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La Izquierda Diario
2 de octobre de 2018 Twitter Faceboock

Une « victoire » pour Macron ?
Assurance chômage. Martinez accourt à Matignon pour négocier la régression sociale
Julian Vadis

Après Pavageau pour Force Ouvrière, et Berger pour la CFDT, Martinez participera lui aussi aux négociations avec le gouvernement et le Medef sur l’assurance chômage. À l’heure où même les médias bourgeois s’inquiètent de la crise de la macronie, cette annonce de la CGT sonne comme une forme de « victoire » pour le « président des riches », qui souhaite renouer avec une forme de « dialogue social ».

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Crédit photo : AFP

« Nous allons à la négociation sur la base de nos propositions et en récusant les économies sur le dos des chômeurs ». C’est avec ces mots que Denis Gravouil, le négociateur de la CGT, a annoncé ce mardi la participation de sa confédération aux négociations concernant l’assurance chômage. Ainsi, et alors que l’ensemble des confédérations syndicales avaient déjà annoncé leur participation à ces discussions avec le gouvernement, la CGT rejoint les salons de Matignon pour négocier la régression sociale.

Une décision qui ne devrait pas manquer de faire jaser en interne de la CGT. En effet, une fronde s’est lancée après la divulgation de négociations avec le Medef sur le dossier de la santé au travail. Ainsi, un nombre croissant de syndicats, fédérations voire unions départementales CGT exigent la mise en place d’un véritable plan de bataille contre la politique du gouvernement.

Sur un autre plan, il pourrait apparaître paradoxal de voir les différents secrétaires généraux des confédérations syndicales accourir auprès du gouvernement alors qu’un certain nombre de ministres, eux, quittent le navire. Gérard Collomb, fidèle parmi les fidèles, a parallèlement à la déclaration de la CGT, annoncé qu’il maintenait sa démission malgré le refus clair et net du président d’accéder à sa demande, approfondissant un peu plus la crise actuelle de l’ensemble du macronisme.

Tout en affirmant depuis les Antilles qu’il ne changerait en rien sa ligne politique, c’est-à-dire qu’il continuerait « d’enchaîner » les réformes contre les acquis sociaux, Macron n’en est pas moins lucide sur la crise actuelle. Entre sa popularité au plus bas, les défections de ses ministres emblématiques, l’apparition de dissensions au sein de son appareil politique et dans sa majorité parlementaire, le tandem Macron-Philippe ne peut aujourd’hui se passer des « corps intermédiaires ». En d’autres termes, le « président des riches », qui n’est plus le « maître des horloges » et aborde la rentrée sociale plus affaibli que jamais, ne peut se payer le luxe d’un passage en force qui pourrait déboucher sur une éventuelle mobilisation dans la rue. C’est pourquoi, contrairement à la première année du quinquennat, que Macron souhaite renouer avec une forme de « dialogue social », permettant de d’avoir des garde-fous sur sa gauche afin de prévenir de toute mobilisation sociale et d’imposer ses réformes.

En accourant au chevet du gouvernement, à l’instar de Pavageau et de Berger, Martinez joue donc directement le rôle d’appui au gouvernement, quelle que soit la « radicalité » du discours justifiant la décision d’aller aux négociations. Au contraire, le mouvement ouvrier dans son ensemble tout comme les syndicats de base, les fédérations et union départementales contestataires doivent augmenter la pression pour exiger de leur direction la rupture claire et nette avec toute forme de négociations avec le gouvernement. L’heure est aujourd’hui à la construction d’un véritable plan de bataille, pas seulement de résistance mais de contre-offensive, pour les travailleurs, la jeunesse et les classes populaires. En ce sens, la fronde naissante au sein de la CGT est un signe positif, ouvrant la porte à un scénario alternatif à la négociation dans les doux fauteuils de Matignon.

 
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