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La Izquierda Diario
18 de juillet de 2018 Twitter Faceboock

Taux de croissances en concurrence
Ce que signifie la perte de la sixième place française au classement mondial des grandes puissances
Rafael Cherfy

Le 10 juillet dernier était annoncée la relégation de la France à la 7ième place du classement mondial des grandes puissances économiques. L’Inde, considérée comme le futur moteur de sa région économique (au détriment de la Chine), prend donc la place de la France. Le podium étant déjà occupé par les États Unis, la Chine et le Japon, c’est la septième place qu’occupe dorénavant la France avec l’Inde en sixième position.

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D’après le FMI, la croissance de l’Inde devrait arriver à 7,4% en 2018 alors qu’en comparaison la France ne devrait pas faire plus de 2%. C’est donc là un écart gigantesque entre ces deux pays. L’Inde émerge comme puissance mondiale et les pays dits de « croissances faibles » n’arrivent pas à rivaliser avec les taux des pays dits « émergents ». Un rapport pour le gouvernement Canadien datant de 2006 analysait la situation économique de l’Asie : « Le poids démographique de la Chine et de l’Inde est tel que ces pays n’auront pas besoin d’avoir un niveau de vie comparable à celui des pays occidentaux pour parvenir au statut de grande puissance ». C’est aujourd’hui une actualité avec le dépassement par l’Inde de la France en ce qui concerne leurs PIB. C’est d’ailleurs bien cela qu’il faut noter, ce classement ne se base que sur le produit intérieur brut des nations.

Le PIB, un outil très controversé, apparaît aux yeux de beaucoup d’économistes comme obsolète et réducteur. Même le gouvernement de droite qu’incarnait Nicolas Sarkozy en février2008, a fait appel à la commission Stiglitz (vingt et un membres, quatre prix Nobel d’économie) pour tenter de chercher de nouveaux outils pour mesurer « la richesse » des nations. Le JDD titrait même en 2009 « Le PIB mis à mal par Stiglitz », preuve que cette commission voyait elle aussi l’indicateur comme inadapté. Le PIB est en fait une moyenne qui n’intègre pas les inégalités sociales (les hauts salaires, peu nombreux, peuvent masquer un grand nombre de bas salaires). Il ne prend pas non plus en compte le bénévolat ni le travail domestique. Cet outil comporte aussi des contradictions, il comptabilise ce qui peut être bénéfique à la société (Santé, transports...) comme ce qui peut être négatif (Ventes d’armes, destructions de forets...).

C’est donc à partir de cet indicateur, qui ne mesure que les échanges marchands (symbole de la logique capitaliste) que sont classés les pays sous le titre de puissances mondiales.

Ce changement de positions au classement peut apparaître comme un coup dur pour le gouvernement Macron, en recherche de résultats pour justifier sa première année de politique plus qu’offensive et impopulaire. Ce genre de faits vient alimenter une idée que la France perd de son influence et de sa puissance économique sur le plan internationale. Mais la baisse au classement mondial des grandes puissances peut aussi encourager l’idée d’un manque de compétitivité en France. On ne peut s’empêcher de penser que cela servira à Macron, qui fonde sa politique sur cette idée. Avec ce raisonnement une politique d’austérité peut être plus facilement justifiable (Baisse des APL, Hausse des CSG, future réforme des retraites, allocations chômage...).

Malgré tout, sur le plan du rayonnement international, la nouvelle ne peut donner que l’image d’une France dépassée sur le plan économique par de nouvelles « puissances émergentes ». Cette dynamique s’est déjà vue avec la Chine qui a pris une place majeure dans le marché international il y a quelques années. Cependant, ces classements ne doivent pas masquer le fait que ces « puissances émergentes » sont encore loin d’être des puissances impérialistes et leur influence géopolitique et pouvoir économique restent limités, ce qui n’empêchera pas les vieilles puissances impérialiste d’utiliser ce type de classements pour légitimer et justifier des politiques internationales agressives. A tel point que Donald Trump en vient aujourd’hui à mener une politique économique offensive contre la Chine.

 
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