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La Izquierda Diario
27 de juillet de 2018 Twitter Faceboock

(Pas) en direct
20h de TF1. Benalla défend Macron et nie avoir frappé les manifestants
Julian Vadis

Annoncé une heure plus tôt, Alexandre Benalla était l’invité du JT de TF1 de ce vendredi 27 juillet. Une interview pré-enregistrée, où Benalla n’a eu de cesse de défendre Macron, et de chercher à justifier son action, allant jusqu’à nier avoir frappé les manifestants.

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La nouvelle n’a été annoncée qu’au dernier moment, sûrement pour un effet de surprise maximum. Alexandre Benalla était l’invité du JT de 20 heures de TF1 ce 27 juillet, dans un entretien pré-enregistré un peu plus tôt. Sans doute une méthode pour avoir un contrôle maximum sur les déclarations du désormais célébre ex-chargé de mission de l’Elysée. Et quand on voit la taille appréciable de la pillule qu’il a cherché à faire passer, il y a de quoi comprendre la hantise de la boulette du direct...

Dans un costume de ministre, Benalla n’a eu de cesse de mettre en avant certains éléments-clés. Le plus important, inlassablement matraqué jusqu’à plus soif, consistait à exprimer le regret d’avoir « trahi » Emmanuel Macron et à dénoncer une entreprise de démolition médiatique et politique contre le locataire de l’Elysée. Du « je suis responsable de tout, venez me chercher » de la bouche de Jupiter en personne, nous passons donc au « le Président n’est responsable de rien » d’Alexandre Benalla.

Le second élément-clé visait à « laver son honneur ». Si Alexandre Benalla estime avoir fauté, c’est uniquement d’un point de vue politique et « médiatique ». Son interpellation musclée devient ainsi un « geste citoyen » face aux violences des « casseurs » que les médias n’auraient pas divulguées ! Par ailleurs, Benalla n’aurait frappé aucun manifestant selon lui, tout en regardant les images pour préciser sans aplomb qu’il s’agissait d’un geste banal, consistant tout simplement à maîtriser un dangereux manifestant.

Avant-dernier axe martelé, celui de la dureté des sanctions prises à son encontre, corrolaire à la tempête médiatique qui l’aurait affecté. Benalla, dans un élan tragi-comique, s’est ainsi épanché sur son mal-être de ne plus être affecté à ses anciennes fonctions, du fait qu’il est parti se ressourcer en Bretagne lors de sa mise à pied, et du coup terrible pour lui de ne plus être de tous les déplacements du président de la République. Quand des images post-1er mai le montre en train d’escorter le couple Macron lors d’un déplacement, il renchérit « oui, mais pas tout le temps ». Quand on évoque son rôle lors du défilé des bleus sur les Champs et leur accueil à l’Elysée, il répond « oui, en tant qu’organisateur ». Bref, il patauge et se noie, dans une petite flaque d’eau.

Enfin, et c’est un élément essentiel, Benalla n’a eu de cesse de renvoyer l’ensemble des responsabilités sur la préfecture de Police, que cela soit pour l’autorisation du port d’arme, du costume, des événements etc. En d’autres termes, Benalla suit la logique entreprise par la présidence et la majorité à l’Assemblée, de décharger toute la responsabilité sur la préfecture et de s’absoudre de toute responsabilité. Si il semble peu probable que les forces officielles de répression n’ait aucune responsabilité dans cette affaire, la grossière manœuvre vise avant tout à épargner l’exécutif, et en premier lieu Gérard Collomb, de tout dégât collatéral.

Ce qui apparaît quelques minutes après la diffusion de cette mise en scène grotesque, c’est que le discours d’Alexandre Benalla, calculé à la virgule près, peine à convaincre. En effet, entre les petites pirouettes pour adoucir la réalité révélée par les nombreuses fuites, l’image de premier de la classe qui dénotte avec l’ensemble des vidéos en petit barbouze autoritaire et violent, et la petite phrase estimant qu’il s’agit d’une affaire d’été et non d’Etat, la ficelle est vraiment trop grosse.

 
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