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La Izquierda Diario
5 de octobre de 2018 Twitter Faceboock

Le vieux monde des copinages..
Macron modifie les règles de nomination des recteurs pour placer une camarade de l’ENA à Versailles
Lili B

Après la nomination de Philippe Besson et la tentative de placer ses pions au sein du pouvoir judiciaire en choisissant le nouveau procureur de Paris, Emmanuel Macron a modifié les règles de nomination des recteurs pour placer une ancienne camarade à lui de l’ENA au poste stratégique de recteur de l’Académie de Versailles. Des manœuvres politiques dignes des travers du vieux monde qui commencent à agacer.

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Alors que Macron se retrouve affaibli, les manœuvres politiques et tours de passe-passe visant à placer des proches à lui à des postes stratégiques, que ce soit dans le domaine diplomatique, judiciaire ou ici de l’éducation, se multiplient. En août dernier, le conseil des ministres avait déjà changé les règles de nomination des consuls généraux, dans le but de placer Philippe Besson, l’écrivain et ami du couple Macron, au poste de consul à Los Angeles, ce qui avait déjà fait du bruit. Il y a une semaine de ça, c’est son intrusion claire et affichée dans le choix du nouveau procureur de Paris qui a agité le monde de la magistrature. Dernier tour de passe-passe, le conseil des ministres vient de modifier les règles de nomination des recteurs - poste central des académies puisque ces derniers détiennent les pouvoirs de gestion et de contrôle de l’ensemble des services et établissements d’enseignement de celles-ci – afin de placer Charline Arvel, actuelle secrétaire générale de Sciences-Po et ancienne camarade de Macron à l’ENA, à l’académie de Versailles.

Aujourd’hui, pour être nominé, les recteurs d’académie doivent posséder un doctorat d’Etat ou une habilitation à diriger des recherches, ce que l’amie de Macron ne possède pas. Seuls 6 recteurs sur 30 peuvent ne pas être universitaires. Un quota déjà rempli actuellement. Le conseil des ministres, à l’initiative notamment des ministres de l’Education national et de l’Enseignement supérieur, a dés lors présenté un décret modifiant les modalités de nomination des recteurs et permettant de doubler le quota de non universitaires pouvant obtenir ce poste.

Derrière le but officiellement affiché, qui serait celui de la « diversification du recrutement des recteurs », les intentions de Macron relèvent bien de la volonté de placer des personnes de confiance et proche de ce dernier à des postes stratégiques comme celui du rectorat de l’académie de Versailles, qui est la plus grosse académie de France, avec plus d’un million d’élèves. Un poste d’autant plus stratégique au vu de la séquence politique actuelle, marquée par une série de mesures et attaques à l’égard de l’enseignement, que ce soit dans le premier, second degrés ou dans l’enseignement supérieur, qui suscitent des résistances et pourront potentiellement être à l’origine de situations explosives prochainement, à l’image de la mobilisation étudiante du printemps dernier.
Si Macron espérait que ce changement allait passer sans faire de bruit, le tour de passe-passe n’est pas passé inaperçu et a déclenché de la colère au sein du secteur de l’éducation, notamment auprès de certains universitaires. A été dénoncé l’entreprise de Macron visant, via la modification du système de nomination, à ouvrir ces postes à toujours plus d’énarques et de proches à lui.

Des manœuvres empruntées au vieux monde, celui des copinages, et qui s’inscrivent dans la tentative de reprise de main menée actuellement par Macron, dans un contexte où ce dernier est plus affaibli que jamais et dispose d’un ancrage faible dans certains secteurs de la haute administration publique.

 
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