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7 de septembre de 2018 Twitter Faceboock

Comme chaque année
Toulouse. Bizutage des élèves infirmiers : les traditions réactionnaires et humiliantes en question
Iris Serant

Rentrée des classes pour les uns, enfarinage et agressions pour les autres. Chaque année, rebelote, les élèves des différentes écoles de l’enseignement supérieur s’en donnent à cœur joie pour humilier les nouveaux. Des traditions qui ont fait scandale ce mercredi au CHU de Toulouse.

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Ce mercredi 5 septembre, des élèves infirmiers au Pôle régional d’enseignement et de formation aux métiers de santé de Toulouse (PREFMS) ont infligé à 250 nouveaux élèves toute une série d’actions humiliantes et violentes. C’est la CGT du CHU qui a réagi en recueillant les témoignages pour dénoncer publiquement ces pratiques et en lançant une enquête interne via le CHSCT.

Interdit par la loi depuis 1998 le bizutage est toujours bien ancrée dans les mœurs des grandes écoles, et notamment en médecine. On peut voir dans les rues des villes universitaires en début d’année de nombreux étudiants défiler, accrochés par du scotch, ou enfarinés se retrouver forcés à accomplir toute un tas de rites humiliants au possible et savamment préparés par les plus anciens,

Selon la CGT du CHU, les premières années ont été pour cette rentrée attachés par petits groupes avec du scotch, « certains et certaines les mains entre les jambes d’autres ». Après quoi il se sont vu aspergés de coca, vinaigre, œufs, farine, bétadine, pâtée pour chien. Tout cela en étant forcé d’entonner des chants sexistes et dégradants. Il n’était pas moins d’une centaine à surveiller cette humiliation organisée, durant plus d’une heure. Une tradition qui se perpétue selon la rhétorique du « moi aussi j’y suis passé » mais qui démontre le caractère systémique de ces pratiques de domination et d’humiliation.

Les autres exemples de démonstration de force, viriliste et humiliante, sont pléthores. Une enquête avait dû être ouverte à Caen dans la fac de médecine après que des bizutages ultra-violents aient eu lieu. A l’hôpital Purpan de Toulouse déjà, une fresque sexiste installée dans la cantine avait fait scandale. En plus de tous les témoignages d’infirmiers mais surtout d’infirmières qui révélaient l’environnement sexiste dans lequel ils devaient travailler.

Les bizutages, « pratiques d’un ancien temps » ? Si les bizutages sont apparus au Moyen-Âge, ils reflètent encore une réalité de notre époque : celle d’une jeunesse biberonnés dans des rapports hiérarchiques et de domination et qui reconnaît ainsi dans l’humiliation des autres ses propres formes de gratification. Un « rite de passage » soumettant les uns aux pulsions des autres, un moyen pour la bourgeoisie d’intégrer et faire intégrer son ordre hiérarchique et de domination, tout cela dans des relents, et le mot est faible, de sexisme, racisme et homophobie.

Crédits photos : DR/Le Parisien

 
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