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La Izquierda Diario
27 de septembre de 2018 Twitter Faceboock

Envers du décor
Qatar : les ouvriers des stades de la coupe du monde 2022 ne sont plus payés
Jean-Michel Larhot

Un nouveau rapport d’Amnesty Internationale dénonce les conditions dans lesquelles travaillent les ouvriers qui construisent les stades pour la coupe du monde de foot de 2022 au Qatar. Alors que le pays s’était engagé à une refonte du code du travail supposée mieux protéger les travailleurs immigrés, ce nouveau scandale montre qu’il n’en est rien.

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Crédit photo : AFP /MARWAN NAAMANI

Les stades de la coupe du monde de 2022 comme l’ensemble des projets de construction pharaonique du Qatar sont possibles grâce aux travailleurs immigrés d’Inde, du Népal ou encore des Philippines. Ces travailleurs engagés par des entreprises comme Mercury MENA sont recrutés dans leur pays d’origine et envoyés au Qatar où ils espèrent gagner plus d’argent. Il faut noter que dans ce processus, les travailleurs contractent des dettes auprès des agences de recrutement pour payer leur billet d’avion vers le Qatar.

Une fois arrivés, les ennuis ont tendance à s’accumuler. En effet, au Qatar, les travailleurs immigrés sont soumis à un système de parrainage au sein duquel leur employeur est responsable de leur permis de séjour et des « autorisations de sorties » s’ils veulent rendre visite à leur famille. Ce statut précaire les rend directement dépendant de leur patron. Dans le cas de Mercury MENA, les ouvriers ne sont pas non plus complètement légalisés par l’entreprise : ce statut illégal les rend encore plus dépendants de leur employeur qui bien souvent les loge aussi dans des baraquements insalubres, construits aussi par des travailleurs migrants en situations tout aussi précaires.

De plus, les témoignages recueillis par Amnesty International révèlent que les ouvriers ne sont pas payés par Mercury MENA depuis plusieurs mois. D’après la direction de l’entreprise cela est dû a des problèmes de trésorerie à cause de clients mauvais payeurs. Les travailleurs, quant à eux, du fait de leur situation particulièrement précaire et instable continuent de travailler en attendant d’être payés. Et comme quitter le pays est soumis à l’approbation de leur patron, les ouvriers sont condamnés à se faire exploiter gratuitement par les entreprises du bâtiment. En moyenne l’entreprise doit aux travailleurs entre 1200€ et 2100€.

Avec l’approche de la coupe du monde et face au scandale causé par l’ampleur de l’exploitation de ces travailleurs migrants, le Qatar essaie d’améliorer son image à l’international. L’an passé, en octobre 2017, à la suite d’un grand nombre de morts chez les travailleurs, l’état pétrolier avait annoncé une refonte du code du travail. Cette nouvelle version était censée être plus protectrice pour les ouvriers immigrés. Un an après il convient de noter que ce coup de pub n’a pas changé la réalité de l’exploitation des travailleurs migrants. De son côté, la FIFA ne communique que sur les stades de dernière technologie qui voient le jour sans s’intéresser à l’envers du décor.

 
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