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La Izquierda Diario
18 de juillet de 2018 Twitter Faceboock

Violences au sommet
1er mai. Quand un proche conseiller de Macron tabassait violemment un manifestant au sol
Malek Omrane

Nombre de manifestants se souviennent de cette vidéo de violences policières d’une extrême violence filmée place de la Contrescarpe à Paris. L’auteur de ce tabassage, assimilé jusqu’aujourd’hui aux forces de polices et dont le visage a fait le tour des réseaux sociaux, est en réalité un proche conseiller du président de la République. Une information du journal « Le Monde ».

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Cette vidéo de violences policières lors d’un apéro militant suite aux manifestations du 1er mai, place de la Contrescarpe, avait été relayée massivement sur les réseaux sociaux. En plus des « habituels » gazages et matraquages policiers, on y voyait une scène d’une violence rare. Un homme muni d’un casque de CRS et assimilé comme tel s’adonnait au tabassage totalement gratuit d’un homme, manifestement pacifique, totalement déboussolé par les violences qui s’étaient déjà déchaînées préalablement. Il est mis à terre, étranglé et frappé à de nombreuses reprises. Peu avant de s’en prendre à ce jeune homme – déjà victime de violences et entouré par des CRS – l’homme au casque s’en était pris à une femme, qu’il avait violemment tirée par le cou.

Le film d’une extrême violence est marqué d’une scène où l’on voit le visage glaçant de l’auteur de ce tabassage ; « Regardez bien sa tête ! Il l’a tabassé par terre ! » lançait un témoin sur la vidéo. Sûrement par peur d’être reconnu, l’homme au casque de CRS essaye de disparaître « furtivement » de la scène.

Au vu de son accoutrement, l’homme était assimilé à un policier lambda, jusqu’à ce que Le Monde lève le voile sur son identité. Selon le quotidien, l’homme n’est pas policier : « Il s’agit en fait d’Alexandre Benalla, un homme qu’Emmanuel Macron connaît bien puisqu’il a participé comme responsable de la sécurité à la campagne présidentielle. M. Benalla a par la suite été recruté à L’Elysée en tant que chargé de mission, adjoint au chef de cabinet du président, François-Xavier Lauch » déclarent-ils.

Cette information est confirmée par le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron lui-même, Patrick Strzoda. « M. Benalla était bien l’homme de la vidéo, impliqué dans les violences du 1er mai », explique-t-il au journal Le Monde, avant de justifier la présence de ce proche conseiller de Macron : « Alexandre Benalla m’avait prévenu deux jours plus tôt qu’il souhaitait participer à une intervention auprès de la préfecture de police pour voir comment se gérait une grande manifestation, à l’occasion du 1er mai. Il m’en a demandé l’autorisation, je la lui ai donnée, mais en précisant bien qu’il y allait en observateur. Le lendemain de la manifestation, j’ai été avisé par un collaborateur que M. Benalla avait été reconnu sur le terrain en train de participer à des opérations de maintien de l’ordre. J’ai vu les vidéos, je l’ai convoqué le jour même, je lui ai demandé si c’était lui. »

Dès lors, toujours selon Le Monde, Emmanuel Macron, en déplacement en Australie, est prévenu par M. Strzoda. « Si les faits sont avérés, il faut prendre des sanctions », lui répond M. Macron. Le directeur « s’exécute » et « sanctionne » M. Benalla d’« une simple suspension temporaire, du 4 au 19 mai. » Le Monde s’est procuré ce courrier dans lequel est dénoncé un « comportement manifestement inapproprié » ayant « porté atteinte à l’exemplarité qui est attendue, en toutes circonstances, des agents de la présidence de la République ».

« Le courrier restera dans son dossier et en cas de nouvel écart, il sera licencié » affirme Le Monde.

Mais pour l’heure, ce proche conseiller de Macron est toujours chargé de mission à l’Élysée, même s’il est « désormais affecté à un poste administratif, où il s’occupe de la sécurité d’événements organisés ‘à l’intérieur du Palais’, comme des rencontres avec des entreprises ou la célébration de la victoire des Bleus au Mondial »
Si le directeur de Cabinet d’Emmanuel Macron a « sanctionné » aussi rapidement ce très proche collaborateur de l’Élysée, c’est qu’il était évident que l’information allait fuiter tôt ou tard. Plutôt tard que tôt manifestement… Le tout en pleine période estivale. Pourtant, l’information est de taille. Il est prouvé que l’un des très proches collaborateurs de Macron, en charge à l’époque de la sécurité de François Hollande, qui seconde le chef de cabinet de l’Élysée, est le responsable direct d’un tabassage d’une extrême violence contre un manifestant pacifique.

Manifestement frustré de se retrouver à l’arrière scène, ce proche conseiller de Macron, encouragé par la « toute puissance » de Jupiter et protégé par une armée de CRS, une institution policière et judiciaire à son service, n’a pas pu s’empêcher de goûter à la violence répressive. S’il est évident que cela a ouvert une crise au sein du cabinet – les déclarations faites au journal Le Monde sont d’une transparence rare, montrant d’une certaine manière la gravité des faits – cette affaire qui éclate au plus haut sommet de l’État illustre les porosités qui existent entre les corps de répressions habituels qui se voient supplés par le proche personnel de Macron. Quand des collaborateurs proches du président commettent eux-mêmes, sans intermédiaires, de tels actes de violence, les contradictions engendrées par le tournant répressif profond de Macron en deviennent particulièrement visibles.

 
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