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La Izquierda Diario
26 de septembre de 2018 Twitter Faceboock

Une préfiguration du plan santé ?
Fermeture de maternité : dans le Haut-Jura, un bébé né au bord de la route, l’autre aux urgences
Nina Kirmizi

Samedi 22 septembre, dans le Haut-Jura deux naissances ont eu lieu dans des conditions difficiles faute de maternité à proximité. Le premier bébé est né aux urgences et l’autre in extremis dans une ambulance. En cause ? La fermeture de la maternité de Sainte-Claude qui préfigure la carte de soin proposée par le nouveau plan santé.

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Dans le contexte du lancement du plan Santé de la ministre Agnès Buzyn, la nouvelle tombe à pic. Ou plutôt à mal pour un gouvernement qui se félicite de son nouveau projet de reconfiguration de la carte nationale de santé et préconise une « meilleure organisation » des soins, à défaut d’une augmentation des moyens. Car ce week-end, dans le Haut-Jura, deux naissances ont eu lieu dans des conditions particulièrement difficiles. La maternité de Sainte Claude ayant fermé ses portes depuis le 3 avril dernier, les futures mamans du Haut-Jura doivent désormais se rendre à la maternité de Lons-Le-Saunier, située à plus d’une heure de route de cette dernière. En conséquence, samedi deux mamans ont du se passer de maternité : la première naissance a eu lieu aux urgences de Sainte-Claude, tandis que Candice, moins chanceuse, est elle née au bord de la route, dans une ambulance.

Une situation qui relance le débat autour de la fermeture des « petits hôpitaux », déjà en proie à des fermetures sous l’effet de la fusion et de la concentration des services de soins, et que le plan Santé d’Agnès Buzyn prévoit d’accentuer. En effet, dans une optique d’économies, les services de soins sont progressivement regroupés au sein de structures plus importantes, entraînant de fait, la disparition de certaines unités, voire même de structures hospitalières entières. Ce que propose le plan santé Buzyn n’est autre que l’accentuation de cette tendance déjà en place. Et s’il prévoit le remplacement des « petits hôpitaux » par des « hôpitaux de proximité », il ne faut pas se fier à la similitude de l’intitulé. Ces « hôpitaux de proximité », qui pourront être publics comme privés, n’auront pas le droit de réaliser des accouchements ni des interventions chirurgicales. Au delà, de la médecine polyvalente et des soins de jour, il faudra se rendre, pour se faire opérer ou accoucher, dans des centres hospitaliers parfois situés à plusieurs centaines de kilomètres pour les zones les moins habitées. Les listes d’attente risquent de s’allonger. Les cliniques de trouver le créneau idéal pour se développer. La porte ouverte à une aggravation des inégalités de santé que ces deux faits divers, fort heureusement dans des conditions non tragiques – mais qui cependant auraient pu l’être -, viennent éclairés.

 
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