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20 de juillet de 2018 Twitter Faceboock

Retour sur une lutte exemplaire
"PepsiCo, vu d’en bas" : une série documentaire sur 20 ans de résistance ouvrière, en Argentine
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Un an après la fin de la lutte des travailleurs et travailleuses de PepsiCo en Argentine, nos camarades de La Izquierda Diario présentent le premier épisode de la mini-série documentaire “PepsiCo, desde abajo” (PepsiCo vu d’en bas). Celle-ci reviendra sur les prémices de la lutte, les patientes années d’organisation des travailleurs, la résistance et les conquêtes tant au niveau local que pour la branche professionnelle, jusqu’à la lutte contre la fermeture. PepsiCo, c’est l’histoire d’une lutte exemplaire, dans laquelle les femmes travailleuses ont joué un rôle central.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/PepsiCo-vu-d-en-bas-une-serie-documentaire-sur-20-ans-de-resistance-ouvriere-en-Argentine

Traduction de La Izquierda Diario

PepsiCo, desde abajo / épisode 1 : Les débuts - YouTube (Activer les sous-titres au français dans les paramètres).

Dans cette mini-série documentaire nous allons raconter comment dans cette usine de snacks – située en plein cœur de l’immense Zone industrielle nord de Buenos Aires en Argentine – une poignée d’ouvriers trotskystes ont posé les bases d’une auto-organisation des travailleurs et travailleuses depuis la fin des années 90, période de néo-libéralisme très dure en Argentine pour la classe ouvrière. Une organisation qui a lutté dès les débuts pour l’unité des travailleurs entre les embauchés en CDI et les précaires, qui a osé se confronter à une multinationale reconnue de par le monde pour ses pratiques anti-syndicales et despotiques, dans une branche connue pour les bas salaires, les trahisons de la bureaucratie syndicale, le refus historique de l’embauche en CDI de femmes travailleuses et la précarisation de l’emploi : nous parlons ici du travail dans la branche de l’agroalimentaire.

Ce premier épisode prend ses racines dans ce moment difficile pour le pays – et en particulier pour la classe ouvrière et les classes moyennes appauvries – du début des années 90, où, parmi tous les acquis perdus sous la présidence Menem, un des plus importants reculs furent les réformes du travail au profit des grandes entreprises. Dans ce premier épisode, les témoignages des travailleurs de PepsiCo nous ramènent à la situation que traversait le pays à la fin des années 90 et les années 2000, 2001, 2002 : la grande dévaluation du peso argentin, le chômage de masse, les fermetures d’usines, la violente répression du mouvement des chômeurs, les journées de crise historique de 2001 et les assemblées populaires.

De nombreux témoignages parlent de la situation des femmes travailleuses dans l’usine, qui constituaient la majeure partie des contrats précaires : “Nous travaillions 16 heures par jour, et gagnions moins que tous les autres”. Toutes ces histoires se reflètent dans les corps de celles qui les portent comme un enseignement d’une expérience du passé, d’une lutte qui a évolué et qui a permis, parce qu’elles ont osé, de conquérir beaucoup de leurs revendications - qui seront traitées dans les prochains épisodes de la série - comme en témoignent aussi leurs collègues hommes.

Mais qu’ont-elles osé ? Elles ont osé remettre en cause la direction de l’usine et du syndicat, et s’organiser pour les affronter. On voit ainsi le travail de la poignée d’ouvriers et ouvrières trotskystes dont nous parlions au début de cet article, et du Parti des Travailleurs Socialistes (PTS), qui menait hors de l’usine une lutte permanente contre le régime politique que subissait alors le pays, et qui a tout fait pour que les travailleurs et travailleuses de PepsiCo osent eux aussi prendre la lutte à bras le corps, dans leur cas au sein de l’usine.

Dans cette première étape d’"oser remettre en cause", traitée dans ce premier épisode, nous assisterons aussi au licenciement des ouvrières précaires. C’est là que Leo Norniella, dirigeant ouvrier qui, malgré sa jeunesse, a su réunir les travailleurs et travailleuses de PepsiCo dans la lutte par sa combativité, sa camaraderie et l’amitié profonde créée avec beaucoup d’entre eux, jouera un rôle central comme liant entre le parti et la classe.

Nous vous invitons à découvrir la première partie de cette histoire et à être des spectateurs actifs de la mini-série documentaire que nous inaugurons, puisque beaucoup des enseignements qu’elle contient nous serviront dans les luttes à venir. Nous, les trotskystes du PTS avons mené à cette occasion les premières batailles pour réunifier les rangs de la classe ouvrière que le capitalisme s’était chargé de diviser entre CDI, précaires et sous-traitance depuis la fin des années 80 ; et avec un facteur clef, celui de la féminisation du travail, qui a amené sur le marché du travail des millions de femmes, dont les grandes entreprises comme PepsiCo ont usé comme d’une main d’œuvre peu chère et flexible.

Quelle n’a pas été la surprise de PepsiCo quand ces employées précaires se sont emparé de la stratégie trotskyste, et ont décidé de lutter pour leur réintégration et l’embauche en CDI, comme on peut le voir dans ce premier épisode ! La suite de la lutte exemplaire de PepsiCo viendra avec les prochains épisodes, qui seront accompagnés d’articles comme celui-ci.

Nous vous invitons à nous accompagner dans ce récit ouvrier.

Traduction de l’article et sous-titrage : Dam Morrison et Flora Carpentier.

 
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