patronale bien définie dans le secteur de la sous-traitance aéronautique.

Dans un contexte national où Macron tente de se racheter une image, en communiquant notamment sur sa volonté de renouer les liens avec les « partenaires sociaux », la répression se dévoile partout où les salariés osent relever la tête. D’autres cas comme celui de Gaël Quirante postier, qui subit un véritable harcèlement disciplinaire avec 10 tentatives de licenciements en 14 ans, sont la démonstration des méthodes de la classe patronale pour faire régner son ordre. Et c’est bien contre cela qu’ils continuent à se battre !

 
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