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La Izquierda Diario
13 de juillet de 2018 Twitter Faceboock

Theresa May et Donald Trump peuvent-ils parvenir à un accord commercial ?
Jackson Leniwy

Réunis à Londres, Theresa May et Donald Trump ont annoncé, hier, vouloir oeuvrer à un accord de libre échange économique dès lors que le Brexit sera acté. Pourtant, le président américain avait pris position contre le « soft Brexit » défendu par la première ministre britannique.

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C’est lors d’une conférence de presse commune que les deux dirigeants ont annoncé, hier dans l’après-midi, leur volonté de conclure un accord de libre échange post-Brexit. "C’est une opportunité incroyable pour nos deux pays et nous la saisirons pleinement", a déclaré Donald Trump.

Pourtant, la perspective d’un tel accord semblait s’être éloignée moins de 24h auparavant, lorsque le dirigeant américain s’en prenait ouvertement à la politique britannique. En effet, jeudi soir, alors que Theresa May se réjouissait par avance des avancées à venir dans les relations entre les deux Etats, Donald Trump déclarait : « S’ils font un tel accord, nous traiterons avec l’UE au lieu de traiter avec le Royaume-Uni ». Il en a également « profité » pour soutenir l’ex-ministre des Affaires étrangères britannique, Boris Johson, partisan d’un « Brexit dur » et qui, pour cette raison, a quitté le gouvernement en début de semaine.

Autrement dit, en cas de « soft Brexit » et de maintien des relations privilégiées avec les 27, Trump s’éloignerait de la couronne. Theresa May souhaite, de son côté, mettre en place une zone de libre échange avec l’UE une fois le Brexit acté. Un ensemble de règles commerciales communes avec le continent. Trump, lui, cherche à s’immiscer dans les relations intra-européennes et à mettre la pression, notamment avec sa taxe sur l’acier et l’aluminium.

Trump n’est pas le bienvenu en Europe

Cette sortie du président américain, quelques jours après son appel aux participations financières européennes à l’OTAN, s’inscrit dans la suite logique de la ligne tenue par son administration depuis plusieurs mois maintenant. Du retrait de l’accord sur le nucléaire iranien aux augmentations des taxes douanières sur de nombreux produits, ce dernier cherche à mettre la pression sur les autres économies capitalistes.

C’est ce qu’il fait en critiquant ouvertement la possibilité pour les Britanniques – et tous les Européens - de limiter les dégâts économiques du Brexit. Il applique au passage la maxime « diviser pour mieux régner », en s’immiscant dans les relations que peuvent entretenir les gouvernements européens, pour chercher à les briser leurs relations.

Dans le même temps, alors que le gouvernement lui a déroulé le tapis rouge, ce n’est pas le cas du peuple britannique. Des manifestations de grande ampleur se sont en effet déroulé aujourd’hui à Londres, réunissant plusieurs dizaines de milliers de personnes. Ils ont descendu Oxford Street, rue célèbre de la capitale, au son du slogan « Non à Trump, non au KKK [Ku Klux Klan], non à l’Amérique fasciste » ! Une marche composée de deux cortège dont l’un composé de femmes, afin de protester contre un homme « mysogine, chauvin, homophobe et xénophobe ».

Une visite au Royaume-Uni, reportée plusieurs fois du fait des craintes qu’elle suscitait, qui s’avère donc mouvementée pour le dirigeant de la première puissance impérialiste. Reste à savoir quels engagements il a réussi à obtenir de Theresa May quant au Brexit pour revenir sur ses déclarations fracassantes de jeudi soir. Il semblerait que Trump renorce sa position en Europe en faisant de la Grande Bretagne son principal allié contre l’Allemagne en particulier. Il faut attendre les détails de cet accord pour voir sur quel pied va danser Theresa May. Elle essayait jusqu’à présent de danser sur les deux pieds, entre l’UE et les USA, certes meilleurs tactique pour éviter un isolement international de la puissance impérialiste britannique mais il est probable que l’accord avec les USA permettra à la classe dominante de Grande-Bretagne de trouver une nouvelle voie qui impliquera de fait des relations plus conflictuelles avec les pays européens. Hard Brexit or Soft Brexit what is the question !

Il semblerait que Trump renorce sa position en Europe en faisant de la Grande Bretagne son principal allié, contre l’Allemagne en particulier. Il faut attendre les détails de cet accord pour voir sur quel pied va danser Theresa May. Elle essayait jusqu’à présent de danser sur les deux pieds, entre l’UE et les USA, certes meilleurs tactique pour éviter un isolement international de la puissance impérialiste britannique. Il est cependant probable que l’accord avec les USA permettra à la classe dominante de Grande-Bretagne de trouver une nouvelle voie qui impliquera de fait des relations plus conflictuelles avec les pays européens. Hard Brexit or Soft Brexit that is the question !

 
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