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La Izquierda Diario
9 de août de 2018 Twitter Faceboock

Une enquête de l’ONG EU DisinfoLab
Intox sur une « ingérence russe » et fichage des comptes ayant tweeté sur l’affaire Benalla
Julian Vadis
Jean-Michel Larhot

En marge de l’affaire Benalla, l’ONG EU DisinfoLab a publié, ce mercredi, une étude dont les résultats préliminaires avaient lancé la rumeur d’une forme « d’ingérence Russe » dans l’ampleur prise par le scandale sur Twitter. Si cet argument est aujourd’hui battu en brèche, la divulgation des « données brutes » a de quoi laisser perplexe : Ce sont 55 000 comptes qui sont référencés, avec pour seul critère avoir tweeté au moins 7 fois sur l’affaire lors du mois de juillet.

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Crédits photo : AFP

« L’Affaire Benalla, révélée par le Monde, suivie de plusieurs rebondissements de la part de l’exécutif français, existe sans les réseaux sociaux. Dans le même temps, l’affaire Benalla a occupé Twitter en ce mois de juillet dans des volumes que nous n’avions presque jamais croisés auparavant. Ce volume a également été fortement amplifié par un petit nombre de comptes. Nous nous posons alors la question : comment s’exerce cette hyperactivité ? S’agit-il de partages militants ou est-ce également un gonflage numérique contaminé par de la désinformation ? ». C’est avec ces mots que l’ONG EU DisinfoLab a présenté les résultats, publié ce mercredi, de son étude à propos de comptes jugés « hyperactifs » sur twitter. Une étude qui s’interesse particulièrement au compte lié à la « russosphère » et ayant relayé, notamment lors de la présidentielle de 2017, des tweet jugé comme relevant de la « désinformation ».

Ni une, ni deux, et surtout sans attendre les résultats définitif de l’étude, l’hypothèse d’une « ingérence russe » dans l’affaire Benalla a été largement agitée, sur la base du résultat préliminaire et notamment ces fameux « 1% de compte twitter » ayant généré « 44% des tweets » sur l’affaire Benalla. EU DisinfoLab lui même a annoncé, dans la foire aux questions (FAQ) publiée à la fin de son étude, avoir constater que « plusieurs personnalités politiques ont relayé les résultats préliminaires de notre étude dans leur propre intérêt ». Personnalités politiques, mais aussi média dominant, comme en atteste par exemple cet article de L’opinion, qui a affirmé que « cette fois, « 1 % des comptes ont produit près de la moitié du trafic sur l’affaire Benalla » [...] Comment ? Par l’« astroturfing », une technique de publication robotisée et intensive de messages sur les réseaux sociaux à des fins de propagande ». Désinformation totale, puisque seulement 3 comptes ont été identifié comme étant robotisée, sur les plusieurs dizaines de milliers pris en compte par l’étude.

L’occasion était sans doute trop belle, alors que l’axe de défense au plus fort de la tumulte consistait à affirmer que l’affaire Benalla n’était « qu’une tempête dans un verre d’eau », pour paraphrasé Emmanuel Macron. La aussi, EU DisinfoLab répond dans sa FAQ : « Non, ce n’est pas du tout un micro phénomène numérique. Même en enlevant la part des hyperactifs, le volume reste incommensurable par rapport aux phénomènes similaires observés antérieurement. On compte huit fois plus de tweets que pour BalanceTonPorc et deux fois plus que JeSuisCharlie. Nous l’avions affirmé dès le début, l’affaire Benalla est un véritable sujet de discussion, et non pas un phénomène monté de toutes pièces par des réseaux mal intentionnés ». Des conclusions corroborés par celles d’une autre étude, menée par un spécialiste de la communication politique en ligne, Damien Liccia. « Il n’y pas d’ingérence russe dans l’affaire Benalla. L’influence des (robots) a été infinitésimale ». Difficile d’être plus clair.

Une « méthode » qui interpelle : 55 000 comptes fichés par nombre de tweet sur l’affaire Benalla

Mais au delà de l’instrumentalisation des résultats préliminaires par des personnalités politique et certains médias dominants, c’est bel et bien la méthode utilisé par l’ONG qui interpelle. En effet, pour « plus de transparence », EU DisinfoLab a publié les tableurs des données brutes utilisé lors de l’étude.

D’une part, grâce à une recherche sur Twitter, l’ensemble des personnes ayant discuter de l’affaire ont été fiché et classé par nombre de tweets. Au total, ce sont 55 000 comptes, dont le seul critère semblent être d’avoir publié au moins 7 tweets concernant l’affaire Benalla sur le mois de Juillet, qui sont répertorié. Nous avons, pour l’anecdote, pu constater que le compte twitter de Révolution Permanente était bel et bien présent dans la liste.

D’autre part, cette méthode (contraire aux règles qui s’appliquent pour ce genre d’enquête) a permis d’extraire les 3890 comptes les plus actifs sur le sujet. Ces derniers ont subi une enquête « avancer » sur leurs opinions politiques. La classification des comptes les plus actifs sur l’affaire Benalla s’est faite sur plusieurs critères : proximité avec des partis politiques (FI, RN ou même LREM) et intérêts pour les médias russes RT ou spoutnik news. Par ailleurs, les noms de compte de chaque utilisateurs, « hyperactifs » ou non, ont été eux aussi divulgués.

Ces méthodes plus que douteuses peuvent s’apparenter a un fichage généralisé de tout militants, médias, notamment alternatif, ou simple utilisateurs de twitter qui s’est de près ou de loin non seulement intéresser à l’affaire Benalla, mais surtout ont décidés d’affichés leur point de vue sur ce scandale d’Etat. Une chose est sure, c’est que les secousses de l’affaire Benalla n’ont pas fini de secouer l’exécutif.

 
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