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La Izquierda Diario
25 de juillet de 2018 Twitter Faceboock

Nouvelles révélations de Médiapart
Affaire Benalla. « Chargé de mission », ces hommes de l’ombre exempts d’obligation de transparence
Julian Vadis

Nouvelle révélation de Médiapart dans le cadre de l’affaire Benalla. Embauché officiellement au titre de « chargé de mission », le désormais célèbre collaborateur de Macron n’était de fait pas sous le contrôle de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Une particularité qui vaut pour cinq autres de ces « chargé de mission ».

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Si Emmanuel Manu, avec son coup de poker, visait à restreindre la polémique et éviter de nouvelles révélations, c’est raté. Dans un article publié ce 25 juillet, Médiapart révèle les contrats de travail d’Alexandre Benalla, ainsi que de cinq autres personnes engagées, tout comme lui, comme « chargé de mission ». Si, Benalla était présenté comme « adjoint au chef de cabinet », cette spécificité du contrat de travail permet plus de « souplesse ». En effet, il n’est aucunement besoin de mentionner la nomination des chargés de mission au journal officiel. Autrement dit, leurs embauches ne sont pas rendues publiques, et ce quelque soit leur fonction au sein de l’appareil étatique. Conséquence directe, les employés au titre de chargé de mission ne sont pas sous le contrôle de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.

Aucun contrôle donc sur le barbouze Benalla. Et pour cause, le contrat est prévu pour ! Mais combien de ces « chargé de mission » sont employés aujourd’hui à l’Elysée, et quelles sont leur fonction ? Médiapart répond partiellement à ces questions, divulguant les maigres informations glanées par des responsables de l’Elysée.

Ainsi, comme indiqué lors de son audition, Patrick Strzoda, directeur de cabinet d’Emmanuel Manu, a affirmé qu’il y avait « une dizaine » de chargé de mission employés par l’Etat. Médiapart n’a pu publier que le contenu parcellaire de 5 d’entre eux, selon des informations glanées en décembre dernier. Ainsi, Tristan Bromet serait chef de cabinet de Brigitte M. La normalienne Sophie Walon pourrait intervenir sur les « discours » et les « décorations ». Vincent Caure, l’homme qui aurait prévenu le chef de cabinet du ministère de l’intérieur le 2 mai dernier de l’existence de la fameuse vidéo à l’origine du scandale Benalla, serait « chargé des réseaux sociaux » selon Gérard Collomb, lors de son audition. Raphaël Coulhon, quant à lui, a été trésorier adjoint d’En Marche pendant une partie de la campagne présidentielle, sans que des précisions sur son rôle actuel ne soit divulgué. Enfin, Hugo Vergès pourrait être en lien avec la cellule diplomatique. Et si l’emploi du conditionnel est de mise, c’est bien parce qu’aucune information n’a filtré pour confirmer ou infirmer ces fonctions. Quand aux autres « chargés de mission », impossible de connaître leur identité, leur nombre et leur fonction.

Ces informations parcellaires révèlent toutefois quelques éléments. Tout ces "chargé de mission" font partie du cercle proche du couple présidentiel, occupent des postes apparemment clé au sein de l’appareil d’Etat et paraissent, de près comme de loin, liés à l’affaire Benalla.

Ces hommes de l’ombre semblent donc être au cœur même de l’Etat, ce qui fait voler en éclat, si besoin en était encore, toute les déclarations larmoyantes de Collomb affirmant ne pas connaître Alexandre Benalla. Ces révélations mettent aussi à mal l’affirmation de Manu lui même comme étant le « seul responsable » de la situation, puisqu’il apparaît comme évident que ces « chargés de mission » sont présents dans bien des rouages de l’appareil étatique, que cette affaire met à nu.

 
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