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La Izquierda Diario
23 de octobre de 2018 Twitter Faceboock

Racisme d’État
Contrôles au faciès pendant une sortie scolaire : trois lycéens mettent l’État en procès
Iris Serant

L’affaire date de mars 2017. Alors qu’ils étaient en sortie scolaire avec leur classe, trois lycéens racisés ont subi un contrôle policier et une fouille. Face à ce contrôle au caractère éminemment raciste, les lycéens ont décidé de porter plainte.

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Crédit photo : Emilie Tôn/L’Express

Lundi se tenait l’audience de ces trois lycéens, Ilyas, Mamadou et Zakaria, qui ont choisi d’attaquer l’État en justice. Une audience hautement médiatisée, à laquelle plusieurs figures politiques se sont rendues, dont Benoît Hamon et Eric Coquerel, en plus des nombreux médias qui étaient sur place. Une première victoire pour eux, qui voulaient mettre en lumière les contrôles racistes récurrents envers personnes noires ou arabes.

Les trois lycéens en question ont décidé de mener le combat pour que soit reconnu le fait que ces contrôles n’avaient d’autres motifs que des raisons discriminatoires. Alors qu’ils étaient à la gare avec leur classe et rentraient d’une sortie scolaire, les trois lycéens racisés ont subi des contrôles d’identité.

Contrôle policier suivi de fouilles, face à leurs camarades de classe. Pour se défendre du caractère raciste, les policiers prétextent suivre la procédure habituelle, d’avoir tout simplement contrôlé « deux individus, âgés d’environ 25 ans, en possession de deux gros sacs ». Faits ô combien incriminant au sortir d’un train…

Face au caractère explicitement raciste de cette interpellation, et aux témoignages de l’enseignante et des autres élèves présents, la défense est d’autant plus difficile. Les trois lycéens avaient par ailleurs souligné qu’ils avaient l’habitude de ce genre de contrôle. Ils ont insisté devant la presse sur le fait qu’il s’agissait d’une « atteinte à [leur] dignité], et d’une véritable « humiliation ».

L’avocat des jeunes, Maître Ben Achour a par ailleurs insisté sur le caractère structurel de ce genre de contrôle : les jeunes noirs ou arabes ont « une probabilité 20 fois plus élevée que les autres d’être contrôlés. […] Mes clients sont l’incarnation d’une réalité. Que vous soyez à la gare du Nord, à Bastille, à Lille ou à Vaulx-en-Velin, c’est toujours les mêmes qu’on contrôle ».

Ce que ce procès met sur le devant de la scène, c’est bien le caractère raciste et systématique de ce genre de contrôles, quand cela ne débouche pas sur des arrestations, tout aussi arbitraires. Zyed et Bouna, Adama, Théo, autant de jeunes qui ont fait les frais de cet État raciste et de cette justice de classe qui protège les coupables. En attendant, le tribunal rendra sa décision le 17 décembre. Un cas hautement médiatisé qui pourrait créer un précédent pour les prochaines affaires, remettant en cause ce harcèlement policier contre les personnes racisées.

 
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